Texte grec :
[10,143] XII. Οὐκ ἦν τὸ φοβούμενον λύειν ὑπὲρ τῶν κυριωτάτων μὴ κατειδότα
τίς ἡ τοῦ σύμπαντος φύσις, ἀλλ' ὑποπτευόμενόν τι τῶν κατὰ τοὺς μύθους·
ὥστε οὐκ ἦν ἄνευ φυσιολογίας ἀκεραίους τὰς ἡδονὰς ἀπολαμβάνειν.
XIII. Οὐθὲν ὄφελος ἦν τὴν κατ' ἀνθρώπους ἀσφάλειαν κατασκευάζεσθαι τῶν
ἄνωθεν ὑπόπτων καθεστώτων καὶ τῶν ὑπὸ γῆς καὶ ἁπλῶς τῶν ἐν τῷ ἀπείρῳ.
XIV. Τῆς ἀσφαλείας τῆς ἐξ ἀνθρώπων γενομένης μέχρι τινὸς δυνάμει τε
ἐξερειστικῇ καὶ εὐπορίᾳ εἰλικρινεστάτη γίνεται ἡ ἐκ τῆς ἡσυχίας καὶ
ἐκχωρήσεως τῶν πολλῶν ἀσφάλεια.
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Traduction française :
[10,143] XII.
C'est une chose impossible que celui qui tremble à la vue des prodiges de
la nature, et qui s'alarme de tous les événements de la vie, puisse être
jamais exempt de peur ; il faut qu'il pénètre la vaste étendue des choses
et qu'il guérisse son esprit des impressions ridicules des fables: on ne
peut, sans les découvertes de la physique, goûter de véritables plaisirs.
XIII. Que sert-il de ne point craindre les hommes, si l'on doute de la
manière dont tout se fait dans les deux, sur la terre et dans l'immensité
de ce grand tout ?
XIV. Les hommes ne pouvant nous procurer qu'une certaine tranquillité, c'en est
une considérable que celle qui naît de la force d'esprit et du renoncement
aux soucis.
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