Texte grec :
[10,81] « Ἐπὶ δὲ τούτοις ὅλως ἅπασιν ἐκεῖνο δεῖ κατανοεῖν, ὅτι τάραχος ὁ
κυριώτατος ταῖς ἀνθρωπίναις ψυχαῖς γίνεται ἐν τῷ ταῦτα μακάριά τε δοξάζειν
<εἶναι> καὶ ἄφθαρτα, καὶ ὑπεναντίας ἔχειν τούτοις βουλήσεις ἅμα καὶ
πράξεις καὶ αἰτίας, καὶ ἐν τῷ αἰώνιόν τι δεινὸν ἀεὶ προσδοκᾶν ἢ ὑποπτεύειν
κατὰ τοὺς μύθους εἴ τε καὶ αὐτὴν τὴν ἀναισθησίαν τὴν ἐν τῷ τεθνάναι
φοβουμένους ὥσπερ οὖσαν κατ' αὐτούς, καὶ ἐν τῷ μὴ δόξαις ταῦτα πάσχειν
ἀλλ' ἀλόγῳ γέ τινι παραστάσει, ὅθεν μὴ ὁρίζοντας τὸ δεινὸν τὴν ἴσην ἢ καὶ
ἐπιτεταμένην ταραχὴν λαμβάνειν τῷ εἰ καὶ ἐδόξαζον ταῦτα·
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Traduction française :
[10,81] « Après cela, il faut absolument attribuer la principale cause des
agitations de l'esprit des hommes à ce qu'ils croient qu'il y a des choses
heureuses et incorruptibles, et qu'en même temps ils ont des volontés
contraires à cette croyance, qu'ils supposent des causes opposées à ces
biens et agissent directement contre ces principes, surtout en ce qu'ils
croient des peines éternelles sur la foi des fables, soit qu'ils
s'assurent qu'ils ont quelque chose à craindre dans la mort, comme si
l'âme continuait à exister après la destruction du corps, soit que,
n'admettant point ces idées, ils s'imaginent qu'ils souffriront quelque
autre chose par une persuasion déraisonnable de l'âme, qui fait que ceux
qui ne définissent point ce sujet de crainte sont aussi troublés que
d'autres qui le croient vainement.
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