Texte grec :
[36,50] Καὶ ὃς, μαθὼν τοῦτο, καὶ καταδείσας, ἐπεκηρυκεύσατό τε εὐθὺς
αὐτῷ, καὶ τοὺς πρέσβεις τοὺς τοῦ Μιθριδάτου ἐξέδωκεν. Ἐπειδή τε,
ἐναντιωθέντος οἱ τοῦ υἱέος, οὐδενὸς μετρίου ἔτυχεν, ἀλλὰ καὶ ὣς ὁ
Πομπήιος τόν τε Ἀράξην διέβη, καὶ τοῖς Ἀρταξάτοις ἐπλησίασεν·
οὕτω δὴ τήν τε πόλιν αὐτῷ παρέδωκε, καὶ ἐς τὸ στρατόπεδον αὐτοῦ
ἐθελοντὴς ἧκεν, ἐν μέσῳ ἑαυτὸν ὅτι μάλιστα τοῦ τε προτέρου
ἀξιώματος καὶ τῆς τότε ταπεινότητος σκευάσας· ὅπως αἰδέσεώς τε
καὶ ἐλέου ἅμα ἄξιος αὐτῷ φανείη. Τὸν μὲν γὰρ χιτῶνα τὸν
μεσόλευκον καὶ τὸν κάνδυν τὸν ὁλοπόρφυρον ἐξέδυ· τὴν δὲ δὴ
τιάραν τό τε ἀνάδημα εἶχε. Πομπήιος δὲ ἀπὸ μὲν τοῦ ἵππου
κατεβίβασεν αὐτόν, ῥαβδοῦχόν τινα πέμψας. Προσήλαυνε γὰρ ὡς
καὶ ἐς αὐτὸ τὸ ἔρυμα, κατὰ τὸ σφέτερον ἔθος, ἱππεύσων.
Ἐσελθόντα δὲ αὐτοποδίᾳ, καὶ τό τε διάδημα ἀπορρίψαντα, καὶ ἐς
τὴν γῆν πεσόντα, προσκυνοῦντά τε ἰδὼν, ἠλέησε, καὶ ἀναπηδήσας,
ἐξανέστησέ τε αὐτόν, καὶ ταινιώσας τῷ ἀναδήματι, ἔς τε τὴν
πλησίαν ἕδραν ἐκάθισε, καὶ παρεμυθήσατο· εἰπὼν ἄλλα τε, καὶ ὅτι
οὐ τὴν τῶν Ἀρμενίων βασιλείαν ἀπολωλεκὼς, ἀλλὰ καὶ τὴν τῶν
Ῥωμαίων φιλίαν προσειληφὼς εἴη. Καὶ ὁ μὲν τούτοις τε αὐτὸν
ἀνεκτήσατο, καὶ ἐπὶ δεῖπνον ἐκάλεσεν.
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Traduction française :
[36,50] A cette nouvelle, le vieux Tigrane, saisi de crainte, envoya un
héraut à Pompée et lui livra les ambassadeurs de Mithridate, mais
l'opposition de son fils l'empêcha d'obtenir des conditions raisonnables.
D'un autre côté, Pompée, ayant franchi l'Araxe, s'était avancé jusque
sous les murs d'Artaxata, malgré les démarches de Tigrane, qui, dans
cette extrémité, lui abandonna la ville et se rendit volontairement dans
son camp ; mais, afin de lui inspirer tout à la fois du respect et de la
pitié, il prit soin que tout, dans son extérieur, tînt le milieu entre son
ancienne dignité et son abaissement présent. Il se dépouilla donc de
sa tunique coupée de raies blanches et de son manteau qui était tout
de pourpre ; mais il garda sa tiare et la bandelette qui y était attachée.
Pompée envoya au-devant de lui un licteur chargé de le faire
descendre de cheval ; car Tigrane, suivant la coutume de son pays, se
disposait à pénétrer à cheval dans les retranchements des Romains.
Mais lorsqu'il y fut entré à pied ; lorsqu'il eut déposé son diadème, qu'il
se fut prosterné et eut adoré Pompée, ce général, ému de compassion
par un tel spectacle, s'élança vers lui, le releva, ceignit son front du
bandeau royal, le fit asseoir à ses côtés et le consola en lui disant,
entre autres choses, qu'il n'avait point perdu son royaume d'Arménie,
mais gagné l'amitié des Romains. Après avoir ranimé son courage par
ces paroles, il l'invita à souper.
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