HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XXI (fragments)

ἐστι



Texte grec :

[21,21] Ὅτι δεῖ τοῖς μὲν πολεμίοις εἶναι φοβερώτατον, τοῖς δὲ φίλοις διαμένειν βέβαια προσηνέστατον. Ἐπειδὴ κατ´ ἐκεῖνον τὸν καιρὸν ἀγνοήσαντες τὸ συμφέρον τοῖς πρὸς χάριν λόγοις ἐπηκολουθήσατε, νῦν τοῖς ἔργοις ἑωρακότες τὰ κατὰ τὴν χώραν ἀτυχήματα μεταδιδάχθητε. Τὸ μὲν γὰρ ἀγνοῆσαί ποτε κατὰ τὸν βίον ἐστὶν ἀνθρώπου, τὸ δὲ ἐπὶ τοῖς αὐτοῖς πράγμασι πλεονάκις ἁμαρτάνειν τέλεον ἐξεστηκότος τοῖς λογισμοῖς. ὅσῳ γὰρ πλείοσιν ἐλαττώμασι περιπεπτώκαμεν, τοσούτῳ μείζονος τιμωρίας ἄξιοι τυχεῖν ὑπάρχομεν. Ἐπὶ τοσοῦτον γάρ τινες τῶν πολιτῶν προεληλύθασι πλεονεξίας ὥστε βούλεσθαι τοὺς ἰδίους οἴκους λαμπροὺς κατασκευάζειν ἐκ τῶν τῆς πατρίδος ἀτυχημάτων. Οἱ δὲ περὶ τοὺς βοηθοῦντας τοῖς ἄλλοις ἀνομήσαντες πῶς ἂν χρήσαιντο περὶ αὑτῶν; Ὅτι δεῖ τοῖς μὲν ἡμαρτημένοις δοῦναι συγγνώμην, εἰς δὲ τὸν λοιπὸν χρόνον ἔχειν εἰρήνην. Ὅτι οὐ δεῖ τοὺς ἁμαρτήσαντας ἐκ παντὸς τρόπου κολάζειν, ἀλλὰ τοὺς ἐπὶ τοῖς ἡμαρτημένοις μὴ μεταδιδασκομένους. Ὅτι προτερεῖ παρὰ τοῖς ἀνθρώποις ἡ μὲν ἐπιείκεια τῆς ὀργῆς, ἡ δὲ εὐεργεσία τῆς τιμωρίας. Ὅτι καλὸν καὶ εὔθετόν ἐστι λύειν μὲν τὴν ἔχθραν, ἀντεισάγειν δὲ φιλίαν. ὅταν γὰρ εἰς ἀπορίαν ἔλθῃ ὁ ἄνθρωπος, ἐπὶ πρώτην τὴν τῶν φίλων ἀρωγὴν ὁρμᾶν εἴωθεν. Ὅτι ὅταν εἰς ἀπορίαν ἔλθῃ στρατιώτης ἀλλόφυλος, ἐπὶ πρώτην τὴν τῶν φίλων ἁρπαγὴν ὁρμᾶν εἴωθεν. Ἔμφυτος γὰρ οὖσα τοῖς βασιλεῦσιν ἡ τοῦ πλέονος ἐπιθυμία τοιαύτης οὐκ ἀφέξεται πόλεως. Ὅτι ἔμφυτος οὖσα τοῖς ἀνθρώποις ἡ τοῦ πλείονος ἐπιθυμία τῆς τοιαύτης ὁρμῆς οὐδ´ ὅλως ἀφέξεται. Δεῖ γὰρ τὸ τῆς ὑπερηφανίας μέγεθος καὶ τὸ τῆς ἐσθῆτος τυραννικὸν οἴκοι φυλάττειν, εἰς δὲ πόλιν ἐλευθέραν εἰσιόντα τοῖς ἐνθάδε νόμοις πείθεσθαι. Οὗ γάρ τις τὸ γένος καὶ τὴν βασιλείαν κεκληρονόμηκε, τούτου θελήσει καὶ τῆς εὐδοξίας γενέσθαι διάδοχος· αἰσχρὸν γάρ ἐστι τὸ μὲν ὄνομα φέρειν Πύρρου τοῦ Ἀχιλλέως, ταῖς δὲ πράξεσι φαίνεσθαι Θερσίτην. Ὅσῳ γάρ τις πλείονος κυριεύει δόξης, τοσούτῳ μείζονα χάριν ἕξει τοῖς αἰτίοις τῶν εὐτυχημάτων. ὥστε ὧν δύναταί τις τυγχάνειν μετὰ δόξης καὶ χάριτος, τούτων οὐκ ἂν ἐπιθυμήσαι μετὰ ἀδικίας καὶ ὀνείδους κυριεῦσαι. Καλὸν οὖν ἐστιν, ὦ ἄνθρωποι, ἐν τοῖς ἀλλοτρίοις ἁμαρτήμασι περὶ τῆς ἰδίας ἀσφαλείας λαμβάνειν τὴν πεῖραν. Ὅτι οὐ δεῖ προκρίνειν τινὰ τῆς μὲν συγγενείας τὴν ἀλλοτριότητα, τῆς δὲ τῶν συμμάχων εὐνοίας τὸ τῶν πολεμίων μῖσος.

Traduction française :

[21,21] Autant qu’il est avantageux de se rendre terrible aux ennemis, autant est-il louable d’être doux et officieux envers ses compatriotes. Si dans un temps où vous ne connaissez pas vos véritables intérêts, vous vous êtes laissés gagner par des discours séducteurs : aujourd’hui que des événements sinistres nous ont instruits, c’est à vous à suivre d’autres maximes. Car enfin, il n’y a rien de si naturel à l’homme que de se tromper en quelques rencontres dans le cours de sa vie, mais de retomber plusieurs fois dans la même faute en des circonstances toutes semblables, c’est véritablement renoncer à la raison. Les dernières fautes méritent toujours une plus grande punition que les premières. Quelques- uns de nos citoyens en sont venus à ce point d’aveuglement que de se flatter de rendre leur maison plus illustre aux dépens de la patrie. Celui qui est capable de maltraiter ceux qui portent du secours aux malheureux, comment traiteront-ils les malheureux mêmes ? Il faut pardonner à ceux qui ont commis des fautes et du reste se tenir en repos. Ce ne sont pas ceux qui ont commis des fautes qu’il faut punir sévèrement, ce sont ceux qui ne se corrigent pas après les avoir commises. Dans la conduite de la vie, la douceur est bien supérieure à la colère et la clémence aux punitions. {21,21bis} Il est important de mettre fin aux inimitiés et d’en venir à la réconciliation. Rien n’invite plus un homme à se raccommoder avec ses amis que de se sentir tomber dans la misère. Il est de la nature de l’homme de souhaiter l’accroissement de son bien. Un souverain qui entre dans une ville libre doit laisser chez lui l’air et le ton de commandant et les habits qui sentiraient l’autorité de la tyrannie, pour ne montrer au dehors que le maintien et les vêtements ordinaires aux citoyens chez lesquels il se trouve. Tout homme sorti du sang royal et qui se voit héritier d’une couronne, doit vouloir succéder à la gloire de ses ancêtres : car il serait honteux de porter le nom de Pyrrhus fils d’Achille et de ne représenter que Thersite par les actions. Plus un homme aura acquis de gloire, plus il aura d’obligation à ceux auxquels il sera redevable de ses heureux succès. Je conclus de là que celui qui peut parvenir à son but avec honneur et à la satisfaction des autres a grand tort d’y tendre par des voies honteuses et qui lui attirent la haine et les reproches de tout le monde. O hommes qui m’écoutez, il est beau de tirer des fautes des autres une leçon qui nous conduise à notre tranquillité et à notre bonheur. On ne doit pas préférer l’alliance avec les étrangers à celle de ses compatriotes, ni attendre plus de bienveillance de la part des ennemis de notre nation que de nos propres citoyens.





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Dernière mise à jour : 13/11/2008