[2,54] (54) Καὶ γὰρ ἐπεπαίδευντο αὐτόθι ἐν τῇ Σπάρτῃ, καθά φησι
Διοκλῆς ἐν τοῖς Βίοις τῶν φιλοσόφων. Ὁ μὲν οὖν Διόδωρος οὐδὲν ἐπιφανὲς
πράξας ἐκ τῆς μάχης ἀνασώζεται, καὶ αὐτῷ υἱὸς ὁμώνυμος γίνεται τἀδελφῷ. Ὁ
δὲ Γρύλλος τεταγμένος κατὰ τοὺς ἱππέας - ἦν δὲ ἡ μάχη περὶ Μαντίνειαν -
ἰσχυρῶς ἀγωνισάμενος ἐτελεύτησεν, ὥς φησιν Ἔφορος ἐν τῇ πέμπτῃ καὶ
εἰκοστῇ· Κηφισοδώρου μὲν ἱππαρχοῦντος, Ἡγησίλεω δὲ στρατηγοῦντος. Ἐν ταύτῃ
τῇ μάχῃ καὶ Ἐπαμεινώνδας ἔπεσε. Τηνικαῦτα δὴ καὶ τὸν Ξενοφῶντά φασι θύειν
ἐστεμμένον· ἀπαγγελθέντος δ' αὐτῷ τοῦ θανάτου ἀποστεφανώσασθαι· ἔπειτα
μαθόντα ὅτι γενναίως, πάλιν ἐπιθέσθαι τὸν στέφανον.
(55) Ἔνιοι δὲ οὐδὲ δακρῦσαί φασιν αὐτόν· ἀλλὰ γὰρ εἰπεῖν,
« ᾜδειν θνητὸν γεγεννηκώς. » Φησὶ
δ' Ἀριστοτέλης ὅτι ἐγκώμια καὶ ἐπιτάφιον Γρύλλου μυρίοι ὅσοι συνέγραψαν,
τὸ μέρος καὶ τῷ πατρὶ χαριζόμενοι. Ἀλλὰ καὶ Ἕρμιππος ἐν τῷ Περὶ Θεοφράστου
καὶ Ἰσοκράτην Γρύλλου φησὶ ἐγκώμιον γεγραφέναι. Τίμων δ' ἐπισκώπτει αὐτὸν
ἐν τούτοις·
ἀσθενική τε λόγων δυὰς ἢ τριὰς ἢ ἔτι πρόσσω,
οἷος Ξεινοφόων ἥτ' Αἰσχίνου οὐκ ἀπιθὴς <ἲς> γράψαι.
Καὶ ὁ μὲν βίος αὐτῷ τοιόσδε. Ἤκμαζε δὲ κατὰ τὸ τέταρτον ἔτος τῆς τετάρτης
καὶ ἐνενηκοστῆς Ὀλυμπιάδος, καὶ ἀναβέβηκε σὺν Κύρῳ ἐπὶ ἄρχοντος Ξεναινέτου
ἑνὶ πρότερον ἔτει τῆς Σωκράτους τελευτῆς.
(56) Κατέστρεψε δέ, καθά φησι Στησικλείδης ὁ Ἀθηναῖος ἐν τῇ τῶν Ἀρχόντων
καὶ Ὀλυμπιονικῶν ἀναγραφῇ , ἔτει πρώτῳ τῆς πέμπτης καὶ ἑκατοστῆς
Ὀλυμπιάδος, ἐπὶ ἄρχοντος Καλλιμήδου, ἐφ' οὗ καὶ Φίλιππος ὁ Ἀμύντου
Μακεδόνων ἦρξε. Τέθνηκε δ' ἐν Κορίνθῳ, ὥς φησι Δημήτριος ὁ Μάγνης, ἤδη
δηλαδὴ γηραιὸς ἱκανῶς· ἀνὴρ τά τ' ἄλλα γεγονὼς ἀγαθὸς καὶ δὴ καὶ φίλιππος
καὶ φιλοκύνηγος καὶ τακτικός, ὡς ἐκ τῶν συγγραμμάτων δῆλον· εὐσεβής τε καὶ
φιλοθύτης καὶ ἱερεῖα διαγνῶναι ἱκανὸς καὶ Σωκράτην ζηλώσας ἀκριβῶς.
Συνέγραψε δὲ βιβλία πρὸς τὰ τετταράκοντα, ἄλλων ἄλλως διαιρούντων·
Τήν τ' Ἀνάβασιν, (57) ἧς κατὰ βιβλίον μὲν ἐποίησε προοίμιον, ὅλης δὲ οὔ·
καὶ
Κύρου Παιδείαν καὶ
Ἑλληνικὰ καὶ
Ἀπομνημονεύματα·
Συμπόσιόν τε καὶ
Οἰκονομικὸν καὶ
Περὶ ἱππικῆς καὶ
Κυνηγετικὸν καὶ
Ἱππαρχικόν,
Ἀπολογίαν τε Σωκράτους καὶ
Περὶ πόρων καὶ
Ἱέρωνα ἢ Τυραννικόν,
Ἀγησίλαόν τε καὶ
Ἀθηναίων καὶ Λακεδαιμονίων Πολιτείαν,
ἥν φησιν οὐκ εἶναι Ξενοφῶντος ὁ Μάγνης Δημήτριος. Λέγεται δ' ὅτι καὶ τὰ
Θουκυδίδου βιβλία λανθάνοντα ὑφελέσθαι δυνάμενος αὐτὸς εἰς δόξαν ἤγαγεν.
Ἐκαλεῖτο δὲ καὶ Ἀττικὴ Μοῦσα γλυκύτητι τῆς ἑρμηνείας· ὅθεν καὶ πρὸς
ἀλλήλους ζηλοτύπως εἶχον αὐτός τε καὶ Πλάτων, ὡς ἐν τῷ περὶ Πλάτωνος
λέξομεν.
(58) Ἔστι δὲ καὶ εἰς τοῦτον ἡμῶν ἐπιγράμματα τοῦτον ἔχοντα τὸν τρόπον·
Οὐ μόνον ἐς Πέρσας ἀνέβη Ξενοφῶν διὰ Κῦρον,
ἀλλ' ἄνοδον ζητῶν ἐς Διὸς ἥτις ἄγοι,
παιδείης παρ' ἑῆς Ἑλληνικὰ πράγματα δείξας,
ὡς καλὸν ἡ σοφίη μνήσατο Σωκράτεος.
Ἄλλο, ὡς ἐτελεύτα·
Εἰ καὶ σέ, Ξενοφῶν, Κραναοῦ Κέκροπός τε πολῖται
φεύγειν κατέγνων, τοῦ φίλου χάριν Κύρου·
ἀλλὰ Κόρινθος ἔδεκτο φιλόξενος, ᾗ σὺ φιληδῶν
οὕτως ἀρέσκῃ· κεῖθι καὶ μένειν ἔγνως.
(59) Εὗρον δ' ἀλλαχόθι ἀκμάσαι αὐτὸν περὶ τὴν ἐνάτην καὶ ὀγδοηκοστὴν
Ὀλυμπιάδα σὺν τοῖς ἄλλοις Σωκρατικοῖς, καὶ Ἴστρος φησὶν αὐτὸν φυγεῖν κατὰ
ψήφισμα Εὐβούλου, καὶ κατελθεῖν κατὰ ψήφισμα τοῦ αὐτοῦ.
Γεγόνασι δὲ Ξενοφῶντες ἑπτά· πρῶτος αὐτὸς οὗτος· δεύτερος Ἀθηναῖος,
ἀδελφὸς Νικοστράτου τοῦ τὴν Θησηΐδα πεποιηκότος, γεγραφὼς ἄλλα τε καὶ βίον
Ἐπαμεινώνδου καὶ Πελοπίδου· τρίτος ἰατρὸς Κῷος· τέταρτος ἱστορίαν
Ἀννιβαϊκὴν γεγραφώς· πέμπτος μυθώδη τερατείαν πεπραγματευμένος· ἕκτος
Πάριος, ἀγαλματοποιός· ἕβδομος κωμῳδίας ἀρχαίας ποιητής.
| [2,54] (54) chez lesquels ils avaient été élevés, à ce que dit Dioclés
dans les Vies des Philosophes. L'un d'eux, nommé Diodore, revint
du combat sans avoir fait aucune action de marque, et eut un fils qui
porta le même nom que son frère. Pour Gryllus, il combattit avec beaucoup
de courage parmi la cavalerie, et mourut glorieusement dans la bataille
qui se donna près de Mantinée, sous la conduite de Céphisodore, qui était
général de la cavalerie, et sous les ordres d'Agésilas, qui commandait
l'armée en chef, selon le rapport d'Éphore, au vingt-cinquième livre de
ses Histoires. On raconte que Xénophon faisait un sacrifice, avec une
couronne sur la tête, lorsqu'on vint lui apprendre le succès de cette
bataille, où Épaminondas, général des Thébains, avait aussi perdu la vie;
qu'à la nouvelle du malheur arrivé à son fils, il ôta sa couronne, mais
qu'il la reprit lorsqu'on lui eut dit le courage avec lequel il avait
combattu. (55) On assure même que, bien loin de répandre des larmes, il
dit d'un œil sec : Je savais que je l'avais mis au monde pour mourir.
Aristote cite plusieurs écrivains qui ont fait l'éloge et l'épitaphe de
Gryllus, en partie pour faire plaisir à son père. Hermippe, dans la Vie de
Théophraste, dit que Socrate a aussi composé le panégyrique de Gryllus ;
ce qui porta Timon à le blâmer, en disant
« qu'il avait fait deux ou trois livres, ou un plus grand nombre, de la
même espèce que les ouvrages peu propres à persuader qu'ont fait Xénophon
et Eschine. »
Ainsi vécut Xénophon, dont la réputation s'accrut surtout la quatrième
année de la quatre-vingt-quatorzième olympiade. Il suivit Cyrus en Grèce,
pendant l'archontat de Xénénète, un an avant la mort de Socrate.
(56) Stésiclide d'Athènes, dans sa Description des Archontes et des
vainqueurs olympiques, fixe son décès à la première année de la cent
cinquième olympiade, sous Callimade, et lorsque Philippe, fils d'Amyntas,
régnait sur les Macédoniens. Démétrius de Magnésie dit qu'il mourut à
Corinthe, étant déjà fort avancé en âge. Au reste, on doit avouer qu'à
tous égards il avait beaucoup de mérite et de probité. Il aimait les
chevaux, la chasse, et la discipline militaire; genre de science qu'il
possédait, comme le prouvent ses ouvrages. Il était d'ailleurs pieux,
attentif à honorer les dieux par des sacrifices, fort versé dans la
connaissance des victimes propres à leur être immolées, et scrupuleux
imitateur de Socrate.
Ses œuvres contiennent quarante livres, qu'on divise de différentes
manières.
Il a fait l'arrivée de Cyrus en Grèce, sans exorde pour tout l'ouvrage,
mais avec des sommaires pour chaque livre en particulier.
Il a traité de l'éducation de Cyrus,
et l'histoire des Grecs.
Il a fait des commentaires,
un livre appelé Banquet,
et un autre sur les choses domestiques.
Il a écrit aussi de l'art de monter à cheval,
des devoirs d'un général de cavalerie,
et de la chasse.
Il a fait l'apologie de Socrate,
et laissé quelque chose sur les qualités des semences,
sur Hiéron le tyran,
sur Agésilas,
et le gouvernement d'Athènes et de Lacédémone.
Démétrius de Magnésie dit pourtant que ce dernier ouvrage n'est point de
lui. On dit qu'ayant en sa possession les livres égarés de Thucydide et
pouvant se les attribuer, il les mit au jour en l'honneur de cet
historien. On lui donnait le nom de muse attique, à cause de la douceur de
son éloquence. Aussi y avait-il quelque jalousie entre lui et Platon ;
j'en dirai davantage ailleurs.
(58) Voici les vers que j'ai faits à sa louange:
L'amour de la vertu, qui est le chemin du ciel, appela Xénophon en Perse,
plutôt que l'amitié de Cyrus. En nous peignant les faits des Grecs, ce
philosophe nous développe son génie, formé sur l'esprit sublime de Socrate.
J'ai fait aussi cette épigramme sur sa mort:
Xénophon, parce que Cyrus le reçoit dans son amitié, les Athéniens
soupçonneux te bannissent de leur ville; mais la bienfaisante Corinthe
t'ouvre un asile dans son sein, où tu sais vivre heureux.
(59) J'ai lu quelque part qu'il florissait avec les autres disciples de
Socrate vers la quatre-vingt-neuvième olympiade. Istrus dit qu'il fut
exilé par ordre d'Eubule et rappelé par son avis.
Au reste, il y a eu sept Xénophons : celui dont nous parlons ; le second,
Athénien, et frère de ce Pythostrate qui fut auteur du poème de Théséis,
des Vies d'Epaminondas et de Pélopidas, et de quelques autres ouvrages ;
le troisième, né à Cos et médecin de profession ; le quatrième, historien
d'Annibal; le cinquième, qui a traité des prodiges fabuleux ; le sixième,
natif de Paros et faiseur de statues ; le septième, poète de l'ancienne
comédie.
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