[2,1] CHAPITRE PREMIER. ANAXIMANDRE.
<1> Ἀναξίμανδρος Πραξιάδου Μιλήσιος. Οὗτος ἔφασκεν ἀρχὴν καὶ
στοιχεῖον τὸ ἄπειρον, οὐ διορίζων ἀέρα ἢ ὕδωρ ἢ ἄλλο τι. Καὶ τὰ μὲν μέρη
μεταβάλλειν, τὸ δὲ πᾶν ἀμετάβλητον εἶναι. Μέσην τε τὴν γῆν κεῖσθαι,
κέντρου τάξιν ἐπέχουσαν, οὖσαν σφαιροειδῆ· τήν τε σελήνην ψευδοφαῆ,
καὶ ἀπὸ ἡλίου φωτίζεσθαι· ἀλλὰ καὶ τὸν ἥλιον οὐκ ἐλάττονα τῆς γῆς, καὶ
καθαρώτατον πῦρ.
Εὗρεν δὲ καὶ γνώμονα πρῶτος καὶ ἔστησεν ἐπὶ τῶν σκιοθήρων ἐν
Λακεδαίμονι, καθά φησι Φαβωρῖνος ἐν Παντοδαπῇ ἱστορίᾳ, τροπάς τε καὶ
ἰσημερίας σημαίνοντα· καὶ ὡροσκόπια κατεσκεύασε. <2> Καὶ γῆς καὶ
θαλάσσης περίμετρον πρῶτος ἔγραψεν, ἀλλὰ καὶ σφαῖραν κατεσκεύασε.
Τῶν δὲ ἀρεσκόντων αὐτῷ πεποίηται κεφαλαιώδη τὴν ἔκθεσιν, ᾗ που
περιέτυχεν καὶ Ἀπολλόδωρος ὁ Ἀθηναῖος· ὃς καί φησιν αὐτὸν ἐν τοῖς
Χρονικοῖς τῷ δευτέρῳ ἔτει τῆς πεντηκοστῆς ὀγδόης Ὀλυμπιάδος ἐτῶν εἶναι
ἑξήκοντα τεττάρων καὶ μετ’ ὀλίγον τελευτῆσαι {ἀκμάσαντά πη μάλιστα κατὰ
Πολυκράτην τὸν Σάμου τύραννον}. Τούτου φασὶν ᾄδοντος καταγελάσαι τὰ
παιδάρια, τὸν δὲ μαθόντα φάναι, « Βέλτιον οὖν ἡμῖν ᾀστέον διὰ τὰ
παιδάρια. »
Γέγονε δὲ καὶ ἄλλος Ἀναξίμανδρος ἱστορικός, καὶ αὐτὸς Μιλήσιος, τῇ
Ἰάδι γεγραφώς.
| [2,1] CHAPITRE PREMIER. ANAXIMANDRE.
<1> Anaximandre, fils de Praxiade, était de Milet. Il admettait pour
principe et élément des choses l’infini, sans déterminer si par là il
entendait l’air, l’eau, ou quelque autre substance. Il disait que les parties
de l’infini changent, mais que l’infini lui-même, dans son ensemble, est
immuable. La terre, selon lui, est située au milieu de l’univers ; elle en est
le centre; sa forme est sphérique. La lune n’a qu’une lumière d’emprunt et
est éclairée par le soleil. Le soleil est aussi grand que la terre ; il a pour
substance le feu le plus pur.
C’est lui, suivant Phavorinus, dans les Mémoires divers, qui inventa
et établit le premier à Lacédémone un gnomon indiquant les solstices et
les équinoxes. Il fit aussi des horloges solaires, dessina le premier la
circonférence de la terre et de la mer, et construisit une sphère. Il avait
écrit un exposé sommaire de ses opinions, qu’Apollodore d’Athènes a eu
entre les mains. Cet auteur dit, dans les Chroniques, qu’Anaximandre
avait soixante-quatre ans la seconde année de la cinquante-huitième
olympiade, qu’il mourut peu de temps après, et qu’il florissait sous
Polycrate, tyran de Samos. On rapporte que des enfants l’ayant entendu
chanter, se moquèrent de lui; il s’en aperçut et se contenta de dire : « Il
faudra que je chante mieux pour ces enfants. »
Il y a eu un autre Anaximandre, également de Milet, qui a laissé des
ouvrages historiques écrits dans le dialecte ionien.
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