Texte grec :
[10,120] (120a) καὶ δικάσεσθαι· καὶ συγγράμματα καταλείψειν· οὐ πανηγυριεῖν δέ· καὶ
κτήσεως προνοήσεσθαι καὶ τοῦ μέλλοντος. Φιλαγρήσειν τύχῃ τ' ἀντιτάξεσθαι,
φίλον τε οὐδένα προήσεσθαι. Εὐδοξίας ἐπὶ τοσοῦτον προνοήσεσθαι, ἐφ' ὅσον
μὴ καταφρονήσεσθαι. Μᾶλλον τε εὐφρανθήσεσθαι τῶν ἄλλων ἐν ταῖς θεωρίαις.
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Traduction française :
[10,120] (120a) Il peut aussi arriver qu'il soit appelé en jugement. Il laissera à
la postérité des productions de son génie ; mais il s'abstiendra de
composer des panégyriques. Il amassera du bien sans attachement, pourvoira
à l'avenir sans avarice, et se préparera à repousser courageusement les
assauts de la fortune. Il ne contractera aucune liaison d'amitié avec
l'avare, et aura soin de maintenir sa réputation, de crainte de tomber
dans le mépris. Son plus grand plaisir consistera dans les spectacles publics.
(120b) Tous les vices sont inégaux. La santé, selon quelques uns, est une
chose précieuse; d'autres prétendent qu'elle doit être indifférente. La
nature ne donne point une magnanimité achevée, elle ne s'acquiert que par
la force du raisonnement. L'amitié doit être contractée par l'utilité
qu'on en espère, de la même manière que l'on cultive la terre, pour
recueillir l'effet de sa fertilité ; cette belle habitude se soutient par
les plaisirs réciproques du commerce qu'on a lié.
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