Texte grec :
[37,6] ταῦτά τε πρὸς τὸν Φραάτην ἀπὸ τῆς παρούσης οἱ δυνάμεως ἔπραξε,
σαφέστατα τοῖς πλεονεκτεῖν βουλομένοις ἐπιδείξας ὅτι πάντα ἐκ τῶν ὅπλων
ἤρτηται καὶ ὁ ἐν αὐτοῖς κρατῶν νομοθέτης ὧν βούλεται ἀναγκαῖος γίγνεται,
καὶ προσέτι καὶ πρὸς τὴν ἐπίκλησιν αὐτοῦ ὕβρισεν, ᾗπερ πρός τε τοὺς ἄλλους
πάντας ἠγάλλετο καὶ πρὸς αὐτοὺς τοὺς Ῥωμαίους, οὗτοί τε αὖ
πρὸς ἐκεῖνον ἀεί ποτε ἐκέχρηντο. βασιλέως γὰρ αὐτοῦ βασιλέων
καλουμένου, τό τε τῶν βασιλέων ὄνομα περιέκοψε καὶ βασιλεῖ αὐτῷ
μόνον ἐπιστέλλων ἔγραψε, καίτοι τῷ Τιγράνῃ τῷ αἰχμαλώτῳ καὶ
τοῦτο παρὰ τὸ νομιζόμενον αὐτοῖς δούς, ὅτε τὰ ἐπινίκια αὐτοῦ ἐν
τῇ Ῥώμῃ ἔπεμψεν. ὁ οὖν Φραάτης καίπερ δεδιώς τε αὐτὸν καὶ
θεραπεύων, ἠγανάκτησεν ἐπὶ τούτῳ ὡς καὶ τῆς βασιλείας ἐστερημένος,
καὶ πέμψας πρέσβεις πάντα τε ὅσα ἠδίκητο ἐπεκάλει οἱ, καὶ
τὸν Εὐφράτην ἀπηγόρευε μὴ διαβαίνειν. ἐπειδή τε οὐδὲν μέτριον
ἀπεκρίνατο, εὐθὺς ἐπὶ τὸν Τιγράνην μετὰ τοῦ υἱέος αὐτοῦ, ᾧ τὴν
θυγατέρα ἐδεδώκει, ἐστράτευσεν, ἐν τῷ ἦρι ἐν ᾧ Λούκιός τε Καῖσαρ
καὶ Γάιος Φίγουλος ὑπάτευον· καὶ νικηθεὶς μάχῃ ἔπειθ´ ὕστερον
ἀντεπεκράτησε. τοῦ τε Τιγράνου τὸν Πομπήιον ἐν Συρίᾳ
ὄντα ἐπικαλεσαμένου, πρέσβεις τε αὖθις πρὸς αὐτὸν ἀπέστειλε, καὶ
πολλὰ μὲν ἐκείνου κατηγόρησε, πολλὰ δὲ καὶ ἐς τοὺς Ῥωμαίους
ὑπεσήμηνεν, ὥστε τὸν Πομπήιον καὶ αἰσχυνθῆναι καὶ καταπλαγῆναι.
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Traduction française :
[37,6] Telle fut la conduite que tint envers Phraate Pompée
enorgueilli de sa puissance présente : il fit voir, par un
exemple éclatant, à ceux qui aspirent aux conquêtes, que
tout dépend des armes et que celui à qui elles donnent la
victoire est l'arbitre de tout. De plus, il se moqua du
surnom dont Phraate se parait auprès des autres peuples
et des Romains eux-mêmes, qui le lui avaient toujours
accordé. On l'appelait roi des rois ; mais Pompée, dans ses
lettres, retrancha des rois et ne l'appela que roi ; bien qu'il
eût donné, contre les usages de son pays, ce titre de roi
des rois à Tigrane captif, lorsqu'il reçut les honneurs du
triomphe, à Rome, après l'avoir vaincu. Phraate craignait
Pompée et cherchait à se l'attacher : cependant il se
montra aussi indigné de la suppression de son titre que
sil avait été dépouillé de la royauté. Il lui envoya une
députation pour se plaindre de toutes les injustices qu'il
avait essuyées et pour lui défendre de passer l'Euphrate.
Pompée n'ayant montré aucune modération dans sa
réponse, Phraate, au commencement du printemps,
l'année où L. César et C. Figulus furent consuls, se mit en
campagne contre Tigrane avec son gendre, qui était le
fils de ce roi : défait dans une bataille, il fut ensuite
vainqueur. Tigrane ayant appelé à son secours Pompée
qui était en Syrie, Phraate envoya de nouveau une
ambassade au général romain, l'accusa hautement,
donna à entendre qu'il avait aussi à se plaindre
beaucoup des Romains, et fit naître la honte et la crainte
dans l'âme de Pompée.
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