Texte grec :
[1,80] Ξεῖνος Ἀταρνείτης τις ἀνήρετο Πιττακὸν οὕτω
τὸν Μυτιληναῖον, παῖδα τὸν Ὑρράδιον·
ἄττα γέρον, δοιός με καλεῖ γάμος· ἡ μία μὲν δὴ
νύμφη καὶ πλούτῳ καὶ γενεῇ κατ' ἐμέ·
ἡ δ' ἑτέρη προβέβηκε. Τί λώϊον; Εἰ δ' ἄγε σύν μοι
βούλευσον, ποτέρην εἰς ὑμέναιον ἄγω.
Εἶπεν· ὁ δὲ σκίπωνα, γεροντικὸν ὅπλον, ἀείρας,
ἤνιδε, κεῖνοί σοι πᾶν ἐρέουσιν ἔπος.
Οἱ δ' ἄρ' ὑπὸ πληγῇσι θοὰς βέμβικας ἔχοντες
ἔστρεφον εὐρείῃ παῖδες ἐνὶ τριόδῳ.
Κείνων ἔρχεο, φησί, μετ' ἴχνια. Χὠ μὲν ἐπέστη
πλησίον· οἱ δ' ἔλεγον· τὴν κατὰ σαυτὸν ἔλα.
Ταῦτ' ἀΐων ὁ ξεῖνος ἐφείσατο μείζονος οἴκου
δράξασθαι, παίδων κληδόνα συνθέμενος.
Τὴν δ' ὀλίγην ὡς κεῖνος ἐς οἰκίον ἤγετο νύμφην,
οὕτω καὶ σύ, Δίων, τὴν κατὰ σαυτὸν ἔλα.
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Traduction française :
[1,80] « Un étranger d'Atarné vint
demander conseil à Pittacus de
Mitylène, fils d'Hyrrhadius. Mon père,
lui dit-il, je puis épouser deux filles :
l'une a une fortune assortie à la mienne,
l'autre me surpasse en biens et en
naissance; laquelle prendrai-jet ? dites-le-moi,
je vous prie. A ces mots,
Pittacus, levant le bâton dont il se
servait pour se soutenir, lui fit
remarquer des enfants qui faisaient
tourner leurs toupies. Ils vous
apprendront, dit-il, ce que vous devez
faire. Allez, faites comme eux. Le jeune
homme s'étant donc approché, entendit
ces enfants qui se disaient l'un à l'autre :
Prends une toupie qui soit ta pareille ;
et, comprenant là-dessus l'avis du sage,
il s'abstint d'un trop grand établissement,
et épousa la personne qui était la plus
assortie à son état. Vous donc aussi,
Dion, prenez votre pareille. »
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