Texte grec :
[7,51] Τῶν δὲ φαντασιῶν κατ' αὐτοὺς αἱ μέν εἰσιν αἰσθητικαί, αἱ δ' οὔ· αἰσθητικαὶ μὲν αἱ
δι' αἰσθητηρίου ἢ αἰσθητηρίων λαμβανόμεναι, οὐκ αἰσθητικαὶ δ' αἱ διὰ τῆς διανοίας
καθάπερ τῶν ἀσωμάτων καὶ τῶν ἄλλων τῶν λόγῳ λαμβανομένων. Τῶν δ' αἰσθητικῶν <αἱ
μὲν> ἀπὸ ὑπαρχόντων μετ' εἴξεως καὶ συγκαταθέσεως γίνονται. Εἰσὶ δὲ τῶν φαντασιῶν καὶ
ἐμφάσεις αἱ ὡσανεὶ ἀπὸ ὑπαρχόντων γινόμεναι.
Ἔτι τῶν φαντασιῶν αἱ μέν εἰσι λογικαί, αἱ δὲ ἄλογοι· λογικαὶ μὲν αἱ τῶν λογικῶν ζῴων,
ἄλογοι δὲ αἱ τῶν ἀλόγων. Αἱ μὲν οὖν λογικαὶ νοήσεις εἰσίν, αἱ δ' ἄλογοι οὐ τετυχήκασιν
ὀνόματος. Καὶ αἱ μέν εἰσι τεχνικαί, αἱ δὲ ἄτεχνοι· ἄλλως γοῦν θεωρεῖται ὑπὸ τεχνίτου εἰκὼν
καὶ ἄλλως ὑπὸ ἀτέχνου.
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Traduction française :
[7,51] Les stoïciens distinguent les impressions de l'imagination en celles qui sont
sensibles et celles qui ne le sont point. Les premières nous viennent par le sens commun,
ou par les organes particuliers des sens. Les impressions non sensibles de l'imagination
sont formées par l'esprit, comme sont les idées des choses incorporelles, et en général
de celles dont la perception est l'objet de la raison. Ils ajoutent que les impressions
sensibles se font par des objets existants, auxquels l'imagination se soumet et se joint, et
qu'il y a aussi des impressions apparentes de l'imagination qui se font de la même
manière que celles qui naissent d'objets existants.
Ils distinguent aussi ces impressions en raisonnables et non raisonnables, dont les
premières sont celles des êtres doués de raison ; les secondes, celles des animaux qui
n'en ont point. Celles-là, ils les appellent des pensées, et ne donnent point de nom aux
secondes. Ils distinguent encore les impressions de l'imagination en celles qui renferment
de l'art et celles où il ne s'en trouve pas, parce qu'une image fait une autre impression sur
un artiste que sur un homme qui ne l'est point.
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