HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

DION CASSIUS, L'Histoire romaine, livre XXXVIII

Chapitre 34-35

  Chapitre 34-35

[38,34] οὕτω μὲν δὴ τὸν πρῶτον πόλεμον Καῖσαρ ἐπολέμησεν, ἀρξάμενος δὲ ἐκεῖθεν οὐχ ἡσύχασεν, ἀλλ´ αὐτός τε τὸ ἑαυτοῦ βούλημα ἅμα ἀπεπλήρωσε καὶ τοῖς συμμάχοις ἐχαρίσατο. οἵ τε γὰρ Σηκουανοὶ καὶ οἱ Αἴδουοι τήν τε ἐπιθυμίαν αὐτοῦ ἰδόντες καὶ τὰ ἔργα ὁμολογοῦντα ταῖς ἐλπίσιν αἰσθόμενοι, ἐκείνῳ τε εὐεργεσίαν ἅμα καταθέσθαι καὶ τοὺς Κελτοὺς τοὺς ὁμοχώρους σφίσι τιμωρήσασθαι ἠθέλησαν· τὸν γὰρ Ῥῆνον πάλαι ποτὲ διαβάντες τῆς τε χώρας αὐτῶν τινα παρετέτμηντο καὶ αὐτοὺς ὑποτελεῖς ἐπεποίηντο, ὁμήρους σφῶν ἔχοντες. καὶ ἐτύγχανον γὰρ δεόμενοι ὧν ὠρέγετο, ῥᾳδίως αὐτὸν ἀνέπεισαν ἐπικουρῆσαί σφισιν. ἦρχε μὲν γὰρ Ἀριόουιστος τῶν Κελτῶν ἐκείνων, καὶ τήν τε κύρωσιν τῆς βασιλείας παρὰ τῶν Ῥωμαίων εἰλήφει, καὶ ἐς τοὺς φίλους τούς τε συμμάχους αὐτῶν ὑπ´ αὐτοῦ τοῦ Καίσαρος ὑπατεύοντος ἐσεγέγραπτο· πρὸς δὲ δὴ τὴν ἐκ τοῦ πολέμου δόξαν καὶ τὴν ἀπ´ αὐτῆς ἰσχὺν οὐδὲν τούτων ἐφρόντισε, πλὴν καθ´ ὅσον παρὰ τοῦ βαρβάρου πρόφασιν τῆς διαφορᾶς, μὴ καὶ προϋπάρχειν τι ἐς αὐτὸν νομισθῇ, λαβεῖν ἠθέλησε. καὶ διὰ τοῦτο μετεπέμψατο αὐτὸν ὡς καὶ διαλεχθῆναί τι αὐτῷ δεόμενος. ἐπειδή τε οὐχ ὑπήκουσεν, ἀλλὰ καὶ ἔφη ὅτι "εἴ τί μοι βούλεται Καῖσαρ εἰπεῖν, αὐτὸς πρὸς ἐμὲ ἐλθέτω· οὔτε γὰρ ἄλλως καταδεέστερος αὐτοῦ εἰμί, καὶ τὸν χρείαν τινὸς ἔχοντα αὐτὸν πρὸς ἐκεῖνον ἀφικνεῖσθαι δεῖ", ὀργήν τε ὡς καὶ πάντας τοὺς Ῥωμαίους προπεπηλακικότος αὐτοῦ ἐν τούτῳ ἐποιήσατο, καὶ παραχρῆμα τούς τε ὁμήρους τῶν συμμάχων ἀπῄτησεν αὐτόν, καὶ προσαπηγόρευσεν αὐτῷ μήτε τῆς χώρας σφῶν ἐπιβαίνειν μήτ´ ἐπικουρίας οἴκοθεν ἐπάγεσθαι. ταῦτα δὲ ἔπραξεν οὐχ ὅτι καὶ καταπλήξειν αὐτόν, ἀλλ´ ὅτι ἐξοργιεῖν κἀκ τούτου πρόφασιν τοῦ πολέμου καὶ μεγάλην καὶ εὐπρεπῆ λήψεσθαι ἤλπισεν. ὅπερ ἐγένετο· ἀχθεσθεὶς γὰρ βάρβαρος τοῖς ἐπιτάγμασι πολλὰ καὶ δεινὰ ἀπεκρίνατο, ὥστε τὸν Καίσαρα λόγους μὲν μηκέτ´ αὐτῷ ἀντιπέμψαι, τὸν δὲ δὴ Οὐεσοντίωνα, τὴν τῶν Σηκουανῶν πόλιν, εὐθύς, καὶ πρὶν αἰσθέσθαι τινά, προκατασχεῖν. [38,34] Telle fut la première expédition de César dans la Gaule. Après ce début, il ne se tint pas tranquille et travailla en même temps à exécuter son plan et à complaire aux alliés. Les Séquanais et les Éduens, témoins de son ardeur pour la guerre et voyant ses espérances confirmées par les événements, cherchèrent tout à la fois à bien mériter de lui et à se venger des Germains, peuple voisin qui traversa jadis le Rhin, leur enleva une partie de leur territoire et les rendit tributaires, après avoir exigé des otages. Ils obtinrent aisément du secours de César, parce qu'ils demandaient ce qu'il souhaitait vivement. Ces Germains avaient pour chef Arioviste, qui avait reçu des Romains la confirmation de son titre de roi, et que César, alors consul, avait mis lui-même au nombre de leurs amis et de leurs alliés ; mais, aux yeux de César, tout cela n'était rien au prix de la gloire que lui promettait la guerre et de la puissance qu'il espérait en recueillir. Il voulut seulement que le roi barbare fit naître l'occasion d'un différend, afin qu'on ne l'accusât pas d'avoir conçu d'avance le projet de l'attaquer. Il invita donc Arioviste à se rendre auprès de lui, alléguant qu'il avait à l'entretenir d'une affaire. Arioviste refusa et répondit même : "Si César a quelque chose à me dire, qu'il vienne : je ne suis pas son inférieur, et c est à celui qui a besoin d'un autre à aller le trouver." César, blessé de ces paroles, qu'il regarda comme une insulte pour tous les Romains, lui redemanda aussitôt les otages qu'il avait exigés de leurs alliés, lui défendit de mettre le pied sur leur territoire et de faire venir des renforts de son pays. Par là, il cherchait moins à effrayer Arioviste qu'à l'irriter, dans l'espoir de trouver ainsi un prétexte de guerre sérieux et plausible : c'est ce qui arriva. Le Barbare, indigné de ces ordres, répondit avec fierté, et César, renonçant aux pourparlers, s'empara incontinent de Besançon, ville des Séquanais, avant que personne pût s'y attendre.
[38,35] κἀν τούτῳ οἱ στρατιῶται, ἀγγελίας ἐλθούσης ὅτι τε Ἀριόουιστος ἰσχυρῶς παρασκευάζεται, καὶ ὅτι καὶ ἕτεροι τῶν Κελτῶν πολλοὶ οἱ μὲν διαβεβήκασιν ἤδη τὸν Ῥῆνον ὡς ἐπὶ βοήθειαν αὐτοῦ, οἱ δὲ καὶ ἐπ´ αὐτῷ τῷ ποταμῷ συνειλέχαται ὅπως ἐξαίφνης σφίσιν ἐπίθωνται, δεινῶς ἠθύμησαν· τά τε γὰρ μεγέθη αὐτῶν καὶ τὸ πλῆθος τό τε θράσος καὶ τὰς ἀπ´ αὐτοῦ προχείρους ἀπειλὰς ἐκπλαγέντες οὕτω διετέθησαν ὡς μηδὲ πρὸς ἀνθρώπους τινὰς ἀλλὰ πρὸς θηρία ἄπορα καὶ ἄγρια προσοισόμενοι. καὶ ἐθρύλουν ὅτι πόλεμον οὔτε προσήκοντα οὔτε ἐψηφισμένον διὰ τὴν ἰδίαν τοῦ Καίσαρος φιλοτιμίαν ἀναιροῖντο, καὶ προσεπηπείλουν ἐγκαταλείψειν αὐτὸν, ἂν μὴ μεταβάληται. μαθὼν οὖν ταῦτ´ ἐκεῖνος τῷ μὲν πλήθει τῶν στρατιωτῶν οὐδὲν διελέξατο (οὔτε γὰρ καλὸν ἐνόμιζεν εἶναι τοιαῦτα πρὸς πολλοὺς λέγειν, καὶ ταῦτ´ ἐς τοὺς πολεμίους μέλλοντα ἐκφοιτήσειν, καὶ ἔδεισε μή πως ἀπειθήσαντες θορυβήσωσι καὶ κακόν τι ἐξεργάσωνται), τοὺς δὲ δὴ ὑπάρχους καὶ τοὺς ὑπομείονας ἀθροίσας τοιάδε ἐν αὐτοῖς ἔλεξεν. [38,35] En ce moment, on annonça qu'Arioviste poussait ses préparatifs avec vigueur, et que d'autres Germains fort nombreux avaient en partie franchi le Rhin, pour secourir ce roi, et s'étaient en partie réunis sur les bords de ce fleuve pour attaquer les Romains à l'improviste. Cette nouvelle jeta les soldats de César dans un profond découragement. La haute stature des barbares, leur audace, les bravades qu'elle leur inspirait à tout propos, avaient tellement effrayé les Romains, qu'ils croyaient avoir à combattre non contre des hommes, mais contre des bêtes féroces et indomptables. Ils répétaient çà et là qu'ils allaient faire, dans le seul intérêt de l'ambition de César, une guerre qui n'était ni juste, ni ordonnée par un décret public, et ils menaçaient de l'abandonner, s'il ne changeait pas de résolution. Instruit de ces propos, César n'adressa point de harangue à toute son armée (il ne jugea pas convenable de faire entendre à un grand nombre d'hommes, sur un semblable sujet, des paroles qui pourraient arriver aux oreilles de l'ennemi : il craignit aussi que les soldats, indociles à ses remontrances, n'excitassent des troubles et ne se portassent à quelque acte coupable). Il rassembla donc ses lieutenants et les officiers d'un rang subalterne et leur parla ainsi :


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Dernière mise à jour : 19/05/2006