Texte grec :
[1,54] Σοὶ δ' ἐγὼ οὔτι μέμφομαι
μηνύσαντι τὴν ἐμὴν διάνοιαν.
Εὐνοίᾳ γὰρ τῆς πόλεως μᾶλλον ἢ
κατὰ τὸ ἐμὸν ἔχθος ἐμήνυες· ἔτι τε
ἀμαθίᾳ τῆς ἀρχῆς, ὁποίαν τινὰ
ἐγὼ καταστήσομαι. Ἐπεὶ μαθὼν
τάχ' ἂν ἠνέσχου καθισταμένου,
οὐδ' ἔφυγες. Ἐπάνιθι τοίνυν
οἴκαδε, πιστεύων μοι καὶ
ἀνωμότῳ, ἄχαρι μηδὲν πείσεσθαι
Σόλωνα ἐκ Πεισιστράτου. Ἴσθι
γὰρ μηδ' ἄλλον τινὰ πεπονθέναι
τῶν ἐμοὶ ἐχθρῶν. Ἢν δὲ ἀξιώσῃς
τῶν ἐμῶν φίλων εἷς εἶναι, ἔσῃ ἀνὰ
πρώτους· οὐ γάρ τι ἐν σοὶ ἐνορῶ
δολερὸν ἢ ἄπιστον· εἴτε ἄλλως
Ἀθήνησιν οἰκεῖν, ἐπιτετράψεται.
Ἡμῶν δὲ εἵνεκα μὴ ἐστέρησο τῆς πατρίδος.
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Traduction française :
[1,54] Détrompez-vous si vous croyez que
je vous en veuille pour avoir décelé mes
desseins; je suis persuadé qu'en cela
vous avez consulté le bien de la
république, plutôt que suivi le
mouvement de quelque haine
personnelle, outre que vous ignoriez de
quelle manière je gouvernerais. Si vous
l'aviez pu savoir, peut-être eussiez-vous
concouru à la réussite de mon
entreprise, et vous eussiez-vous épargné
le chagrin de vous en aller. Revenez en
toute sûreté, et fiez-vous à la simple
parole que je vous donne, que Solon n'a
rien à craindre de Pisistrate, puisque
vous savez que je n'ai pas même fait de
mal à aucun de mes ennemis. Enfin, si
vous voulez être du nombre de mes
amis, vous serez un de ceux que je
distinguerai le plus, sachant votre
éloignement pour la fraude et pour la
perfidie. Cependant, si vous ne pouvez
vous résoudre à revenir demeurer à
Athènes, vous ferez ce que vous
voudrez, pourvu qu'il ne soit pas dit que
vous avez quitté votre patrie par rapport à moi seul. »
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