Texte grec :
[1,100] Περίανδρος Προκλεῖ.
Ἐμὶν μὲν ἀκούσιον τᾶς
δάμαρτος τὸ ἄγος· τὺ δὲ ἑκὼν τῷ
παιδί με ἄπο θυμοῦ ποιήσαις
ἀδικεῖς. Ἢ ὦν παῦσον τὰν
ἀπήνειαν τῶ παιδός, ἢ ἐγὼν τὺ
ἀμυνοῦμαι. Καὶ γὰρ δὴν καὶ αὐτὸς
ποινὰς ἔτισα τὶν τᾷ θυγατρί,
συγκατακαύσαις αὐτᾷ τὰ πασᾶν
Κορινθιᾶν εἵματα.
Ἔγραψε δὲ αὐτῷ καὶ Θρασύβουλος οὕτω·
Θρασύβουλος Περιάνδρῳ
Τῷ μὲν κήρυκι σεῦ οὐδὲν
ὑπεκρινάμην· ἀγαγὼν δὲ αὐτὸν ἐς
λήιον, τοὺς ὑπερφυέας τῶν
ἀσταχύων ῥάβδῳ παίων
ἀπεθέριζον, ὁμαρτέοντος ἐκείνου.
Καί σοι ἀναγγελέει εἰ ἐπέροιο ὅ τι
μευ ἀκούσειεν ἢ ἴδοι. Σὺ δὲ ποίει
οὕτως, ἤν γ' ἐθέλῃς καρτύνασθαι
τὴν αἰσυμνητίην· τοὺς ἐξόχους τῶν
πολιτέων ἐξαίρειν, ἤν τέ τις
ἐχθρός τοι φαίνηται, ἤν τε μή.
Ὕποπτος γὰρ ἀνδρὶ αἰσυμνήτῃ καὶ
τῶν τις ἑτάρων.
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Traduction française :
[1,100] PÉRIANDRE A PROCLES.
« Le crime que j'ai commis contre
mon épouse a été involontaire. Mais
vous ferez une injustice, si vous me
témoignez volontairement votre
ressentiment, en vous servant pour cela
de mon fils. Faites donc cesser son
inhumanité envers moi, ou je m'en
vengerai sur vous. J'ai vengé la mort de
votre fille en condamnant mes
concubines au feu, et en faisant brûler
vis-à-vis de son tombeau les vêtements
des femmes de Corinthe. »
Il reçut de Thrasybule une lettre conçue en ces termes :
THRASYBULE A PÉRIANDRE.
« Je n'ai rien répondu aux demandes de
votre héraut. Je me suis contenté de le
mener dans un champ semé de blé, où,
tandis qu'il me suivait, j'abattais avec
mon bâton les épis qui s'élevaient au-dessus
des autres, en lui recommandant
de vous faire rapport de ce qu'il voyait.
Faites comme moi. Et si vous voulez
conserver votre domination, faites périr
les principaux de la ville, amis ou
ennemis, il n'importe. L'ami même d'un
tyran doit lui être suspect. »
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