Texte grec :
[10,150] XXXI. Τὸ τῆς φύσεως δίκαιόν ἐστι σύμβολον τοῦ συμφέροντος εἰς τὸ μὴ
βλάπτειν ἀλλήλους μηδὲ βλάπτεσθαι.
XXXII. Ὅσα τῶν ζῴων μὴ ἐδύνατο συνθήκας ποιεῖσθαι τὰς ὑπὲρ τοῦ μὴ βλάπτειν
ἄλληλα μηδὲ βλάπτεσθαι, πρὸς ταῦτα οὐθὲν ἦν δίκαιον οὐδὲ ἄδικον. Ὡσαύτως
δὲ καὶ τῶν ἐθνῶν ὅσα μὴ ἐδύνατο ἢ μὴ ἐβούλετο τὰς συνθήκας ποιεῖσθαι τὰς
ὑπὲρ τοῦ μὴ βλάπτειν μηδὲ βλάπτεσθαι.
XXXIII. Οὐκ ἦν τι καθ' ἑαυτὸ δικαιοσύνη, ἀλλ' ἐν ταῖς μετ' ἀλλήλων
συστροφαῖς καθ' ὁπηλίκους δή ποτε ἀεὶ τόπους συνθήκη τις ὑπὲρ τοῦ μὴ
βλάπτειν ἢ βλάπτεσθαι.
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Traduction française :
[10,150] XXXI.
Le droit n'est autre chose que cette utilité qu'on a reconnue d'un
consentement universel pour la cause de la justice que les hommes ont
gardée entre eux; c'est par elle que, sans offenser et sans être offensés,
ils ont vécu à l'abri de l'insulte.
XXXII.
On n'est ni juste envers les hommes, ni injuste envers les animaux, qui,
par leur férocité, n'ont pu vivre avec l'homme sans l'attaquer et sans en
être attaqués à leur tour. Il en est de même de ces nations avec qui on
n'a pu contracter d'alliance pour empêcher les offenses réciproques.
XXXIII.
La justice n'est rien en soi ; la société des hommes en a fait naître
l'utilité dans les pays où les peuples sont convenus de certaines
conditions pour vivre sans offenser et sans être offensés.
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