Texte grec :
[10,134] « (ἐπεὶ κρεῖττον ἦν τῷ περὶ θεῶν μύθῳ κατακολουθεῖν ἢ τῇ τῶν φυσικῶν
εἱμαρμένῃ δουλεύειν· ὁ μὲν γὰρ ἐλπίδα παραιτήσεως ὑπογράφει θεῶν διὰ
τιμῆς, ἡ δὲ ἀπαραίτητον ἔχει τὴν ἀνάγκην),
« τὴν δὲ τύχην οὔτε θεὸν ὡς οἱ πολλοὶ νομίζουσιν ὑπολαμβάνοντος (οὐθὲν γὰρ
ἀτάκτως θεῷ πράττεται) οὔτε ἀβέβαιον αἰτίαν (<οὐκ> οἴεται μὲν γὰρ ἀγαθὸν ἢ
κακὸν ἐκ ταύτης πρὸς τὸ μακαρίως ζῆν ἀνθρώποις δίδοσθαι, ἀρχὰς μέντοι
μεγάλων ἀγαθῶν ἢ κακῶν ὑπὸ ταύτης χορηγεῖσθαι),
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Traduction française :
[10,134] « Il est donc beaucoup plus avantageux de se rendre à l'opinion
fabuleuse que le peuple a des dieux, que d'agir, selon quelques
physiciens, par la nécessité du destin; cette pensée ne laisse pas
d'imprimer du respect, et l'on espère toujours du succès à ses prières ;
mais lorsque l'on s'imagine une certaine nécessité dans l'action, c'est
vouloir se jeter dans le désespoir.
« Gardez-vous donc bien d'imiter le vulgaire, qui met la Fortune au nombre
des dieux ; la bizarrerie de sa conduite l'éloigne entièrement du
caractère de la divinité, qui ne peut rien faire qu'avec ordre et
justesse. Ne croyez pas non plus que cette volage contribue en aucune
manière aux événements ; le simple peuple s'est bien laissé séduire en
faveur de sa puissance ; il ne croit pas néanmoins qu'elle donne
directement aux hommes ni les biens ni les maux qui font le malheur ou la
félicité de leur vie ; mais qu'elle fait naître seulement les occasions de
tout ce qui peut produire les effets.
« Arrachez donc autant qu'il vous sera possible cette pensée de votre
esprit,
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