HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XXXI (fragments)

ἧς



Texte grec :

[31,37] Ὅτι ὁ αὐτὸς Αἰμίλιος οἷος ἐν τῷ ζῆν ὑπάρχειν τὴν ψυχὴν ἐδοξάζετο, τοιοῦτον ἀπέλιπε τὸν βίον μεταλλάττων. Πλεῖστον μὲν γὰρ τῶν καθ' αὑτὸν ἐξ Ἰβηρίας χρυσὸν κομίσας εἰς τὴν Ῥώμην, μεγίστων δὲ θησαυρῶν τῶν κατὰ Μακεδονίαν ἐγκρατὴς γενόμενος, πλείστης δὲ περὶ τὰ προειρημένα τετευχὼς ἐξουσίας, τοσοῦτον ἀπέσχετο τοῦ σφετερίσασθαί τι τῶν χρημάτων ὥστε μετὰ τὴν τελευτὴν τοὺς υἱοὺς αὐτοῦ τοὺς δοθέντας εἰς υἱοθεσίαν διαδεξαμένους τὴν κληρονομίαν ἐκ πάντων τῶν ἐπίπλων μὴ δύνασθαι διαλῦσαι τῇ γυναικὶ τὴν φερνήν, εἰ μὴ καὶ τῶν ἐγγείων κτημάτων ἔνια προσαπέδοντο. Διὸ καὶ πολλοῖς ἔδοξεν ὑπερβεβηκέναι κατὰ τὴν ἀφιλαργυρίαν τοὺς παρὰ τοῖς Ἕλλησι περὶ τοῦτο τὸ μέρος θαυμασθέντας Ἀριστείδην τε καὶ Ἐπαμινώνδαν. Ἐκείνους μὲν γὰρ διδομένων χρημάτων ἐπὶ τῷ λυσιτελεῖ τῶν διδόντων ἀπέχεσθαι τῆς δωρεᾶς, τοῦτον δὲ αὐτὸν ἐξουσίαν ἔχοντα λαβεῖν ὁπόσα βούλοιτο μηδενὸς τῶν τοιούτων ἐπιθυμῆσαι. Εἰ δὲ ἄπιστόν τισι φαίνεται τὸ λεγόμενον, ἐκεῖνο δεῖ λογίζεσθαι, ὅτι οὐ χρὴ τὴν τῶν ἀρχαίων ἀφιλαργυρίαν ἐκ τῆς νῦν Ῥωμαίων πλεονεξίας τεκμαίρεσθαι. Ἐπὶ γὰρ τοῦ καθ' ἡμᾶς βίου μεγίστην ὁρμὴν τοῦτο τὸ ἔθνος ἐσχηκέναι δοκεῖ πρὸς τὴν τοῦ πλείονος ἐπιθυμίαν.

Traduction française :

[31,37] {Excerpt. de Virt. et Vit, p. 585-587}. — Paul Émile ne laissa à sa mort que les biens qui avaient été estimés de son vivant. Aucun de ses contemporains n'avait apporté d'Espagne à Rome autant d'or : il s'était emparé des immenses trésors des rois macédoniens; enfin, il avait eu entre ses mains les plus grandes richesses, et pourtant il ne s'en appropria pas la moindre partie, à de telles enseignes, qu'après sa mort, ses fils, qu'il avait fait adopter, ayant hérité de leur patrimoine, ne purent, en vendant tous les meubles, se procurer assez d'argent pour restituer la dot de la femme de Paul Émile : il fallut aliéner une partie des biens-fonds. Aussi, Paul Émile semblait-il avoir surpassé en désintéressement les Grecs les plus célèbres, Aristide et Épaminondas. En effet, ces derniers ont refusé seulement les dons qu'on leur offrait pour se procurer un appui intéressé, tandis que Paul Émile ne toucha même pas aux richesses qu'il avait en son pouvoir. Si la chose parait à quelques-uns incroyable, il faut bien songer qu'on ne doit pas juger le désintéressement des anciens Romains par la cupidité des Romains de nos jours, qui passent pour la nation la plus insatiable.





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Dernière mise à jour : 23/10/2008