Texte grec :
[7,18] πρὸς δὲ τὸν φιλόπαιδα οὔτε τοὺς διδασκάλους ἔφη φρένας ἔχειν, ἀεὶ
διατρίβοντας ἐν παιδαρίοις, οὔτ' ἐκείνους. Ἔφασκε δὲ τοὺς μὲν τῶν ἀσολοίκων λόγους καὶ
ἀπηρτισμένους ὁμοίους εἶναι τῷ ἀργυρίῳ τῷ Ἀλεξανδρινῷ· εὐοφθάλμους μὲν καὶ
περιγεγραμμένους καθὰ καὶ τὸ νόμισμα, οὐδὲν δὲ διὰ ταῦτα βελτίονας. Τοὺς δὲ τοὐναντίον
ἀφωμοίου τοῖς Ἀττικοῖς τετραδράχμοις εἰκῆ μὲν κεκομμένοις καὶ σολοίκως, καθέλκειν μέντοι
πολλάκις τὰς κεκαλλιγραφημένας λέξεις. Ἀρίστωνος δὲ τοῦ μαθητοῦ πολλὰ διαλεγομένου
οὐκ εὐφυῶς, ἔνια δὲ καὶ προπετῶς καὶ θρασέως, « Ἀδύνατον, » εἰπεῖν, « εἰ μή σε ὁ πατὴρ
μεθύων ἐγέννησεν· » ὅθεν αὐτὸν καὶ λάλον ἀπεκάλει, βραχυλόγος ὤν.
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Traduction française :
[7,18] Un homme aimait beaucoup les enfants. Sachez, lui dit Zénon, que les maîtres
qui sont toujours avec les enfants n'ont pas plus d'esprit qu'eux. Il disait que ceux dont les
discours étaient bien rangés, coulants et sans défaut, ressemblaient à la monnaie
d'Alexandrie, qui, quoique belle et bien marquée, n'en était pas moins de mauvais aloi :
au lieu que les propos d'autres, où il n'y avait ni suite ni exactitude, étaient comparables
aux pièces attiques de quatre drachmes. Il ajoutait que la négligence surpassait
quelquefois l'ornement dans les expressions, et que souvent la simplicité de l'élocution de
l'un entraînait celui qui faisait choix de termes plus élevés. Un jour qu'Ariston, son
disciple, énonçait mal certaines choses, quelques unes hardiment, et d'autres avec
précipitation : Il faut croire, lui dit-il, que votre père vous a engendré dans un moment
d'ivresse. Il l'appelait babillard, avec d'autant plus de raison qu'il était lui-même fort
laconique.
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