Texte grec :
[10,146] XXI. Ὁ τὰ πέρατα τοῦ βίου κατειδὼς οἶδεν, ὡς εὐπόριστόν ἐστι τὸ <τὸ>
ἀλγοῦν κατ' ἔνδειαν ἐξαιροῦν καὶ τὸ τὸν ὅλον βίον παντελῆ καθιστάν· ὥστε
οὐδὲν προσδεῖται πραγμάτων ἀγῶνας κεκτημένων.
XXII. Τὸ ὑφεστηκὸς δεῖ τέλος ἐπιλογίζεσθαι καὶ πᾶσαν τὴν ἐνάργειαν, ἐφ' ἣν
τὰ δοξαζόμενα ἀνάγομεν· εἰ δὲ μή, πάντα ἀκρισίας καὶ ταραχῆς ἔσται μεστά.
XXV. Εἰ μάχῃ πάσαις ταῖς αἰσθήσεσιν, οὐχ ἕξεις οὐδ' ἃς ἂν φῇς αὐτῶν
διεψεῦσθαι πρὸς τί ποιούμενος τὴν ἀναγωγὴν κρίνῃς.
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Traduction française :
[10,146] XXI.
Celui qui a découvert de quelle manière la nature a tout borné pour vivre
a connu sans doute le moyen de bannir la douleur qui se fait sentir au
corps quand il lui manque quelque chose, et fait l'heureux secret de bien
régler le cours de sa vie; de sorte qu'il n'a que faire de chercher sa
félicité dans toutes les choses dont l'acquisition est pleine
d'incertitudes et de dangers.
XXII. Il faut avoir un principe d'évidence auquel on rapporte ses jugements,
sans quoi il s'y mêlera toujours de la confusion.
XXIII. Si vous rejetez tous les sens, vous n'aurez aucun moyen de discerner la
vérité d'avec le mensonge.
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