Texte grec :
[38,32] οἱ οὖν βάρβαροι χρόνον μέν τινα ἐπέσχον, ἔπειτ´ ἐπειδὴ μηδὲν ἤκουσαν
κατὰ τὸ συγκείμενον, ἄραντες τὸ μὲν πρῶτον διὰ τῶν Ἀλλοβρίγων ἐπορεύοντο
ᾗπερ ὥρμηντο, ἔπειτ´ ἐντυχόντες τοῖς κωλύμασιν ἐς Σηκουανοὺς
ἀπετράποντο, καὶ διά τε τούτων καὶ διὰ τῶν Αἰδούων ἐθελοντί
σφισι τὴν δίοδον, ἐφ´ ᾧ μηδὲν ἀδικηθῶσι, παρεχόντων διιόντες
οὐκ ἐνέμειναν τοῖς ὡμολογημένοις, ἀλλὰ τὴν χώραν αὐτῶν ἐλεηλάτουν.
πέμψαντες οὖν οἵ τε Σηκουανοὶ καὶ οἱ Αἴδουοι πρὸς τὸν
Καίσαρα ἐπικουρίαν τε παρ´ αὐτοῦ ᾔτουν, καὶ ἐδέοντο μή σφας
περιιδεῖν ἀπολομένους. καὶ ἔλεγον μὲν οὐδὲν ὅμοια οἷς ἔπραξαν,
ἔτυχον δ´ οὖν ὅμως ὧν ἠξίουν· ὁ γὰρ Καῖσαρ φοβηθεὶς μὴ καὶ
ἐπὶ τὴν Τόλοσαν οἱ Ἐλουήτιοι τράπωνται, εἵλετο μετ´ ἐκείνων αὐτοὺς
ἀμύνασθαι μᾶλλον ἢ συμφρονήσασί σφισιν, ὅπερ εὔδηλον ἦν
ἐσόμενον, πολεμῆσαι. προσπεσὼν οὖν διὰ ταῦτα τοῖς Ἐλουητίοις
τὸν Ἄραριν διαβαίνουσι τοὺς μὲν τελευταίους ἐπακολουθοῦντας ἐν
αὐτῷ τῷ πόρῳ διέφθειρε, τοὺς δὲ προκεχωρηκότας ἐς τοσοῦτον ἐκ
τοῦ αἰφνιδίου καὶ ἐκ τοῦ τάχους τῆς διώξεως καὶ τῆς πύστεως τῶν
ἀπολωλότων ἐξέπληξεν ὥστε ἐς ὁμολογίαν ἐπὶ χώρᾳ τινὶ ἐθελῆσαι ἐλθεῖν.
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Traduction française :
[38,32] Les Barbares attendirent pendant quelque temps ;
mais n'ayant pas reçu de réponse, au moment convenu,
ils se mirent en marche et s'avancèrent d'abord à travers
le pays des Allobroges, comme ils l'avaient projeté.
Arrivés devant les obstacles qui fermaient la route, ils se
détournèrent du côté des Séquanais, traversèrent leur
pays et celui des Éduens, qui leur donnèrent
volontairement passage, à condition qu'ils ne leur
feraient aucun mal ; mais les Helvétiens ne tinrent point
parole et ravagèrent ces deux contrées. Alors les
Séquanais et les Éduens envoyèrent une députation à
César, pour lui demander du secours et le conjurer de ne
pas voir leur ruine d'un oeil indifférent. Leur langage
n'était pas en harmonie avec leurs actes : ils obtinrent
néanmoins ce qu'ils désiraient. César, craignant que les
Helvétiens ne se dirigeassent du côté de Toulouse, aima
mieux les attaquer avec les Séquanais et les Éduens, que
d'avoir à faire la guerre contre ces trois peuples, quand
ils seraient réunis ; ce qui devait évidemment avoir lieu.
Il tomba donc sur les Helvétiens, qui traversaient la
Saône, et massacra ceux qui étaient aux derniers rangs,
pendant qu'ils passaient cette rivière. Quant à ceux qui
étaient déjà parvenus à une certaine distance, l'attaque
imprévue et rapide de César, jointe à la nouvelle de la
perte de leurs compagnons, les effraya tellement qu'ils
demandèrent à traiter, à condition qu'il leur
abandonnerait quelque contrée.
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