Texte grec :
[10,75] « Ἀλλὰ μὴν ὑποληπτέον καὶ τὴν φύσιν πολλὰ καὶ παντοῖα ὑπὸ αὐτῶν τῶν
πραγμάτων διδαχθῆναί τε καὶ ἀναγκασθῆναι· τὸν δὲ λογισμὸν τὰ ὑπὸ ταύτης
παρεγγυηθέντα ὕστερον ἐπακριβοῦν καὶ προσεξευρίσκειν ἐν μὲν τισὶ θᾶττον,
ἐν δὲ τισὶ βραδύτερον καὶ ἐν μὲν τισὶ περιόδοις καὶ χρόνοις {ἀπὸ τῶν ἀπὸ
τοῦ ἀπείρου} <μείζους λαμβάνειν ἐπιδόσεις>, ἐν δὲ τισὶ καὶ ἐλάττους.
« Ὅθεν καὶ τὰ ὀνόματα ἐξ ἀρχῆς μὴ θέσει γενέσθαι, ἀλλ' αὐτὰς τὰς φύσεις
τῶν ἀνθρώπων καθ' ἕκαστα ἔθνη ἴδια πάσχουσας πάθη καὶ ἴδια λαμβανούσας
φαντάσματα ἰδίως τὸν ἀέρα ἐκπέμπειν στελλόμενον ὑφ' ἑκάστων τῶν παθῶν καὶ
τῶν φαντασμάτων, ὡς ἄν ποτε καὶ ἡ παρὰ τοὺς τόπους τῶν ἐθνῶν διαφορὰ ᾖ·
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Traduction française :
[10,75] « il croit aussi que les hommes se sont beaucoup instruits par les
circonstances des choses qui les environnent et par la nécessité ; et que
le raisonnement, s'étant joint ensuite à cette instruction, a examiné les
choses plus soigneusement, faisant des découvertes plus promptes sur
certaines choses, et plus tardives sur d'autres; de sorte qu'il y en a
qu'il faut placer dans des temps fort éloignés de l'infini, et d'autres
dans des temps moins éloignés.
« De là vient, dit-il, que les noms ne furent pas d'abord imposés aux
choses à dessein, comme ils le sont, mais que les hommes, ayant dans
chaque pays leurs propres idées, les exprimèrent par un son articulé
convenablement à ces sentiments et à ces idées ; que cette articulation se
trouva même différente selon les lieux ;
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