Texte grec :
[1,104] Τὸ ἔλαιον μανίας φάρμακον ἔλεγε διὰ τὸ
ἀλειφομένους τοὺς ἀθλητὰς ἐπιμαίνεσθαι
ἀλλήλοις. « Πῶς, » ἔλεγεν, « ἀπαγορεύοντες
τὸ ψεύδεσθαι ἐν ταῖς καπηλείαις φανερῶς
ψεύδονται; » Καὶ θαυμάζειν φησὶ πῶς
Ἕλληνες ἀρχόμενοι μὲν ἐν μικροῖς πίνουσι,
πλησθέντες δὲ ἐν μεγάλοις. Ἑπιγράφεται δὲ
αὐτοῦ ταῖς εἰκόσι· γλώσσης, γαστρός, αἰδοίων
κρατεῖν. Ἐρωτηθεὶς εἰ εἰσὶν ἐν Σκύθαις αὐλοί,
εἶπεν, « Ἀλλ' οὐδὲ ἄμπελοι. » Ἐρωτηθεὶς τίνα
τῶν πλοίων εἰσὶν ἀσφαλέστερα, ἔφη, « Τὰ
νενεωλκημένα. » Καὶ τοῦτο ἔφη
θαυμασιώτατον ἑωρακέναι παρὰ τοῖς
Ἕλλησιν, ὅτι τὸν μὲν καπνὸν ἐν τοῖς ὄρεσι
καταλείπουσι, τὰ δὲ ξύλα εἰς τὴν πόλιν
κομίζουσι. Ἐρωτηθεὶς πότεροι πλείους εἰσίν, οἱ
ζῶντες ἢ οἱ νεκροί, ἔφη, « Τοὺς οὖν πλέοντας
ποῦ τίθης; » Ὀνειδιζόμενος ὑπὸ Ἀττικοῦ ὅτι
Σκύθης ἐστίν, ἔφη, « Ἀλλ' ἐμοῦ μὲν ὄνειδος ἡ
πατρίς, σὺ δὲ τῆς πατρίδος. »
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Traduction française :
[1,104] II appelait l'huile un remède qui rendait
frénétique, parce que les athlètes, après s'en être frotté
le corps, étaient plus furieux qu'auparavant. Il
demandait pourquoi ceux qui interdisaient le
mensonge mentaient ouvertement dans les cabarets. Il
trouvait étrange que les Grecs se servissent de petits
gobelets au commencement d'un festin, et en prissent
de plus grands à la fin. On lit ces mots au pied de ses
statues: "Il faut régler la parole, la gourmandise et
l'amour". Quelqu'un lui demandant s'il se trouvait des
flûtes dans son pays: Non, dit-il, il ne s'y trouve pas
même des vignes. Un autre lui demanda quels étaient
les vaisseaux les plus sùrs : Ceux, dit-il, qu'on tire à
terre. Une chose surtout lui paraissait singulière chez
les Grecs: c'est qu'ils laissaient la fumée du bois sur
les montagnes, se servant en ville de bois qui ne
rendait point de fumée. On lui demanda quel
nombre l'emportait, celui des vivants ou celui des
morts. Parmi lesquels placez-vous ceux qui sont sur
mer? répondit-il. Un Grec lui reprochant qu'il était
Scythe: "Je sais, répliqua-t-il, que ma patrie ne me fait
point d'honneur; mais vous faites honte à la vôtre".
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