Texte grec :
[38,2] ἕνεκα μὲν οὖν τῶν γραφέντων ἀναίτιος ἦν, ὥστε μηδὲ διᾶραι
τὸ στόμα ὑπεναντίον οἱ μηδένα τολμῆσαι· καὶ γὰρ προανέγνω αὐτὰ
ἐν τῇ βουλῇ, καὶ ὀνομαστὶ ἕνα ἕκαστον αὐτῶν ἀνακαλῶν ἐπηρώτησε
μή τί τις αἰτιᾶται, μεταγράψειν ἢ καὶ παντελῶς ἀπαλείψειν,
εἴ γέ τῳ μὴ ἀρέσειέ τι, ὑποσχόμενος. τὸ δὲ δὴ σύμπαν καὶ πάνυ
πάντες οἱ δυνατοὶ οἵ γε ἔξω τῆς συνωμοσίας ὄντες ἐδυσχέραινον.
καὶ αὐτό γε τοῦτο αὐτοὺς ἐς τὰ μάλιστα ἐλύπει, ὅτι τοιαῦτα συγγεγραφὼς
ἦν ὥστε μήτε τινὰ αἰτίαν δύνασθαι λαβεῖν καὶ πάντας
σφᾶς βαρύνειν· ὑπώπτευον γὰρ αὐτόν, ἐφ´ ᾧπέρ που καὶ ἐγίγνετο,
τό τε πλῆθος ἀπ´ αὐτῶν ἀναρτήσεσθαι καὶ ὄνομα καὶ ἰσχὺν καὶ
ἐπὶ πάντας ἀνθρώπους ἕξειν. καὶ διὰ τοῦτο, εἰ καὶ μηδείς οἱ ἀντέλεγεν,
ἀλλ´ οὔτι γε καὶ συνεπῄνουν. τοῖς μὲν δὴ οὖν ἄλλοις ἐξήρκει
τοῦτο, καὶ ἐπηγγέλλοντο μὲν ἀεὶ αὐτῷ προβουλεύσειν, ἐποίουν
δὲ οὐδέν, ἀλλὰ διατριβαὶ καὶ ἀναβολαὶ τὴν ἄλλως ἐγίγνοντο·
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Traduction française :
[38,2] César fut donc inattaquable pour cette proposition, et
personne n'osa ouvrir la bouche contre lui. Il l'avait
d'abord lue dans le sénat, puis, appelant les sénateurs
par leur nom, il avait demandé à chacun s'il trouvait
quelque chose à reprendre ; promettant de la modifier,
ou même de l'anéantir, si elle ne leur plaisait pas
complètement. Parmi les Grands, ceux qui ne faisaient
point partie de la ligue étaient en général mécontents de
cette proposition : ce qui les affligeait le plus, c'est que
César avait su rédiger, sans s'exposer à aucune plainte,
une loi qui devait tant peser sur eux. Ils le soupçonnaient
(et tel était réellement son but) de vouloir par cette loi
s'attacher le peuple et acquérir partout un grand nom et
de la puissance. Ainsi on ne la combattait pas ; mais on
ne l'approuvait pas. Cette attitude suffisait aux autres :
ils promettaient toujours à César de procéder à l'examen
préalable de sa proposition ; mais ils n'en faisaient rien :
c'étaient sans cesse des retards et des ajournements sous
de frivoles prétextes.
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