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[38,48] ἀντικαθημένων δὲ αὐτῶν ἀλλήλοις, αἱ γυναῖκες αἱ τῶν βαρβάρων
ἀπηγόρευσάν σφισι θειάσασαι μηδεμίαν πρὸ τῆς νέας σελήνης
μάχην συνάψαι. καὶ διὰ τοῦτο ὁ Ἀριόουιστος (πάνυ γὰρ αὐταῖς
προσεῖχε ὁπότε τοιοῦτό τι ποιήσειαν) οὐχ ἁπάσῃ εὐθὺς τῇ δυνάμει,
καίτοι τῶν Ῥωμαίων προκαλουμένων σφᾶς, συνέμιξεν, ἀλλὰ
τοὺς ἱππέας μετὰ τῶν συντεταγμένων σφίσι πεζῶν μόνους ἐκπέμπων
ἰσχυρῶς αὐτοὺς ἐλύπει. κἀκ τούτου καταφρονήσας χωρίον τι
ὑπὲρ τοῦ ταφρεύματός σφων καταλαβεῖν ἐπεχείρησε. καὶ κατέσχε
μὲν αὐτό, ἀντικαταλαβόντων δὲ καὶ ἐκείνων ἕτερον ἐς μὲν μάχην,
καίπερ καὶ μέχρι τῆς μεσημβρίας τὸν στρατὸν ἔξω τοῦ Καίσαρος
παρατάξαντος, οὐχ ὥρμησεν, ἐπαναχωρήσαντος δὲ αὐτοῦ πρὸς ἑσπέραν
ἐπῆλθέ τε ἐξαπιναίως σφίσι καὶ ὀλίγου καὶ τὸ χαράκωμα αὐτῶν
εἷλε. προχωρούντων οὖν οὕτως οἱ τῶν πραγμάτων σμικρόν τε
ἔτι τῶν γυναικῶν ἐφρόντισε, καὶ τῇ ὑστεραίᾳ παραταξαμένων τῶν
Ῥωμαίων, ὅπερ που καθ´ ἡμέραν ἐποιοῦντο, ἀντεπεξήγαγε.
| [38,48] Elles étaient déjà en présence, lorsque les femmes des
Barbares, après avoir interrogé l'avenir, leur défendirent
d'engager le combat avant la nouvelle lune. Arioviste
avait pour elles la plus grande déférence, quand elles
faisaient de semblables prescriptions : il n'attaqua donc
pas de suite les Romains avec toutes ses forces, malgré
leurs provocations. Il n'envoya contre eux que sa
cavalerie avec les fantassins qui lui étaient adjoints, et les
inquiéta vivement. Dès lors, plein de mépris pour les
Romains, il tenta de prendre une hauteur, qui dominait
leurs retranchements, et s'en rendit maître : ceux-ci, de
leur côté, s’emparèrent aussi d'une hauteur. Arioviste
n'engagea point le combat, quoique César eût tenu
jusqu'à midi son armée en ordre de bataille hors du
camp ; mais les Romains s'étant retirés vers le soir,
Arioviste tomba sur eux à l'improviste, et peu s'en fallut
qu'il ne prît leurs retranchements. Après ces succès, il
n'eut plus grand souci des prédictions des femmes : le
lendemain, les Romains s'étant rangés en bataille,
comme ils le faisaient chaque jour, il marcha contre eux
avec son armée.
| [38,49] καὶ αὐτοὺς ἐκεῖνοι προϊόντας ἐκ τῶν σκηνωμάτων ἰδόντες οὐχ
ἡσύχασαν, ἀλλ´ ἐξᾴξαντες οὔτε συντάξασθαί σφισιν ἀκριβῶς ἐπέτρεψαν,
καὶ τὴν ἀκόντισιν αὐτῶν, ἐφ´ ᾗ ἐς τὰ μάλιστα ἐθάρσουν, δρόμῳ
μετὰ βοῆς προσπεσόντες ὑπετέμοντο, καὶ οὕτω γε ὁμόσε αὐτοῖς
ἐχώρησαν ὥστε σφᾶς μήτε τοῖς κοντοῖς μήτε τοῖς ξίφεσι τοῖς μακροτέροις
χρήσασθαι. ὠθίζοντό τε οὖν, καὶ τοῖς σώμασι τὸ πλεῖον
ἢ τοῖς ὅπλοις ἐμάχοντο, ἀνατρέψαι τε τὸν προσκείμενον καὶ καταβαλεῖν
τὸν ἀνθεστηκότα ἀγῶνα ποιούμενοι. καὶ πολλοὶ καὶ τῆς
τῶν βραχυτέρων ξιφῶν χρήσεως στερηθέντες ταῖς τε χερσὶ καὶ τοῖς
στόμασιν ἀντ´ ἐκείνων ἠγωνίζοντο, κατασπῶντες τοὺς ἀντιπάλους,
δάκνοντες, σπαράττοντες, ἅτε καὶ τῷ μεγέθει τῶν σωμάτων πολὺ
αὐτῶν ὑπερέχοντες. οὐ μέντοι καὶ μεγάλα τινὰ ἐκ τούτου σφᾶς
ἔβλαψαν· συμπλεκόμενοι γὰρ αὐτοῖς οἱ Ῥωμαῖοι ἰσόρροποί πως
τῇ τε ὁπλίσει καὶ τῇ τέχνῃ ἐγίγνοντο. καὶ τέλος ἐπὶ μακρότατον
τοιουτοτρόπῳ μάχῃ χρησάμενοι ὀψέ ποτε ἐπεκράτησαν· τά τε γὰρ
ξιφίδια καὶ σμικρότερα τῶν Γαλατικῶν ὄντα καὶ τὰς προσβολὰς
χαλυβδικὰς ἔχοντα χρησιμώτατά σφισιν ἐγένετο, καὶ αὐτοὶ τῷ
αὐτῷ πόνῳ ἐπὶ πλεῖον συσχεθέντες μᾶλλον τῶν βαρβάρων ἀντήρκεσαν,
ἅτε οὐχ ὅμοιον ταῖς ὀξύτησι τῶν ἐφόδων τὸ διαρκές σφων
ἐχόντων. διὰ μὲν οὖν ταῦτα ἡττήθησαν ἐκεῖνοι, οὐ μέντοι καὶ
ἐτράποντο, οὐχ ὅτι οὐκ ἠθέλησαν ἀλλ´ ὅτι οὐκ ἠδυνήθησαν φυγεῖν
ὑπ´ ἀπορίας τε ἅμα καὶ ἐκλύσεως. συστρεφόμενοι οὖν κατὰ τριακοσίους
καὶ πλείους καὶ ἐλάττους, τάς τε ἀσπίδας ἁπανταχόθεν
σφῶν προεβάλλοντο, καὶ ὀρθοὶ ἱστάμενοι ἀπρόσμικτοι μὲν ὑπὸ τῆς
συγκλείσεως δυσκίνητοι δὲ ὑπὸ τῆς πυκνότητος ἐγίγνοντο, καὶ οὔτε
ἔδρων οὐδὲν οὔτε ἔπασχον.
| [38,49] Les Romains, ayant vu les Germains sortir de leurs
tentes, ne restèrent point tranquilles : ils firent un
mouvement en avant, ne leur donnèrent point le temps
de se mettre en ordre de bataille, fondirent sur eux, en
criant, et prévinrent ainsi la décharge des traits dans
laquelle ces barbares plaçaient toute leur confiance. On
en vint aux prises de si près, que les Germains, ne
pouvant se servir leurs piques, ni de leurs épées longues,
se pressaient contre leurs adversaires et combattaient
plus avec leurs corps qu'avec leurs armes ; s'efforçant
tantôt de repousser celui qui les attaquait, tantôt de
culbuter celui qui leur tenait tête. Plusieurs, privés même
de l'usage de leurs épées courtes, combattaient avec leurs
mains et avec leurs dents ; renversant leur adversaire, le
mordant et le déchirant ; ce qui leur était facile, parce
qu'ils étaient beaucoup plus grands. Mais, en se battant
ainsi, ils ne firent pas beaucoup de mal aux Romains,
qui, dans cette lutte corps à corps, balançaient par leur
armure et par leur adresse la force des Barbares. Après
avoir longtemps combattu de cette manière, les Romains
eurent enfin le dessus, mais bien tard. Leurs épées
courtes, plus petites que celles des Gaulois et dont la
pointe était en acier, leur furent très utiles. D'ailleurs,
plus faits à supporter longtemps la même fatigue, ils
tinrent ferme bien mieux que les Barbares, qui avaient
moins de persévérance que d'élan dans le premier choc.
Voilà ce qui causa la défaite des Germains : cependant ils
ne prirent point la fuite, non parce qu'ils ne le voulurent
pas ; mais parce qu'ils ne le purent point, ne sachant à
quoi se résoudre et sentant leurs forces épuisées. Réunis
par groupes de trois cents, tantôt plus tantôt moins,
s'abritant sous leurs boucliers et se tenant debout,
inaccessibles, parce qu'ils étaient comme enfermés sous
ces boucliers ; mais ne se mouvant qu'avec peine, parce
qu'ils étaient pressés les uns contre les autres, ils ne
purent rien faire ; mais ils n'eurent rien à souffrir.
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