HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XXXIV-XXXV (fragments)

Fragment 2

  Fragment 2

[34-35,2] Ὅτι μετὰ τὴν Καρχηδονίων κατάλυσιν ἐπὶ ἑξήκοντα ἔτεσι τῶν Σικελῶν εὐροούντων ἐν πᾶσιν, δουλικὸς αὐτοῖς ἐπανέστη πόλεμος ἐξ αἰτίας τοιαύτης. Ἐπὶ πολὺ τοῖς βίοις ἀναδραμόντες καὶ μεγάλους περιποιησάμενοι πλούτους συνηγόραζον οἰκετῶν πλῆθος, οἷς ἐκ τῶν σωματοτροφείων ἀγεληδὸν ἀπαχθεῖσιν εὐθὺς χαρακτῆρας ἐπέβαλλον καὶ στιγμὰς τοῖς σώμασιν. Ἐχρῶντο δὲ αὐτῶν τοῖς μὲν νέοις νομεῦσι, τοῖς δ' ἄλλοις ὥς πῃ ἑκάστῳ χρεία ἐπέβαλλε. Βαρέως δ' αὐτοῖς κατά τε τὰς ὑπηρεσίας ἐχρῶντο, καὶ ἐπιμελείας παντελῶς ὀλίγης ἠξίουν, ὅσα τε ἐντρέφεσθαι καὶ ὅσα ἐνδύσασθαι. Ἐξ ὧν οἱ πλείους ἀπὸ λῃστείας τὸ ζῆν ἐπορίζοντο, καὶ μεστὰ φόνων ἦν ἅπαντα, καθάπερ στρατευμάτων διεσπαρμένων τῶν λῃστῶν. Οἱ δὲ στρατηγοὶ κωλύειν μὲν ἐπεχείρουν, κολάζειν δὲ οὐ τολμῶντες διὰ τὴν ἰσχὺν καὶ τὸ βάρος τῶν κυρίων, οἱἱ ἐδέσποζον τῶν λῃστῶν, ἠναγκάζοντο περιορᾶν λῃστευομένην τὴν ἐπαρχίαν· οἱ πλεῖστοι γὰρ τῶν κτητόρων ἱππεῖς ὄντες τῶν Ῥωμαίων, καὶ κριταὶ τοῖς ἀπὸ τῶν ἐπαρχιῶν κατηγορουμένοις στρατηγοῖς γινόμενοι, φοβεροὶ τοῖς ἄρχουσιν ὑπῆρχον. Πιεζόμενοι δὲ οἱ δοῦλοι ταῖς ταλαιπωρίαις καὶ πληγαῖς τὰ πολλὰ παραλόγως ὑβριζόμενοι, οὐχ ὑπέμενον. Συνιόντες οὖν ἀλλήλοις κατὰ τὰς εὐκαιρίας συνελάλουν περὶ ἀποστάσεως, ἕως εἰς ἔργον τὴν βουλὴν ἤγαγον. [34-35,2] Après la destruction de la puissance des Carthaginois, les Siciliens vivaient depuis soixante ans dans la prospérité, lorsque la guerre des esclaves éclata par la cause que nous allons rapporter. Les Siciliens, arrivés à un haut degré de prospérité, et devenus très riches, achetèrent un grand nombre d'esclaves. On les faisait sortir par troupeaux des lieux où on les nourrissait, et on leur imprimait aussitôt des marques sur le corps. Les plus jeunes servaient de bergers; les autres étaient employés à des usages différents. Soumis à de rudes travaux, ces esclaves recevaient très peu de soins ; ils étaient à peine nourris et vêtus. La plupart d'entre eux vivaient de brigandages, ils formaient des bandes qui se dispersaient dans le pays et le remplissaient de meurtres. Les généraux romains essayaient d'arrêter ces brigandages, mais ils n'osaient pas châtier les coupables à cause de la puissance et de l'autorité de ceux qui étaient les maîtres de ces brigands; ils étaient donc obligés de laisser ravager cette province. En effet, la plupart de ces maîtres étaient des chevaliers romains et juges dans les procès intentés aux généraux des provinces ; ils étaient donc redoutés des gouverneurs. Enfin, pressés par la misère et accablés de coups, ils trouvèrent leur vie intolérable. Ils se réunirent et concertèrent un plan de révolte qu'ils mirent à exécution.


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Dernière mise à jour : 6/11/2008