Texte grec :
[1,61] ἐπιτιμῶντα αὐτῷ εἰπεῖν·
Ἀλλ' εἴ μοι κἂν νῦν ἔτι πείσεαι, ἔξελε τοῦτον·
μηδὲ μέγαιρ' ὅτι σεῦ τοῖον ἐπεφρασάμην·
καὶ μεταποίησον, Λιγυαστάδη, ὧδε δ' ἄειδε·
ὀγδωκονταέτη μοῖρα κίχοι θανάτου.
Τῶν δὲ ᾀδομένων αὐτοῦ ἐστι τάδε·
Πεφυλαγμένος ἄνδρα ἕκαστον, ὅρα
μὴ κρυπτὸν ἔχων ἔχθος κραδίῃ,
φαιδρῷ προσεννέπῃ προσώπῳ,
γλῶσσα δέ οἱ διχόμυθος
ἐκ μελαίνης φρενὸς γεγωνῇ.
Γέγραφε δὲ δῆλον μὲν ὅτι τοὺς νόμους, καὶ
δημηγορίας καὶ εἰς ἑαυτὸν ὑποθήκας, ἐλεγεῖα,
καὶ τὰ περὶ Σαλαμῖνος καὶ τῆς Ἀθηναίων
πολιτείας ἔπη πεντακισχίλια, καὶ ἰάμβους καὶ ἐπῳδούς.
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Traduction française :
[1,61] Solon le reprit en ces termes :
Si vous me croyez propre à vous donner
une leçon, effacez cela, et ne me sachez
pas mauvais gré de ce que je censure un
homme tel que vous; corrigez ce
passage, et dites :
« Que la parque finisse ma vie lorsque je
serai parvenu à l'âge de quatre-vingts ans. »
Il nous a aussi laissé des préceptes en vers, entre
autres ceux-ci :
« Si vous êtes prudent, vous observerez
les hommes de près, de crainte qu'ils ne
vous cachent ce qu'ils ont dans l'âme.
Souvent la haine se déguise sous un
visage riant, et la langue s'exprime sur
un ton d'ami, pendant que le cœur est plein de fiel. »
On sait que Solon écrivit des lois, des harangues, et
quelques exhortations adressées à lui-même; ses
élégies, tant celle qu'il fit sur Salamine que celles qui
roulaient sur la république d'Athènes, contiennent
environ cinq mille vers; il écrivit aussi des vers
iambes et des épodes ;
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