Texte grec :
[10,149] XXIX. Τῶν ἐπιθυμιῶν αἱ μέν εἰσι φυσικαὶ καὶ <ἀναγκαῖαι· αἱ δὲ
φυσικαὶ καὶ> οὐκ ἀναγκαῖαι· αἱ δὲ οὔτε φυσικαὶ οὔτ' ἀναγκαῖαι ἀλλὰ παρὰ
κενὴν δόξαν γινόμεναι. Φυσικὰς καὶ ἀναγκαίας ἡγεῖται ὁ Ἐπίκουρος τὰς
ἀλγηδόνος ἀπολυούσας, ὡς ποτὸν ἐπὶ δίψους· φυσικὰς δὲ οὐκ ἀναγκαίας δὲ τὰς
ποικιλλούσας μόνον τὴν ἡδονήν, μὴ ὑπεξαιρουμένας δὲ τὸ ἄλγημα, ὡς πολυτελῆ
σιτία· οὔτε δὲ φυσικὰς οὔτ' ἀναγκαίας, ὡς στεφάνους καὶ ἀνδριάντων ἀναθέσεις.
XXX. Ἐν αἷς τῶν φυσικῶν ἐπιθυμιῶν, μὴ ἐπ' ἀλγοῦν δὲ ἐπαναγουσῶν ἐὰν μὴ
συντελεσθῶσιν, ὑπάρχει ἡ σπουδὴ σύντονος,
παρὰ κενὴν δόξαν αὗται γίνονται καὶ οὐ παρὰ τὴν ἑαυτῶν φύσιν οὐ διαχέονται
ἀλλὰ παρὰ τὴν τοῦ ἀνθρώπου κενοδοξίαν.
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Traduction française :
[10,149] XXIX.
Il y a deux sortes de voluptés, celles que la nature inspire, et celles
qui sont superflues; il y en a d'autres qui, pour être naturelles, ne sont
néanmoins d'aucune utilité ; et il y en a qui ne sont point conformes au
penchant naturel que nous avons, et que la nature n'exige en aucune
manière; elles satisfont seulement les chimères que l'opinion se forme.
XXX.
Lorsque nous n'obtenons point les voluptés naturelles qui n'ôtent pas la
douleur, on doit penser qu'elles ne sont pas nécessaires, et corriger
l'envie qu'on en peut avoir en considérant la peine qu'elles coûtent à
acquérir. Si là-dessus on se livre à des désirs violents, cela ne vient
pas de la nature de ces plaisirs, mais de la vaine opinion qu'on s'en fait.
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