Texte grec :
[1,66] Ἤρξατο μὲν δημαγωγεῖν· εἶτα
δὲ ἑαυτῷ τραύματα ποιήσας,
παρελθὼν ἐφ' ἡλιαίαν ἐβόα
φάμενος πεπονθέναι ταῦτα ὑπὸ
τῶν ἐχθρῶν· καὶ φύλακας ἠξίου
παρασχεῖν οἱ τετρακοσίους τοὺς
νεωτάτους. Οἱ δὲ
ἀνηκουστήσαντές μου παρέσχον
τοὺς ἄνδρας. Οὗτοι δὲ ἦσαν
κορυνηφόροι. καὶ μετὰ τοῦτο τὸν
δῆμον κατέλυσεν. Ἦ μάτην
ἔσπευδον ἀπαλλάξαι τοὺς
πένητας αὐτῶν τῆς θητείας, οἵ γε
δὴ νῦν ξύμπαντες ἑνὶ δουλεύουσι Πεισιστράτῳ.
Σόλων Πεισιστράτῳ.
Πιστεύω μηδὲν κακὸν ἐκ σοῦ
πείσεσθαι. Καὶ γὰρ πρὸ τῆς
τυραννίδος φίλος σοὶ ἦν, καὶ νῦν
οὐ μᾶλλον διάφορος ἢ τῶν ἄλλων
τις Ἀθηναίων ὅτῳ μὴ ἀρέσκει
τυραννίς. Εἴτε δὲ ὑφ' ἑνὸς
ἄρχεσθαι ἄμεινον αὐτοῖς, εἴτε δὴ
δημοκρατεῖσθαι, πεπείσθω ᾗ
ἑκάτερος γιγνώσκει.
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Traduction française :
[1,66] Il mit d'abord en usage la flatterie,
qui lui gagna la confiance du peuple ;
ensuite, s'étant blessé lui-même, il parut
devant le tribunal des juges héliens,
en se plaignant d'avoir été maltraité par
ses ennemis, et demandant qu'on lui
donnât quatre cents jeunes gens pour sa
garde. En vain je me récriai contre sa
demande, il obtint ce qu'il voulut. Ce fut
alors qu'entouré de ces satellites armés
de massues, il ne garda plus aucun
ménagement, et renversa l'état de fond
en comble. Ainsi ç'a été inutilement que
j'ai délivré les pauvres de l'esclavage où
ils étaient réduits, puisque aujourd'hui il
n'y a personne qui n'obéisse à Pisistrate. »
SOLON A PISISTRATE.
« Je crois facilement que je n'ai pas de
mal à craindre de votre part. J'étais votre
ami avant que vous soyez devenu tyran,
et je ne suis pas plus votre ennemi à
présent que tout autre Athénien qui hait
la tyrannie. Si Athènes se trouve mieux
de n'avoir qu'un maître que de dépendre
de plusieurs, c'est une question que je
laisse à chacun la liberté de décider ;
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