Texte grec :
[38,4] κἀκ τούτου οὐδ´ ἄλλο τι τῇ γερουσίᾳ ἐν τῇ ἀρχῇ ταύτῃ ἐπεκοινώνησεν,
ἀλλ´ ἐς τὸν δῆμον ἄντικρυς πάνθ´ ὅσα ἐβούλετο ἐσέφερεν.
ἐθελήσας δ´ οὖν καὶ ὣς ὁμογνώμονας τῶν πρώτων τινὰς
ἐν τῇ ἐκκλησίᾳ λαβεῖν (καὶ γὰρ ἤλπιζε μετεγνωκέναι τε αὐτοὺς καί
πῃ καὶ τὸ πλῆθος φοβηθήσεσθαι) ἤρξατο ἀπὸ τοῦ συνάρχοντος,
καὶ ἐπύθετο αὐτοῦ εἰ τὰ τοῦ νόμου μέμφοιτο. ἐπεί τ´ ἐκεῖνος οὐδὲν
ἀπεκρίνατο πλὴν ὅτι οὐκ ἂν ἀνάσχοιτο ἐν τῇ ἑαυτοῦ ἀρχῇ νεωτερισθῆναί
τι, αὐτός τε πρὸς ἱκετείαν αὐτοῦ ἐτράπετο καὶ τὸν ὅμιλον
συνδεηθῆναί οἱ ἔπεισεν, εἰπὼν ὅτι ἕξετε τὸν νόμον ἂν οὗτος
ἐθελήσῃ. ὁ οὖν Βίβουλος μέγα ἀναβοήσας "οὐχ ἕξετε" ἔφη "τὸν
νόμον τοῦτον ἐν τῷ ἔτει τούτῳ, οὐδ´ ἂν πάντες ἐθελήσητε." καὶ
ὁ μὲν ταῦτ´ εἰπὼν ἀπηλλάγη· ὁ δὲ δὴ Καῖσαρ τῶν μὲν ἄλλων τῶν
ἐν ταῖς ἀρχαῖς ὄντων οὐδένα ἔτι διήρετο, δείσας μὴ καὶ ἐκείνων
τις ἐναντιωθῇ οἱ, τὸν δὲ δὴ Πομπήιον τόν τε Κράσσον καίπερ
ἰδιωτεύοντας παραγαγὼν ἐκέλευσε γνώμην περὶ τῶν γεγραμμένων
ἀποφήνασθαι, οὐχ ὅτι οὐκ ἠπίστατο τὴν διάνοιαν αὐτῶν (σύμπαντα
γὰρ κοινῇ ἔπραττον) ἀλλ´ ἵνα αὐτοῖς τε ἐκείνοις τιμήν, ὅτι καίτοι
μηδεμίαν ἀρχὴν ἔχουσιν συμβούλοις περὶ τοῦ νόμου χρῷτο, προσθείη,
καὶ τοὺς ἄλλους προσκαταπλήξῃ, ὁμογνώμονας τοὺς πρώτους
τε ὁμολογουμένως ἐν τῇ πόλει τότε ὄντας καὶ μέγιστον παρὰ
πάντας δυναμένους λαβών, τῷ τε πλήθει καὶ κατ´ αὐτὸ τοῦτο χαρίσαιτο,
τεκμηριῶν ὅτι μήτ´ ἀτόπου μήτ´ ἀδίκου τινὸς ὀρέγοιντο,
ἀλλ´ ὧν καὶ ἐκεῖνοι καὶ δοκιμασταὶ καὶ ἐπαινέται γίγνοιντο.
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Traduction française :
[38,4] Dès lors César ne communiqua plus rien au sénat,
pendant ce consulat : il porta directement devant le
peuple toutes les propositions qu'il voulait faire adopter.
Cependant, comme il tenait encore à ce que quelques-uns
des Grands appuyassent ses projets dans l'assemblée
du peuple (il espérait qu'ils changeraient d'avis et qu'ils
craindraient la multitude), il s'adressa d'abord à son
collègue et lui demanda s'il désapprouvait la loi. Celui-ci
s'étant borné à répondre qu'il ne souffrirait aucune
innovation tant qu'il serait consul, César eut recours aux
prières pour vaincre sa résistance et engagea le peuple à
joindre ses instances aux siennes. "Vous aurez la loi, dit-il,
si Bibulus y consent." Bibulus répondit à haute voix :
"Vous ne l'obtiendrez pas, cette année, quand même
vous le voudriez tous." A ces mots, il s'éloigna. César
n'adressa plus aucune question à ceux qui étaient
revêtus de quelque magistrature, dans la crainte de
trouver de l'opposition parmi eux ; mais il fit venir
Pompée et Crassus, quoiqu'ils ne remplissent aucune
charge publique, et les invita à faire connaître leur
opinion sur la loi. Ce n'était pas qu'il l'ignorât (car ils
agissaient de concert en tout) ; mais il voulut ajouter à
leur considération en les consultant, alors qu'ils étaient
simples citoyens, et effrayer les autres en montrant que
ses vues étaient soutenues par des hommes placés au
premier rang dans l'estime publique et qui avaient à
Rome la plus grande influence. Enfin il cherchait à se
rendre agréable au peuple, en lui prouvant que ses
demandes n'étaient ni absurdes ni injustes ; puisque de
tels hommes les jugeaient dignes de leur approbation et
de leurs éloges.
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