[7,3] CHAPITRE III. ΗΡΙΛΛΟΣ.
<165>
Ἥριλλος δ' ὁ Καρχηδόνιος τέλος εἶπε τὴν ἐπιστήμην, ὅπερ ἐστὶ ζῆν ἀεὶ πάντ' ἀναφέροντα
πρὸς τὸ μετ' ἐπιστήμης ζῆν καὶ μὴ τῇ ἀγνοίᾳ διαβεβλημένον. Εἶναι δὲ τὴν ἐπιστήμην ἕξιν ἐν
φαντασιῶν προσδέξει ἀνυπόπτωτον ὑπὸ λόγου. Ποτὲ δ' ἔλεγε μηδὲν εἶναι τέλος, ἀλλὰ
κατὰ τὰς περιστάσεις καὶ τὰ πράγματ' ἀλλάττεσθαι αὐτό, ὡς καὶ τὸν αὐτὸν χαλκὸν ἢ
Ἀλεξάνδρου γινόμενον ἀνδριάντα ἢ Σωκράτους. Διαφέρειν δὲ τέλος καὶ ὑποτελίδα· τῆς μὲν
γὰρ καὶ τοὺς μὴ σοφοὺς στοχάζεσθαι, τοῦ δὲ μόνον τὸν σοφόν. Τὰ δὲ μεταξὺ ἀρετῆς καὶ
κακίας ἀδιάφορα εἶναι. Ἔστι δ' αὐτοῦ τὰ βιβλία ὀλιγόστιχα μέν, δυνάμεως δὲ μεστὰ καὶ
περιέχοντα ἀντιρρήσεις πρὸς Ζήνωνα.
<166> Λέγεται δ' ὅτι παιδὸς ὄντος αὐτοῦ ἠράσθησαν ἱκανοί, οὓς ἀποτρέψαι
βουλόμενος ὁ Ζήνων ἠνάγκασε ξυρᾶσθαι Ἥριλλον, οἱ δ' ἀπετράποντο.
Τὰ δὲ βιβλία ἐστὶ τάδε·
Περὶ ἀσκήσεως,
Περὶ παθῶν,
Περὶ ὑπολήψεως,
Νομοθέτης,
Μαιευτικός,
Ἀντιφέρων,
Διδάσκαλος,
Διασκευάζων,
Εὐθύνων,
Ἑρμῆς,
Μήδεια,
Διάλογοι,
Θέσεων ἠθικῶν.
| [7,3] CHAPITRE III. HÉRILLE.
<165> Hérille de Carthage faisait consister dans la science la fin que l'on doit se
proposer ; c'est-à-dire, à vivre de telle sorte qu'on rapporte toutes ses actions au dessein
de vivre avec science, de crainte qu'on ne s'abrutisse dans l'ignorance. Il définissait la
science une capacité d'imagination à recevoir les choses qui sont le sujet de la raison.
Quelquefois il doutait qu'il y eût de fin proprement dite, parce qu'elle change selon les
circonstances et les actions; ce qu'il éclaircissait par la comparaison d'une certaine
quantité de métal, qui peut aussi bien servir à faire une statue d'Alexandre qu'une de
Socrate. Il disait qu'il y a de la différence entre la fin et ce qui n'est que fin subordonnée ;
que tous ceux qui n'ont point la sagesse en partage tendent à la dernière, et que l'autre
n'est recherchée que par les seuls sages. Il croyait encore que les choses qui tiennent le
milieu entre le vice et la vertu sont indifférentes. Quant à ses ouvrages, il est vrai qu'ils
sont fort courts, mais pleins de feu et de force contre Zénon, qu'il prend à tâche de
contredire.
<166> On raconte qu'étant enfant, il était si chéri des uns et des autres, que Zénon,
pour les écarter, fit couper les cheveux à Hérille; ce qui réussit au gré du philosophe.
Ses œuvres sont intitulées :
de l'Exercice,
des Passions,
de l'Opinion,
le Législateur,
l'Accoucheur,<1>
Antipheron,
le Précepteur,
le Faiseur de préparations,
le Directeur,
Mercure,
Médée,
dialogues sur des Questions morales.
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