HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

Ἀπολλωνίας



Texte grec :

[20,110] Κατὰ δὲ τὴν Ἑλλάδα Δημήτριος διατρίβων ἐν ταῖς Ἀθήναις ἔσπευδε μυηθῆναι καὶ καταλαβεῖν τὴν ἐν Ἐλευσῖνι τελετήν. ἀπεχούσης δὲ χρόνον ἱκανὸν τῆς κατὰ νόμους ἡμέρας, καθ´ ἣν εἰώθεισαν Ἀθηναῖοι συντελεῖν τὴν τελετήν, ἔπεισε τὸν δῆμον διὰ τὰς εὐεργεσίας κινῆσαι τὸ πάτριον ἔθος. παραδοὺς οὖν αὑτὸν ἄνοπλον τοῖς ἱερεῦσι καὶ πρὸ τῆς ὡρισμένης ἡμέρας μυηθεὶς ἀνέζευξεν ἐκ τῶν Ἀθηνῶν. καὶ τὸ μὲν πρῶτον εἰς Χαλκίδα τῆς Εὐβοίας ἤθροισε τὸν στόλον καὶ τὴν πεζὴν δύναμιν· μετὰ δὲ ταῦτα πυθόμενος τοὺς περὶ Κάσανδρον προκατειλῆφθαι τὰς παρόδους, πεζῇ μὲν ἀπέγνω τὴν εἰς Θετταλίαν ποιεῖσθαι πορείαν, παραπλεύσας δὲ μετὰ τῆς δυνάμεως εἰς τὸν ἐν Λαρίσῃ λιμένα καὶ τὴν δύναμιν ἐκβιβάσας τὴν μὲν πόλιν ἐξ ἐφόδου παρέλαβε, τὴν δ´ ἄκραν ἐκπολιορκήσας τοὺς μὲν φρουροὺς δήσας παρέδωκεν εἰς φυλακήν, τοῖς δὲ Λαρισαίοις τὴν αὐτονομίαν ἀποκατέστησεν. μετὰ δὲ ταῦτα Ἀντρῶνας μὲν καὶ Πτελεὸν προσηγάγετο, Δίον δὲ καὶ Ὀρχομενὸν μετοικίζοντος εἰς Θήβας Κασάνδρου διεκώλυσε μετοικισθῆναι τὰς πόλεις. Κάσανδρος δὲ θεωρῶν τὰ πράγματα τῷ Δημητρίῳ κατὰ νοῦν χωροῦντα Φερὰς μὲν καὶ Θήβας ἁδροτέραις φρουραῖς παρεφύλαττε, τὴν δὲ δύναμιν πᾶσαν εἰς ἕνα τόπον ἀθροίσας ἀντεστρατοπέδευσε τοῖς περὶ τὸν Δημήτριον. εἶχε δὲ τοὺς σύμπαντας πεζοὺς μὲν εἰς δισμυρίους ἐννακισχιλίους, ἱππεῖς δὲ δισχιλίους. τῷ δὲ Δημητρίῳ συνηκολούθουν ἱππεῖς μὲν χίλιοι καὶ πεντακόσιοι, πεζοὶ δὲ Μακεδόνες οὐκ ἐλάττους τῶν ὀκτα κισχιλίων, μισθοφόροι δ´ εἰς μυρίους καὶ πεντακισχιλίους, ἐκ δὲ τῶν κατὰ τὴν Ἑλλάδα πόλεων δισμύριοι καὶ πεντακισχίλιοι, ψιλικὰ δὲ τάγματα καὶ πειρατῶν παντοδαπῶν τῶν συντρεχόντων ἐπὶ τοὺς πολέμους καὶ τὰς ἁρπαγὰς οὐκ ἐλάττους τῶν ὀκτακισχιλίων, ὥστ´ εἶναι τοὺς ἅπαντας πεζοὺς περὶ τοὺς πεντακισμυρίους ἑξακισχιλίους. ἀντικαθημένων δὲ τῶν στρατοπέδων ἀλλήλοις ἐπὶ πολλὰς ἡμέρας ἐκτάξεις μὲν ἐγίνοντο παρ´ ἀμφοτέροις, εἰς μάχην δὲ οὐδέτερος συγκατέβαινε, καραδοκῶν τὴν ἐπὶ τῆς Ἀσίας ἐσομένην τῶν ὅλων κρίσιν. Δημήτριος δέ, τῶν Φεραίων ἐπικαλεσαμένων αὐτόν, παρεισπεσὼν εἰς τὴν πόλιν μετὰ μέρους τῆς δυνάμεως τὴν μὲν ἄκραν ἐκπολιορκήσας ὑποσπόνδους ἀφῆκε τοὺς παρὰ Κασάνδρου στρατιώτας, τοῖς δὲ Φεραίοις τὴν ἐλευθερίαν ἀποκατέστησεν.

Traduction française :

[20,110] En Grèce, Démétrius séjournant à Athènes, voulait se faire initier aux mystères d'Éleusis. Mais comme l'époque où ces initiations ont lieu, conformément au rite établi, était encore éloignée, le peuple athénien, en reconnaissance des bienfaits qu'il avait reçus de Démétrius, dérogea aux coutumes antiques. Démétrius se livra donc sans armes aux prêtres de Cérès, et fut initié avant le jour ordinairement fixé pour ces cérémonies. Démétrius quitta ensuite Athènes, et se rendit à Chalcis, en Eubée, où il rassembla sa flotte et ses troupes de terre. Instruit que Cassandre avait occupé tous les passages, il renonça à la route de terre pour traverser la Thessalie. Il fit donc embarquer ses soldats ; et vint aborder dans le port de Larisse. Il mit son armée à terre, s'empara de la ville, et prit d'assaut la citadelle; il chargea de fers les hommes de la garnison, les jeta en prison, et rendit aux Larisséens leur indépendance. Il soumit ensuite les villes de Prona et de Pteleum; il empêcha aussi les habitants d'Orchomène et de Dium de quitter leur ville et de se transporter à Thèbes, ainsi que l'avait ordonné Cassandre. En voyant ces succès de Démétrius, Cassandre mit de fortes garnisons à Phères et à Thèbes, et, après avoir concentré ses troupes dans un seul point, il vint camper en face de Démétrius. Cassandre avait alors sous ses ordres vingt-neuf mille hommes d'infanterie et deux mille cavaliers. L'armée de Démétrius était composée de quinze cents cavaliers, d'environ huit mille hommes d'infanterie macédonienne et de près de quinze mille mercenaires. A ces troupes se joignaient vingt-cinq mille hommes fournis par diverses villes de la Grèce, et plusieurs bataillons de pirates armés à la légère, que l'espoir du pillage avait fait accourir de toutes parts, et dont le nombre ne s'élevait pas à moins de huit mille hommes; en sorte que le total de l'armée de Démétrius pouvait se monter à cinquante-six mille hommes. Les deux armées restèrent ainsi pendant plusieurs jours campées en face l'une de l'autre. Des deux côtés, on se borna à se ranger en bataille, mais sans en venir aux mains ; on attendait l'issue des événements qui devaient se passer en Asie. Démétrius, sur l'invitation des Phéréens, se rendit à Phères avec ses corps d'armée, prit d'assaut la citadelle, renvoya la garnison, et rendit aux habitants la liberté.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006