Texte grec :
[37,24] καὶ ταῦτα μὲν ἀνὰ χρόνον ἐγένετο, τότε δὲ οἱ Ῥωμαῖοι πολέμων
ἀνάπαυσιν τὸν λοιπὸν τοῦ ἔτους χρόνον ἔσχον, ὥστε καὶ τὸ οἰώνισμα
τὸ τῆς ὑγιείας ὠνομασμένον διὰ πάνυ πολλοῦ ποιῆσαι. τοῦτο
δὲ δὴ μαντείας τις τρόπος ἐστί, πύστιν τινὰ ἔχων εἰ ἐπιτρέπει
σφίσιν ὁ θεὸς ὑγίειαν τῷ δήμῳ αἰτῆσαι, ὡς οὐχ ὅσιον ὂν οὐδὲ
αἴτησιν αὐτῆς, πρὶν συγχωρηθῆναι, γενέσθαι. καὶ ἐτελεῖτο κατ´ ἔτος
ἡμέρᾳ, ἐν ᾗ μηδὲν στρατόπεδον μήτε ἐπὶ πόλεμον ἐξῄει μήτ´ ἀντιπαρετάττετό
τισι μήτε ἐμάχετο. καὶ διὰ τοῦτο ἐν τοῖς συνεχέσι
κινδύνοις, καὶ μάλιστα τοῖς ἐμφυλίοις, οὐκ ἐποιεῖτο· ἄλλως τε γὰρ
παγχάλεπόν σφισιν ἦν καθαρὰν ἀπὸ πάντων αὐτῶν ἡμέραν ἀκριβῶς
τηρῆσαι, καὶ προσέτι καὶ ἀτοπώτατον, κακὰ αὐτοὺς ἐν ταῖς
στάσεσιν ἑκουσίους ἀμύθητα ἀλλήλοις παρέχοντας, καὶ μέλλοντας,
ἄν τε ἡττηθῶσιν ἄν τε καὶ νικήσωσι, κακοῦσθαι, ἔπειτα σωτηρίαν
παρὰ τοῦ θείου προσαιτεῖν.
|
|
Traduction française :
[37,24] Pendant le reste de cette année, les Romains n'eurent
point de guerre à soutenir : ils purent donc renouveler,
après une longue interruption, l'Augure du Salut. C'est
une sorte de divination qui a pour but de rechercher si
les dieux veulent qu'on leur demande le salut du peuple ;
comme si c'était une impiété que de le demander, avant
d'en avoir obtenu la permission. Elle avait lieu, tous les
ans, le jour où aucune armée ne se mettait en campagne,
où on n'était en présence d'aucun ennemi, où on n'avait
pas à combattre. Pour cette raison, elle était suspendue
lorsque les dangers se succédaient sans interruption, et
surtout pendant les guerres civiles ; car, outre que les
Romains auraient bien difficilement trouvé un seul jour
libre de tout empêchement, il eût été fort absurde qu'au
moment où ils se faisaient volontairement mille maux les
uns aux autres par les dissensions civiles, et où ils
devaient en souffrir d'inévitables, autant par la victoire
que par la défaite, ils priassent les dieux de les sauver.
|
|