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[38,0] Τάδε ἔνεστιν ἐν τῷ τριακοστῷ ὀγδόῳ τῶν Δίωνος Ῥωμαϊκῶν
α. Ὡς ἐστασίασαν Καῖσαρ καὶ Βίβουλος.
β. Ὡς Κικέρων ἔφυγεν.
γ. Ὡς Κικέρωνα ἐπὶ τῇ φυγῇ Φιλίσκος παρεμυθήσατο.
δ. Ὡς Καῖσαρ Ἑλουητίους καὶ Ἀριοουίστῳ ἐπολέμησεν.
Χρόνου πλῆθος ἔτη δύο, ἐν οἷς ἄρχοντες οἱ ἀριθμούμενοι οἵδε ἐγένοντο.
Γ. Ἰούλιος Γ. υἱ. Καῖσαρ ὑπ.
Μ. Καλπούρνιος Γ. υἱ. Βίβουλος
Λ. Καλπούρνιος Λ. υἱ. Πίσων ὑπ.
Αὖλ. Γαουίνιος Αὔλ. υἱ.
| [38,0] LIVRE TRENTE-HUITIÈME.
Matières contenues dans le trente-huitième livre de l'Histoire
romaine de Dion.
Comment des divisions éclatèrent entre César et Bibulus § 1-8.
Comment Cicéron alla en exil, § 9-17.
Comment Philiscus consola Cicéron exilé, § 18-30.
Comment César fit la guerre contre les Helvétiens et contre
Arioviste, § 31-50.
Temps compris dans ce livre: deux ans. Les consuls furent :
C. Julius César, fils de C., et M. Calpurnius Bibulus.
L. Calpurnius Pison, fils de L., et Aul. Gabinius, fils d'Aul.
Loi agraire proposée par César, ou loi Julia; opposition
de Bibulus; la loi Julia est adoptée; Metellus, Caton et M.
Favonius jurent obéissance à cette loi.
| [38,1] Τῷ δὲ ἑξῆς ἔτει ὁ Καῖσαρ τὸ σύμπαν θεραπεῦσαι πλῆθος
ἠθέλησεν, ὅπως σφᾶς ἔτι καὶ μᾶλλον σφετερίσηται. βουληθεὶς
δὲ καὶ τὰ τῶν δυνατῶν δοκεῖν, ἵνα μὴ καὶ δι´ ἀπεχθείας αὐτῷ
ὦσι, πράττειν, εἶπέ σφισι πολλάκις ὅτι οὔτε γράψοι τι ὃ μὴ καὶ
ἐκείνοις συνοίσει· καὶ δὴ γνώμην τινὰ περὶ τῆς χώρας, ἣν παντὶ
τῷ ὁμίλῳ κατένειμεν, οὕτω συνέγραψεν ὥστε μηδὲ μικρόν τι αὐτῆς
αἰτιαθῆναι· καὶ οὐδὲ ταύτην μέντοι ἐσοίσειν, εἰ μὴ βουλομένοις
σφίσιν εἴη, ἐπλάττετο. τοῦ μὲν δὴ οὖν νόμου ἕνεκα οὐδεὶς
αὐτῷ οὐδὲν ἐπικαλέσαι ἐδύνατο· τό τε γὰρ πλῆθος τῶν πολιτῶν
ὑπέρογκον ὄν, ἀφ´ οὗπερ καὶ τὰ μάλιστα ἐστασίαζον, πρός
τε τὰ ἔργα καὶ πρὸς γεωργίας ἐτρέπετο, καὶ τὰ πλεῖστα τῆς
Ἰταλίας ἠρημωμένα αὖθις συνῳκίζετο, ὥστε μὴ μόνον τοὺς ἐν ταῖς
στρατείαις τεταλαιπωρημένους ἀλλὰ καὶ τοὺς ἄλλους ἅπαντας
διαρκῆ τὴν τροφὴν ἔχειν μήτε τῆς πόλεως οἴκοθέν τι δαπανωμένης
μήτε τῶν δυνατῶν ζημιουμένων, ἀλλὰ καὶ τιμὴν καὶ ἀρχὴν
πολλῶν προσλαμβανόντων. τὴν δὲ χώραν τήν τε κοινὴν ἅπασαν
πλὴν τῆς Καμπανίδος ἔνεμε (ταύτην γὰρ ἐν τῷ δημοσίῳ ἐξαίρετον
διὰ τὴν ἀρετὴν συνεβούλευσεν εἶναι), καὶ τὴν λοιπὴν οὔτε
παρὰ ἄκοντός τινος οὔτ´ αὖ ὅσου ἂν οἱ γεωνόμοι βουληθῶσιν, ἀλλὰ
πρῶτον μὲν παρ´ ἑκόντων, ἔπειτα δὲ τοσούτου ὅσου ἐν ταῖς ἀπογραφαῖς
ἐτετίμητο, ἀγορασθῆναι ἐκέλευσε. χρήματά τε γὰρ πολλὰ
ἀπό τε τῆς λείας ἣν ὁ Πομπήιος εἰλήφει καὶ ἀπὸ τῶν φόρων τῶν
τε τελῶν τῶν προσκαταστάντων περιεῖναί σφισιν ἔλεγε, καὶ χρῆναι
αὐτά, ἅτε καὶ τοῖς τῶν πολιτῶν κινδύνοις πεπορισμένα, ἐς αὐτοὺς
ἐκείνους ἀναλωθῆναι. καὶ μέντοι καὶ τοὺς γεωνόμους οὔτ´ ὀλίγους,
ὥστε καὶ δυναστείᾳ τινὶ ἐοικέναι, οὔτ´ ἐξ ὑπευθύνων, ὥστε τινὰ
δυσχερᾶναι, καθίστη, ἀλλὰ πρῶτον μὲν τοῦ συχνοὺς τῆς τιμῆς μετασχεῖν
εἴκοσιν, ἔπειτα δὲ τοὺς ἐπιτηδειοτάτους, πλὴν ἑαυτοῦ. πάνυ
γάρ τι τοῦτο προδιωμολογήσατο, ὅπως μὴ δι´ ἑαυτόν τι γράφειν
νομισθείη· αὐτὸς μὲν γὰρ τῇ τε εὑρήσει καὶ τῇ ἐσηγήσει τοῦ πράγματος
ἠρκεῖτο, ὥς γε ἔλεγε, τῷ δὲ δὴ Πομπηίῳ καὶ τῷ Κράσσῳ
τοῖς τε ἄλλοις φανερῶς ἐχαρίζετο.
| [38,1] L'année suivante, César chercha à gagner l'affection de
tout le peuple, pour le tenir davantage sous sa
dépendance ; mais, voulant paraître s'occuper aussi des
Grands, afin de ne pas encourir leur haine, il répétait
qu'il ne ferait point de proposition qui ne leur fût utile.
Et en effet, il porta, sur les terres qu'il voulait faire
distribuer au peuple, une loi conçue de telle manière
qu'elle ne donnait prise à aucune attaque, et il feignait
d'être décidé à ne point la présenter, sans le
consentement des Grands. Personne n'eut à se plaindre
de lui au sujet de cette loi ; car la population de Rome,
dont l'accroissement excessif avait été le principal
aliment des séditions, fut appelée au travail et à la vie de
la campagne, et la plupart des contrées de l'Italie, qui
avaient perdu leurs habitants, furent repeuplées. Cette
loi assurait des moyens d'existence non seulement à ceux
qui avaient supporté les fatigues de la guerre, mais
encore à tous les autres citoyens ; sans causer des
dépenses à l'État ni du dommage aux Grands : au
contraire, elle donnait à plusieurs des honneurs et du
pouvoir. César fit partager toutes les terres qui
composaient le domaine public, à l'exception de la
Campanie (il pensa que ce pays, à cause de sa fertilité,
devait être réservé pour l'État) : il voulut qu'aucune de
ces terres ne fût enlevée de force aux propriétaires, ni
vendue à un prix fixé par les commissaires chargés du
partage ; mais qu'elles fussent cédées volontairement et
payées au prix porté sur le registre du cens. Il disait qu'il
restait dans le trésor public des sommes considérables,
provenant du butin fait par Pompée ou des impôts et des
taxes établis antérieurement, et que cet argent conquis
par les citoyens, au péril de leurs jours, devait être
dépensé pour eux. Il n'établit point un trop petit nombre
de commissaires ; parce qu'ils auraient paru constituer
une sorte d'oligarchie, et il ne les prit point parmi les
hommes qui étaient en butte à quelque accusation, parce
qu'un tel choix aurait choqué. Il en nomma vingt, pour
que les citoyens participassent en assez grand nombre à
l'honneur de cette opération, et choisit les hommes les
plus capables. Il s'exclut lui-même, comme il l'avait
formellement promis ; ne voulant pas que sa proposition
parût dictée par un intérêt personnel, et se contentant (il
le disait du moins) d'en être l'auteur et le promoteur.
Mais on voyait bien qu’il tâchait de se rendre agréable à
Pompée, à Crassus et à plusieurs autres.
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