Texte grec :
[37,1] Τότε μὲν δὴ ταῦτ´ ἔπραξε, τῷ δ´ ἐπιγιγνομένῳ ἔτει, τοῦ τε
Κόττου τοῦ Λουκίου καὶ τοῦ Τορκουάτου τοῦ Λουκίου ὑπατευόντων,
ἐπολέμησε μὲν καὶ τοῖς Ἀλβανοῖς, ἐπολέμησε δὲ καὶ τοῖς Ἴβηρσι.
καὶ προτέροις γε τούτοις καὶ παρὰ γνώμην ἠναγκάσθη συνενεχθῆναι·
Ἀρτώκης γὰρ ὁ βασιλεὺς αὐτῶν (νέμονται δὲ ἐπ´ ἀμφότερα τοῦ
Κύρνου, τῇ μὲν τοῖς Ἀλβανοῖς τῇ δὲ τοῖς Ἀρμενίοις πρόσοροι) φοβηθεὶς
μὴ καὶ ἐφ´ ἑαυτὸν τράπηται, πρέσβεις μὲν ὡς καὶ ἐπὶ φιλίᾳ
πρὸς αὐτὸν ἔπεμψε, παρεσκευάζετο δὲ ὅπως ἐν τῷ θαρσοῦντι καὶ
διὰ τοῦτο ἀνελπίστῳ οἱ ἐπίθηται. προμαθὼν οὖν καὶ τοῦτο ὁ
Πομπήιος ἔς τε τὴν χώραν αὐτοῦ προενέβαλε, πρὶν ἱκανῶς τε αὐτὸν
ἑτοιμάσασθαι καὶ τὴν ἐσβολὴν δυσχερεστάτην οὖσαν προκατασχεῖν,
καὶ ἔφθη καὶ πρὸς τὴν πόλιν τὴν Ἀκρόπολιν ὠνομασμένην
προχωρήσας, πρὶν καὶ αἰσθέσθαι τὸν Ἀρτώκην ὅτι παρείη. ἦν δὲ
ἐπ´ αὐτοῖς τοῖς στενοῖς, ἔνθεν μὲν {lacune}
τοῦ Καυκάσου παρατείνοντος, οὗ καὶ ἐπὶ τῇ φυλακῇ τῶν ἐσβολῶν
ὠχύρωτο. ὅ τε οὖν Ἀρτώκης ἐκπλαγεὶς οὐδένα καιρὸν ὥστε συντάξασθαι
ἔσχεν, ἀλλὰ διαβὰς τὸν ποταμὸν τὴν γέφυραν κατέπρησε, καὶ
οἱ ἐν τῷ τείχει πρός τε τὴν φυγὴν αὐτοῦ {αὐτοῦ}, καὶ ἅμα καὶ μάχῃ
νικηθέντες, ἐνέδοσαν. κρατήσας οὖν τῶν διόδων ὁ Πομπήιος φρουράν
τε ἐπ´ αὐταῖς κατεστήσατο, καὶ ἐκεῖθεν ὁρμώμενος πᾶσαν τὴν
ἐντὸς τοῦ ποταμοῦ κατεστρέψατο.
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Traduction française :
[37,1] L'année suivante, sous le consulat de L. Cotta et de L.
Torquatus, Pompée fit la guerre aux Albanais et aux
Ibères. Il se vit forcé de la faire d'abord contre ceux-ci,
quoique tel ne fût point son dessein. Artocès, leur roi (ils
habitent sur les deux rives du Cyrnus et leur pays touche
à l'Albanie d'un côté et à l'Arménie de l'autre), craignit
que Pompée ne marchât aussi contre lui. Il lui envoya
une ambassade, comme pour solliciter son amitié ; mais
il se disposa à profiter de la sécurité qu'il aurait ainsi
inspirée au général romain, pour l'attaquer à
l'improviste. Instruit à temps de ce projet, Pompée
pénétra dans les États d'Artocès, avant que celui-ci eût
terminé ses préparatifs et occupé les défilés qui rendent
l'entrée de son royaume très difficile. Il arriva jusqu'à la
ville nommée Acropolis, sans qu'Artocès eût vent de sa
présence. Situés au pied des gorges d'où les bras du
Caucase s'allongent des deux côtés, elle avait été fortifiée
pour en défendre l'entrée. Artocès effrayé n'eut pas le
temps de prendre toutes les mesures nécessaires : il
traversa le fleuve et brûla le pont. La garnison, vaincue
dans la défense de la place et dans une sortie contre les
Romains, capitula. Pompée, maître de ce passage, y
établit un corps de troupes, pénétra plus avant et
subjugua tout le pays en deçà du fleuve.
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