Texte grec :
[36,35] - - -. Τῆς δὲ Ἰταλίας ἀντὶ ὑπάτου ἐπὶ τρία ἔτη, προσέταξαν αὐτῷ
ὑποστρατήγους τε πεντεκαίδεκα, καὶ τὰς ναῦς ἁπάσας, τά τε
χρήματα καὶ τὰ στρατεύματα ὅσα ἂν ἐθελήσῃ, λαβεῖν ἐψηφίσαντο.
Καὶ ἐκεῖνά τε καὶ ἡ γερουσία καὶ ἄκουσα ἐπεκύρωσε, καὶ τἆλλα ὅσα
πρόσφορα ἐς αὐτὰ εἶναι ἦν ἑκάστοτε ἐγίγνωσκεν· ἄλλως τε καὶ
ἐπειδὴ τοῦ Πίσωνος μὴ ἐπιτρέψαντος τοῖς ὑπάρχοις καταλόγους ἐν
τῇ Γαλατίᾳ τῇ Ναρβωνησίᾳ, ἧς ἦρχε, ποιήσασθαι, δεινῶς ὁ ὅμιλος
ἠγανάκτησε. Καὶ εὐθύς γ' ἂν αὐτὸν ἐκ τῆς ἀρχῆς ἐξήλασαν, εἰ μὴ ὁ
Πομπήιος παρῃτήσατο. Παρασκευασάμενος οὖν ὡς τό τε πρᾶγμα
καὶ τὸ φρόνημα αὐτοῦ ἀπῄτει, πᾶσαν ἅμα τὴν θάλασσαν, ὅσην οἱ
καταποντισταὶ ἐλύπουν, τὰ μὲν αὐτὸς, τὰ δὲ καὶ διὰ τῶν
ὑποστρατήγων περιέπλευσε, καὶ τὰ πλείω αὐτῆς αὐτοετὲς
ἡμέρωσε. Πολλῇ μὲν γὰρ καὶ τῇ παρασκευῇ τῇ τε τοῦ ναυτικοῦ καὶ
τῇ τῶν ὁπλιτῶν ἐχρῆτο, ὥστε καὶ ἐν τῇ θαλάσσῃ καὶ ἐν τῇ γῇ
ἀνυπόστατος εἶναι· πολλῇ δὲ καὶ τῇ φιλανθρωπίᾳ τῇ πρὸς τοὺς
ὁμολογοῦντάς οἱ, ὥστε καὶ ὑπὸ τοῦ τοιούτου παμπόλλους
προσποιήσασθαι. Οἱ γὰρ ἄνθρωποι, ταῖς τε δυνάμεσιν ἡττώμενοι,
καὶ τῆς χρηστότητος αὐτοῦ πειρώμενοι, προθυμότατα αὐτῷ
προσεχώρουν. Τά τε γὰρ ἄλλα αὐτῶν ἐπεμελεῖτο, καὶ ὅπως μηδ'
αὖθίς ποτε ἐς ἀνάγκην πονηρῶν ἔργων ὑπὸ πενίας ἀφίκωνται, καὶ
χώρας σφίσιν ὅσας ἐρήμους ἑώρα, καὶ πόλεις ὅσαι ἐποίκων
ἐδέοντο, ἐδίδου. Καὶ ἄλλαι τε ἐκ τούτου συνῳκίσθησαν, καὶ ἡ
Πομπηιόπολις ἐπικληθεῖσα· ἔστι δὲ ἐν τῇ Κιλικίᾳ τῇ
παραθαλασσίᾳ·καὶ ἐπεπόρθητο ὑπὸ τοῦ Τιγράνου, Σόλοι πρότερον
ὠνομασμένη.
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Traduction française :
[36,35] - - - on lui confia pour trois ans le gouvernement de l'Italie avec
l'autorité proconsulaire ; on lui donna en outre quinze lieutenants, et un
décret lui permit de prendre tous les vaisseaux, tout l'argent, toutes les
troupes qu'il voudrait. Le sénat sanctionna, malgré lui, ces mesures et
celles qui partirent successivement réclamées par cette guerre ;
surtout lorsque, Pison ayant refusé aux lieutenants de Pompée de
lever des troupes dans son gouvernement de la Gaule Narbonnaise, le
peuple fit éclater un vif mécontentement : il aurait même déposé Pison
sur-le-champ, si Pompée n'avait pas intercédé eu sa faveur. Celui-ci,
après avoir tout préparé comme l'exigeaient l'importance de cette
expédition et la grandeur de ses vues, parcourut soit en personne, soit
par ses lieutenants, toutes les mers qu'infestaient les pirates, et il en
pacifia la plus grande partie, cette année même. Disposant d'une flotte
considérable et de nombreux corps d'armée, rien ne put lui résister ni
sur mer ni sur terre : en même temps il se montrait plein d'humanité
pour ceux qui faisaient volontairement leur soumission. Par là il gagna
un grand nombre de pirates qui, inférieurs en forces et témoins de sa
bonté, se mettaient avec empressement à sa discrétion. Pompée
s'occupait de leurs besoins, et, pour que la pauvreté ne, les entraînât
pas à de nouveaux brigandages, il leur donnait toutes les terres qu'il
voyait désertes et toutes les villes qui manquaient d'habitants.
Plusieurs furent ainsi peuplées, entre autres celle qui prit le nom de
Pompéiopolis - située sur les côtes de la Cilicie, elle s'appelait autrefois
Soli et avait été ruinée par Tigrane.
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