Texte grec :
[37,29] ὁ δὲ δὴ Κατιλίνας ὧδέ τε καὶ διὰ τάδε ἀπώλετο. ἔδοξε τῇ βουλῇ, τήν τε
ὑπατείαν καὶ τότε αἰτήσαντος αὐτοῦ, καὶ πᾶν ὁτιδήποτε ἐνεδέχετο ὅπως
ἀποδειχθῇ μηχανωμένου, δέκα ἐτῶν φυγήν, τοῦ Κικέρωνος ἐς τὰ μάλιστα
ἐνάγοντος, τοῖς ἐπιτιμίοις τοῖς ἐπὶ τῷ δεκασμῷ τεταγμένοις
προσνομοθετῆσαι. τοῦτ´ οὖν καὶ ἐκεῖνος δι´ ἑαυτόν, ὅπερ που καὶ
ἀληθὲς ἦν, ἐγνῶσθαι νομίσας ἐπεχείρησε μέν, χεῖρά τινα παρασκευάσας,
τὸν Κικέρωνα καὶ ἄλλους τινὰς τῶν πρώτων ἐν αὐταῖς ταῖς
ἀρχαιρεσίαις, ἵν´ ὕπατος εὐθὺς χειροτονηθῇ, φονεῦσαι, οὐκ ἠδυνήθη
δέ. ὁ γὰρ Κικέρων προμαθὼν τὸ ἐπιβούλευμα τῇ τε γερουσίᾳ
ἐμήνυσεν αὐτὸ καὶ κατηγορίαν αὐτοῦ πολλὴν ἐποιήσατο· ἐπειδή
τε οὐκ ἔπεισέ σφας ψηφίσασθαί τι ὧν ἠξίου (οὔτε γὰρ πιθανὰ
ἐξηγγελκέναι καὶ διὰ τὴν ἑαυτοῦ ἔχθραν καταψεύδεσθαι τῶν ἀνδρῶν
ὑπωπτεύθη), ἐφοβήθη ἅτε καὶ προσπαρωξυγκὼς τὸν Κατιλίναν,
καὶ οὐκ ἐτόλμησεν ἁπλῶς ἐς τὴν ἐκκλησίαν ἐσελθεῖν ὥσπερ
εἰώθει, ἀλλὰ τούς τε ἐπιτηδείους συνεπηγάγετο παρεσκευασμένους
ἀμῦναί οἱ εἴ τι δεινὸν γένοιτο, καὶ θώρακα τῆς τε ἑαυτοῦ ἀσφαλείας
καὶ τῆς ἐκείνων διαβολῆς ἕνεκα, ὑπὸ μὲν τὴν ἐσθῆτα, παραφαίνων
δ´ αὐτὸν ἐξεπίτηδες, ἐνεδύσατο. ἔκ τε οὖν τούτου, καὶ ὅτι
καὶ ἄλλως φήμη τις ἐγένετο ὅτι ἐπιβουλεύεται, ὅ τε δῆμος δεινῶς
ἠγανάκτησε καὶ οἱ συνομωμοκότες τῷ Κατιλίνᾳ φοβηθέντες αὐτὸν ἡσύχασαν.
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Traduction française :
[37,29] Je vais raconter de quelle manière périt Catilina et
quelles furent les causes de sa fin tragique. Il briguait
encore le consulat, à cette époque, et ne négligeait rien
pour l'obtenir : le sénat, à l'instigation de Cicéron, ajouta
aux peines déjà établies contre la corruption un exil de dix ans.
Catilina, convaincu que ce décret était dirigé contre lui
(et il l'était réellement), tenta avec une poignée
d'hommes qu'il avait réunis pour un coup de main de
massacrer dans les comices mêmes Cicéron et d'autres
citoyens considérables, afin d'être nommé consul sur-le-champ ;
mais il ne put y parvenir. Cicéron, instruit à
temps de ce projet, le dénonça au sénat et accusa
vigoureusement Catilina. N'ayant pu faire décréter
aucune des mesures qu'il croyait nécessaires (car ses
révélations ne parurent point vraisemblables, et on le
soupçonna d'avoir, par inimitié personnelle, calomnié les
accusés), il conçut des craintes ; parce qu'il venait
d'irriter encore davantage Catilina, il n'osa point se
rendre dans l'assemblée sans précaution, comme il avait
coutume de le faire ; mais il emmena avec lui des amis
prêts à le défendre, s'il était menacé de quelque danger.
Enfin, autant pour sa propre sûreté que pour rendre les
conjurés odieux, il mit sous sa robe une cuirasse qu'il
laissait voir à dessein. Tout cela, joint au bruit
vaguement répandit que des embûches étaient dressées
au consul, souleva l'indignation publique. Aussi les
complices de Catilina, craignant le courroux de la
multitude, se tinrent-ils tranquilles.
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