Texte grec :
[36,43] Πομπήιος δὲ τὸ μὲν πρῶτον ὡς καὶ ἐπὶ τὴν Κρήτην τόν τε
Μέτελλον πλευσούμενος ἡτοιμάζετο· μαθὼν δὲ τὰ δεδογμένα,
προσεποιεῖτο μὲν ἄχθεσθαι, ὡς καὶ πρότερον, καὶ τοῖς
ἀντιστασιώταις ὡς καὶ πράγματα ἀεί ποτε αὐτῷ, τοῦ καὶ πταῖσαί τι,
παρέχουσιν ἐπεκάλει· ἀσμεναίτατα δὲ αὐτὰ ἀναδεξάμενος Κρήτην
μὲν, ἢ τἆλλα τὰ ἐν τῇ θαλάσσῃ, εἴ πού τι ἀδιοίκητον κατελέλειπτο,
παρ' οὐδὲν ἔτ' ἤγαγε· πρὸς δὲ δὴ τὸν τῶν βαρβάρων πόλεμον
παρεσκευάζετο. Κἀν τούτῳ βουληθεὶς τῆς τοῦ Μιθριδάτου διανοίας
πειρᾶσθαι, πέμπει τὸν Μητροφάνη, φιλίους αὐτῷ λόγους φέροντα.
Καὶ ὃς τότε μὲν ἐν ὀλιγωρίᾳ αὐτὸν ἐποιήσατο· (τοῦ γὰρ Ἀρσάκου
τοῦ τῶν Πάρθων βασιλέως, ἀποθανόντος ἐν τῷ χρόνῳ τούτῳ,
Φραάτην τὸν διάδοχον αὐτοῦ προσεδόκησεν οἰκειώσεσθαι·) ἐπεὶ δ' ὁ
Πομπήιος τὴν φιλίαν τῷ Φραάτῃ διὰ ταχέων ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς
προσυνέθετο, καὶ ἐς τὴν Ἀρμενίαν αὐτὸν τὴν τοῦ Τιγράνου
προεμβαλεῖν ἀνέπεισε· πυθόμενος τοῦτο κατέδεισε, καὶ
πρεσβευσάμενος εὐθὺς, σύμβασιν ἔπραττε. Κελεύσαντος δὲ αὐτῷ
τοῦ Πομπηίου τά τε ὅπλα καταθέσθαι, καὶ τοὺς αὐτομόλους
ἐκδοῦναι· οὐκ ἔσχε καιρὸν βουλεύσασθαι. Ἀκούσαντες γὰρ ταῦτα
οἱ ἐν τῷ στρατοπέδῳ αὐτοῦ ὄντες, καὶ φοβηθέντες οἵ τε αὐτόμολοι
(πολλοὶ δὲ ἦσαν) μὴ ἐκδοθῶσι, καὶ οἱ βάρβαροι, μὴ ἄνευ ἐκείνων
πολεμεῖν ἀναγκασθῶσιν, ἐθορύβησαν. Κἂν ἐξειργάσαντό τι τὸν
Μιθριδάτην, εἰ μὴ ψευσάμενος ὅτι οὐκ ἐπὶ σπονδαῖς, ἀλλ' ἐπὶ
κατασκοπῇ τῆς τῶν Ῥωμαίων παρασκευῆς τοὺς πρέσβεις ἔπεμψε,
μόλις αὐτοὺς κατέσχεν.
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Traduction française :
[36,43] Pompée fit d'abord ses préparatifs, comme sil devait se rendre en
Crète auprès de Métellus ; mais, instruit des décrets qui venaient d'être
rendus, il feignit d'être mécontent, comme il l'avait déjà fait, et accusa
ses adversaires de lui susciter sans cesse des embarras pour lui faire
commettre quelque faute ; tandis que, au fond, il se réjouissait de ces
décrets. La Crète et ce qui pouvait rester à faire sur mer ne lui parut
plus d'aucune importance, et il tourna tous ses soins vers la guerre
contre les barbares. Voulant dès lors sonder Mithridate, il chargea
Métrophanès de lui porter des paroles de paix ; mais Mithridate ne tint
alors aucun compte de Pompée ; parce qu'Arsace, roi des Parthes,
venant de mourir, il espérait mettre dans ses intérêts Phraates, son
successeur. Pompée le prévint, fit sur-le-champ alliance avec
Phraates, aux mêmes conditions, et l'engagea à se jeter dans
l'Arménie, qui dépendait de Tigrane. A cette nouvelle, le roi du Pont
effrayé envoya aussitôt une députation à Pompée, pour demander la
paix. Pompée ayant exigé qu'il déposât les armes et rendît les
transfuges, Mithridate n'eut pas le temps de délibérer ; car à peine les
conditions imposées par le général romain eurent-elles transpiré parmi
les soldats de ce roi, qu'ils se révoltèrent ; les transfuges (et ils étaient
en grand nombre), par la crainte d'être livrés ; les barbares, par la
crainte d'être forcés à combattre sans eux. Ils se seraient même portés
à quelque extrémité envers lui, s'il n'était parvenu, quoique bien
difficilement, à les contenir en prétextant qu'il avait envoyé une
députation, non pour négocier ; mais pour observer les préparatifs des Romains.
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