Texte grec :
[10,47] « Οὐ μὴν οὐδ' ἅμα κατὰ τοὺς διὰ λόγου θεωρητοὺς χρόνους αὐτὸ τὸ
φερόμενον σῶμα ἐπὶ τοὺς πλείους τόπους ἀφικνεῖταιἀδιανόητον γάρ-καὶ τοῦτο
συναφικνούμενον ἐν αἰσθητῷ χρόνῳ ὅθεν δήποθεν τοῦ ἀπείρου οὐκ ἐξ οὗ ἂν
περιλάβωμεν τὴν φορὰν τόπου ἔσται ἀφιστάμενον· ἀντικοπῇ γὰρ ὅμοιον ἔσται,
κἂν μέχρι τοσούτου τὸ τάχος τῆς φορᾶς μὴ ἀντικοπὲν καταλίπωμεν. Χρήσιμον
δὴ καὶ τοῦτο κατασχεῖν τὸ στοιχεῖον. Εἶθ' ὅτι τὰ εἴδωλα ταῖς λεπτότησιν
ἀνυπερβλήτοις κέχρηται οὐθὲν ἀντιμαρτυρεῖ τῶν φαινομένων· ὅθεν καὶ τάχη
ἀνυπέρβλητα ἔχει, πάντα πόρον σύμμετρον ἔχοντα πρὸς τῷ <τῷ> ἀπείρῳ αὐτῶν
μηθὲν ἀντικόπτειν ἢ ὀλίγα ἀντικόπτειν, πολλαῖς δὲ καὶ ἀπείροις εὐθὺς
ἀντικόπτειν τι.
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Traduction française :
[10,47] « Il ne faut pourtant pas croire qu'un corps qui est porté en bas
dans un temps mesurable parvienne en plusieurs endroits à la fois, car
c'est de quoi on ne peut se former d'idée ; et pouvant venir également de
quelque endroit du vide que ce soit dans un temps sensible, il ne sera
point parti de l'endroit que nous croyons, parce que, sans supposer même
que la vitesse de son mouvement ne rencontre point de répulsion, celle-ci
ne le retarde pas. Il est important de retenir ce principe, parce que les
images que nous voyons tirent leur usage de celles qui sont de cette
ténuité. Elle sait aussi que ces images ne peuvent être sujettes à des
difficultés prises des choses qu'on voit. C'est encore là ce qui produit
leur vitesse incomparable, qui les rend propres à toutes sortes de
mouvements, afin qu'elles ne causent que peu ou point de résistance dans
le vide ; au lieu qu'étant en grand nombre, ou plutôt innombrables, elles
en rencontrent d'abord quelqu'une.
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