Texte grec :
[10,129] « καὶ ἐπεὶ πρῶτον ἀγαθὸν τοῦτο καὶ σύμφυτον, διὰ τοῦτο καὶ οὐ
πᾶσαν ἡδονὴν αἱρούμεθα, ἀλλ' ἔστιν ὅτε πολλὰς ἡδονὰς ὑπερβαίνομεν, ὅταν
πλεῖον ἡμῖν τὸ δυσχερὲς ἐκ τούτων ἕπηται· καὶ πολλὰς ἀλγηδόνας ἡδονῶν
κρείττους νομίζομεν, ἐπειδὰν μείζων ἡμῖν ἡδονὴ παρακολουθῇ πολὺν χρόνον
ὑπομείνασι τὰς ἀλγηδόνας. Πᾶσα οὖν ἡδονὴ διὰ τὸ φύσιν ἔχειν οἰκείαν
ἀγαθόν, οὐ πᾶσα μέντοι αἱρετή· καθά περ καὶ ἀλγηδὼν πᾶσα κακόν, οὐ πᾶσα δὲ
ἀεὶ φευκτὴ πεφυκυῖα.
|
|
Traduction française :
[10,129] parce qu'il est le premier bien que la nature nous inspire
dès le moment de notre naissance; que c'est par lui
que nous évitons des choses, que nous en choisissons d'autres, et qu'enfin
tous nos mouvements se terminent en lui; c'est donc à son secours que nous
sommes redevables de savoir discerner toutes sortes de biens.
« La frugalité est un bien que l'on ne peut trop estimer; ce n'est pas
qu'il faille toujours la garder régulièrement, mais son habitude est
excellente, afin que n'ayant plus les choses dans la même abondance, nous
nous passions de peu, sans que cette médiocrité nous paraisse étrange ;
aussi faut-il graver fortement dans son esprit que c'est jouir d'une
magnificence pleine d'agrément que de se satisfaire sans aucune profusion.
|
|