Texte grec :
[10,119] « Καὶ μὴν καὶ γαμήσειν καὶ τεκνοποιήσειν τὸν σοφόν, ὡς Ἐπίκουρος ἐν
ταῖς Διαπορίαις καὶ ἐν ταῖς Περὶ φύσεως. Κατὰ περίστασιν δέ ποτε βίου
γαμήσειν. Καὶ διατραπήσεσθαί τινας. Οὐδὲ μὴν ληρήσειν ἐν μέθῃ φησὶν ὁ
Ἐπίκουρος ἐν τῷ Συμποσίῳ. Οὐδὲ πολιτεύσεται, ὡς ἐν τῇ πρώτῃ Περὶ βίων·
οὐδὲ τυραννεύσειν· οὐδὲ κυνιεῖν, ὡς ἐν τῇ δευτέρᾳ Περὶ βίων· οὐδὲ
πτωχεύσειν. Ἀλλὰ καὶ πηρωθέντα τὰς ὄψεις μεθέξειν αὐτὸν τοῦ βίου, ὡς ἐν τῇ
αὐτῇ φησι. Καὶ λυπήσεσθαι δὲ τὸν σοφόν, ὡς Διογένης ἐν τῇ πέμπτῃ τῶν Ἐπιλέκτων·
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Traduction française :
[10,119] « Le sage ne s'embarrassera nullement de sa sépulture et ne
s'appliquera point à l'art de bien dire. Il pourra, au sentiment d'Épicure
dans ses Doutes et dans ses livres de la Nature, se marier et procréer des
enfants par consolation de se voir renaître dans sa postérité. Néanmoins,
il arrive dans la vie des circonstances qui peuvent dispenser le sage d'un
pareil engagement, et lui en inspirer le dégoût. Épicure, dans son
Banquet, lui défend de conserver la rancune dans l'excès du vin, et dans
son premier livre de la Conduite de la vie, il lui donne l'exclusion en ce
qui regarde le maniement des affaires de la république. Il n'aspirera
point à la tyrannie, il n'imitera pas les cyniques dans leur façon de
vivre, ni ne s'abaissera jusqu'à mendier ses besoins, dit encore Épicure
dans son deuxième livre de la Conduite de la vie. Quoiqu'il perde la vue,
ajoute-t-il dans cet ouvrage, il continuera de vivre sans regret. Il
convient pourtant avec Diogène, dans le livre V de ses Opinions choisies,
que le sage peut s'attrister en certaines occasions.
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