Texte grec :
[38,43] καὶ μή μοι μικρὰν τὴν προσθήκην ταύτην εἶναι νομίσητε·
μεγάλη γάρ ἐστιν ἐπίδειξις τῆς διανοίας αὐτοῦ. τὸ μὲν γὰρ αὐτὸν
μὴ ἐθελῆσαι πρὸς ἡμᾶς ἀφικέσθαι τάχ´ ἄν τις καὶ ὄκνῳ καὶ ἀρρωστίᾳ
καὶ φόβῳ, ἀπολογούμενος ὑπὲρ αὐτοῦ, ἀνέθηκε· τὸ δὲ δὴ
καὶ ἐμὲ μεταπέμψασθαι οὔτε σκῆψιν οὐδεμίαν ἐνδέχεται, καὶ προσεξελέγχει
καὶ ἐκεῖνο αὐτὸν οὐ κατ´ ἄλλο τι πεποιηκότα ἢ ὅτι οὔθ´
ὑπακούειν ἐς οὐδὲν ἡμῖν καὶ προσέτι καὶ προσαντεπιτάττειν πάντα
παρεσκεύασται. καίτοι καὶ αὐτὸ τοῦτο πόσης ὕβρεως καὶ πόσου
προπηλακισμοῦ μεστόν ἐστιν; μεταπέμπεταί τινα ὁ ἀνθύπατος ὁ
Ῥωμαίων, καὶ ἐκεῖνος οὐκ ἔρχεται· μεταπέμπεταί τις τὸν ἀνθύπατον
τὸν Ῥωμαίων Ἀλλόβριξ ὤν. μὴ γὰρ ὅτι ἐμοῦ τοῦ Καίσαρος
οὐκ ἐπείσθη, μηδ´ ὅτι ἐμὲ τὸν Καίσαρα ἐκάλεσε, σμικρόν τι τοῦτο
καὶ φαῦλον εἶναι νομίσητε. οὔτε γὰρ ἐγὼ αὐτὸν μετεπεμψάμην,
ἀλλ´ ὁ Ῥωμαῖος, ὁ ἀνθύπατος, αἱ ῥάβδοι, τὸ ἀξίωμα, τὰ στρατόπεδα,
οὔτε ἐγὼ μετεπέμφθην ὑπ´ αὐτοῦ, ἀλλὰ ταῦτα πάντα. ἰδίᾳ
μὲν γὰρ ἐμοὶ πρὸς αὐτὸν οὐδέν ἐστι συμβόλαιον· κοινῇ δὲ δὴ πάντες
καὶ εἴπομέν τι καὶ ἐποιήσαμεν καὶ ἀντηκούσαμεν καὶ ἐπάθομεν.
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Traduction française :
[38,43] Ne croyez pas qu'une pareille injonction soit sans
importance : elle est une éclatante révélation de ses
sentiments. On pourrait peut-être, pour sa justification,
attribuer son refus à l'indolence, à la mauvaise santé, à la
crainte ; mais m'avoir ordonné de me transporter auprès
de lui, c'est ce qui ne saurait s'excuser : évidemment il ne
l'a fait que parce qu'il est décidé à ne jamais nous obéir et
parce qu'il prétend même nous donner des ordres. N'est-ce
pas le comble du mépris et de l'outrage ? Le proconsul
des Romains mande un homme auprès de lui, et cet
homme n'y vient pas ; et c'est un Allobroge qui enjoint
au proconsul des Romains de se rendre auprès de lui !
Ne regardez point comme une chose futile et sans
conséquence qu'Arioviste ne m'ait pas obéi, à moi César,
et qu'il m'ait appelé auprès de lui, moi César. Ce n'était
pas moi qui l'avais mandé ; c'était le Romain, le
proconsul, les faisceaux, ma dignité, l'armée entière ;
comme aussi c'était tout cela, et non pas César seul, qui
avait été mandé par Arioviste. Comme particulier, je
n'avais point d'affaire à traiter avec lui : c'est au nom de
la République, que nous avons tous parlé et agi, que
nous avons reçu ses réponses et ses injures.
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