Texte grec :
[1,108] Ὀφθῆναι γοῦν ἐν Λακεδαίμονι μόνον ἐπ' ἐρημίας
γελῶντα· ἄφνω δέ τινος ἐπιστάντος καὶ
πυθομένου διὰ τί μηδενὸς παρόντος γελᾷ,
φάναι, « Δι' αὐτὸ τοῦτο. » Φησὶ δ' Ἀριστόξενος
ὅτι ἔνθεν καὶ ἄδοξος ἦν, ὅτι μηδὲ πόλεως,
ἀλλὰ κώμης, καὶ ταῦτα ἀφανοῦς. Ὅθεν διὰ
τὴν ἀδοξίαν αὐτοῦ καὶ τὰ αὐτοῦ τινας
Πεισιστράτῳ περιθεῖναι τῷ τυράννῳ, χωρὶς
Πλάτωνος τοῦ φιλοσόφου. Μέμνηται γὰρ
αὐτοῦ καὶ οὗτος ἐν τῷ Πρωταγόρᾳ, ἀντὶ
Περιάνδρου θεὶς αὐτόν.
Ἔφασκε δὲ μὴ ἐκ τῶν λόγων τὰ πράγματα
ἀλλ' ἐκ τῶν πραγμάτων τοὺς λόγους ζητεῖν·
οὐ γὰρ ἕνεκα τῶν λόγων τὰ πράγματα
συντελεῖσθαι, ἀλλ' ἕνεκα τῶν πραγμάτων
τοὺς λόγους.
Κατέστρεψε δὲ βιοὺς ἔτη ἑπτὰ καὶ ἐνενήκοντα.
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Traduction française :
[1,108] et qu'on l'entendit rire seul, dans un lieu écarté de
Lacédémone. Celui qui le surprit dans ce moment lui
ayant demandé pourquoi il riait, n'ayant personne
avec lui: "C'est justement, dit-il, pour cela que je ris".
Aristoxène dit que, tant par cette raison que parce
qu'il était peu relevé par le lieu de sa naissance, qui
n'était pas une ville, mais un simple bourg, il fut peu
célèbre; et cela fut cause que plusieurs attribuèrent les
choses qu'il a dites à Pisistrate le tyran, excepté
Platon le philosophe, qui a parlé de lui dans son
Protagoras, et qui le met à la place de Périandre.
Il disait que « ce n'est point par la science des paroles
qu'il faut parvenir à la connaissance des choses, mais
que c'est par l'étude des choses qu'il faut déterminer
les paroles; parce que les mots sont pour les choses,
et non pas les choses pour les mots. »
Il finit sa vie la quatre-vingt-dix-septième année de son âge.
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