Texte grec :
[10,9] Μεμήνασι δ' οὗτοι. Τῷ γὰρ ἀνδρὶ μάρτυρες ἱκανοὶ τῆς ἀνυπερβλήτου πρὸς
πάντας εὐγνωμοσύνης ἥ τε πατρὶς χαλκαῖς εἰκόσι τιμήσασα, οἵ τε φίλοι
τοσοῦτοι τὸ πλῆθος ὡς μηδ' ἂν πόλεσιν ὅλαις μετρεῖσθαι δύνασθαι· οἵ τε
γνώριμοι πάντες ταῖς δογματικαῖς αὐτοῦ σειρῆσι προσκατασχεθέντες, πλὴν
Μητροδώρου τοῦ Στρατονικέως πρὸς Καρνεάδην ἀποχωρήσαντος, τάχα βαρυνθέντος
ταῖς ἀνυπερβλήτοις αὐτοῦ χρηστότησιν.
Ἥ τε διαδοχή, πασῶν σχεδὸν ἐκλιπουσῶν τῶν ἄλλων, ἐς ἀεὶ διαμένουσα καὶ
νηρίθμους ἀρχὰς ἀπολύουσα ἄλλην ἐξ ἄλλης τῶν γνωρίμων.
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Traduction française :
[10,9] Ceux qui lui font ces reproches n'ont agi sans doute que par un excès
de folie. Ce grand homme a de fameux témoins de son équité et de sa
reconnaissance : l'excellence de son bon naturel lui a toujours fait
rendre justice à tout le monde. Sa patrie célébra cette vérité par les
statues qu'elle dressa pour éterniser sa mémoire. Elle fut consacrée par
ses amis, dont le nombre fut si grand, qu'à peine les villes
pouvaient-elles les contenir, aussi bien que par ses disciples, qui
s'attachèrent à lui par le charme de sa doctrine, laquelle avait, pour
ainsi dire, la douceur des sirènes. Il n'y eut que le seul Métrodore de
Stratonice qui, presque accablé par l'excès de ses bontés, suivit le parti
de Carnéade.
La perpétuité de son école triompha de ses envieux ; et parmi la décadence
de tant d'autres sectes, la sienne se conserva toujours, par une foule
continuelle de disciples qui se succédaient les uns aux autres.
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