Texte grec :
[10,56] Βέλτιον γὰρ καὶ τούτου προσόντος τὰ κατὰ τὰ πάθη καὶ τὰς αἰσθήσεις
γινόμενα ἀποδοθήσεται. Πᾶν δὲ μέγεθος ὑπάρχειν οὔτε χρήσιμόν ἐστι πρὸς τὰς
τῶν ποιοτήτων διαφοράς, ἀφῖχθαί τε ἅμ' ἔδει καὶ πρὸς ἡμᾶς ὁρατὰς ἀτόμους·
ὃ οὐ θεωρεῖται γινόμενον οὔθ' ὅπως ἂν γένοιτο ὁρατὴ ἄτομος ἔστιν ἐπινοῆσαι.
« Πρὸς δὲ τούτοις οὐ δεῖ νομίζειν ἐν τῷ ὡρισμένῳ σώματι ἀπείρους ὄγκους
εἶναι οὐδ' ὁπηλίκους οὖν. Ὥστε οὐ μόνον τὴν εἰς ἄπειρον τομὴν ἐπὶ
τοὔλαττον ἀναιρετέον, ἵνα μὴ πάντα ἀσθενῆ ποιῶμεν κἀν ταῖς περιλήψεσι τῶν
ἀθρόων εἰς τὸ μὴ ὂν ἀναγκαζώμεθα τὰ ὄντα θλίβοντες καταναλίσκειν, ἀλλὰ καὶ
τὴν μετάβασιν μὴ νομιστέον γίνεσθαι ἐν τοῖς ὡρισμένοις εἰς ἄπειρον μηδ'
<ἐπὶ> τοὔλαττον.
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Traduction française :
[10,56] ce qui rend aussi mieux raison de ce qui se passe par rapport aux
sentiments et aux sensations. Il n'est pas nécessaire encore, pour la différence
des qualités, que les atomes aient toutes sortes de grandeurs. Si cela était,
il y aurait aussi des atomes que nous devrions apercevoir ; ce qu'on ne
voit pas qui ait lieu ; et on ne comprend pas non plus comment on pourrait
voir un atome.
« Il ne faut pas aussi penser que dans un corps terminé il y ait une
infinité d'atomes, et de toute grandeur. Ainsi, non seulement on doit
rejeter cette divisibilité à l'infini qui s'étend jusqu'aux plus petites
parties des corps, ce qui va à tout exténuer, et, en comprenant tous les
assemblages de matière, à réduire à rien les choses qui existent ; il ne
faut pas non plus supposer dans les corps terminés de transposition à
l'infini et qui s'étende jusqu'aux plus petites parties, d'autant plus
qu'on ne peut guère comprendre comment un corps qu'on supposerait
renfermer des atomes à l'infini ou de toute grandeur peut être ensuite
supposé avoir une dimension terminée.
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