Texte grec :
[10,53] ἄνευ γὰρ ἀναφερομένης τινὸς ἐκεῖθεν συμπαθείας οὐκ ἂν γένοιτο ἡ
τοιαύτη ἐπαίσθησις. Οὐκ αὐτὸν οὖν δεῖ νομίζειν τὸν ἀέρα ὑπὸ τῆς προϊεμένης
φωνῆς ἢ καὶ τῶν ὁμογενῶν σχηματίζεσθαιπολλὴν γὰρ ἔνδειαν ἕξει τοῦτο πάσχων
ὑπ' ἐκείνης, -ἀλλ' εὐθὺς τὴν γινομένην πληγὴν ἐν ἡμῖν, ὅταν φωνὴν ἀφίωμεν,
τοιαύτην ἔκθλιψιν ὄγκων τινῶν ῥεύματος πνευματώδους ἀποτελεστικῶν
ποιεῖσθαι, ἢ τὸ πάθος τὸ ἀκουστικὸν ἡμῖν παρασκευάζει.
« Καὶ μὴν καὶ τὴν ὀσμὴν νομιστέον ὥσπερ καὶ τὴν ἀκοὴν οὐκ ἄν ποτε οὐθὲν
πάθος ἐργάσασθαι, εἰ μὴ ὄγκοι τινὲς ἦσαν ἀπὸ τοῦ πράγματος ἀποφερόμενοι
σύμμετροι πρὸς τὸ τοῦτο τὸ αἰσθητήριον κινεῖν, οἱ μὲν τοῖοι τεταραγμένως
καὶ ἀλλοτρίως, οἱ δὲ τοῖοι ἀταράχως καὶ οἰκείως ἔχοντες.
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Traduction française :
[10,53] car, sans une certaine sympathie transportée de l'objet qui résonne,
il ne se ferait point de semblable sensation. On ne doit donc pas
s'imaginer que l'air reçoit une certaine figure par la voix ou par les
choses semblables qui frappent l'ouïe, car il faudrait beaucoup d'effort
pour que cela arrivât : c'est la percussion, que nous éprouvons à l'ouïe,
d'une voix, laquelle se fait par le moyen d'un écoulement de corpuscules,
accompagné d'un souffle léger, et propre à nous donner la sensation de l'ouïe.
« Il en est de l'odorat comme de cet autre sens, puisque nous
n'éprouverions aucune sensation s'il n'y avait des corpuscules qui, se
détachant des objets qui nous les communiquent, remuent les sens par la
proportion qu'ils ont avec eux ; ce que les uns font d'une manière confuse
et contraire, les autres avec ordre et d'une façon plus naturelle.
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