Texte grec :
[2,37] καὶ σὺ μέν," εἶπε, "χηνῶν βοώντων ἀνέχῃ;"
τοῦ δὲ εἰπόντος, "ἀλλά μοι ᾠὰ καὶ νεοττοὺς τίκτουσι," "κἀμοί,"
φησί, "Ξανθίππη παιδία γεννᾷ." ποτὲ αὐτῆς ἐν ἀγορᾷ καὶ
θοἰμάτιον περιελομένης συνεβούλευον οἱ γνώριμοι χερσὶν ἀμύνασθαι·
"νὴ Δί´," εἶπεν, "ἵν´ ἡμῶν πυκτευόντων ἕκαστος ὑμῶν
λέγῃ, εὖ Σώκρατες, εὖ Ξανθίππη;" ἔλεγε συνεῖναι τραχείᾳ
γυναικὶ καθάπερ οἱ ἱππικοὶ θυμοειδέσιν ἵπποις. "ἀλλ´ ὡς ἐκεῖνοι,"
φησί, "τούτων κρατήσαντες ῥᾳδίως τῶν ἄλλων περιγίνονται,
οὕτω κἀγὼ Ξανθίππῃ χρώμενος τοῖς ἄλλοις ἀνθρώποις
συμπεριενεχθήσομαι."
Ταῦτα δὴ καὶ τοιαῦτα λέγων καὶ πράττων πρὸς τῆς Πυθίας
ἐμαρτυρήθη, Χαιρεφῶντι ἀνελούσης ἐκεῖνο δὴ τὸ περιφερόμενον.
ἀνδρῶν ἁπάντων Σωκράτης σοφώτατος.
|
|
Traduction française :
[2,37] Tu supportes bien, toi, le cri de tes oies ? » « C'est, répondait
Alcibiade, qu'elles me donnent des oeufs et des oisons. » Et Socrate
de répliquer : « C'est pareil pour moi, ma femme me fait des enfants. »
Un autre jour, en pleine place, elle lui avait arraché son manteau, et
ses amis lui conseillaient de la punir par quelques gifles : « Bien sûr,
dit-il, pour que nous nous battions à coups de poings, et que chacun
de vous nous encourage en disant : « Vas-y, Socrate ! vas-y,
Xanthippe ! » Il disait qu'il en était des femmes irascibles comme des
chevaux rétifs. Quand les cavaliers ont pu dompter ceux-ci, ils n'ont
aucune peine à venir à bout des autres. Lui-même, s'il savait vivre
avec sa femme, en saurait beaucoup plus aisément vivre avec les
autres gens. Ces belles paroles et cette belle conduite furent cause que
la Pythie le loua publiquement en donnant à Chéréphon cet
oracle si connu : "De tous les hommes Socrate est le plus sage".
|
|