HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XX

ὀχυρὸν



Texte grec :

[20,93] Οἱ δὲ Ῥόδιοι θεωροῦντες τὴν προκοπὴν τῶν παρὰ τοῖς πολεμίοις ἔργων κατεσκεύασαν ἐντὸς ἕτερον τεῖχος παράλληλον τῷ μέλλοντι πονεῖν κατὰ τὰς προσβολάς. ἐχρῶντο δὲ λίθοις καθαιροῦντες τοῦ θεάτρου τὸν περί βολον καὶ τὰς πλησίον οἰκίας, ἔτι δὲ τῶν ἱερῶν ἔνια, τοῖς θεοῖς εὐξάμενοι καλλίονα κατασκευάσειν σωθείσης τῆς πόλεως. ἐξέπεμψαν δὲ καὶ τῶν νεῶν ἐννέα, δια κελευσάμενοι τοὺς ἀφηγουμένους πανταχῇ πλεῖν καὶ παραδόξως ἐπιφαινομένους ἃ μὲν βυθίζειν τῶν ἁλισκομένων πλοίων, ἃ δὲ κατάγειν εἰς τὴν πόλιν. ἐκπλευσάντων δὲ τούτων καὶ τριχῇ διαιρεθέντων Δαμόφιλος μὲν ἔχων ναῦς τὰς καλουμένας παρὰ Ῥοδίοις φυλακίδας ἔπλευσεν εἰς Κάρπαθον καὶ πολλὰ μὲν πλοῖα τῶν Δημητρίου καταλαβών, ἃ μὲν τοῖς ἐμβόλοις θραύων κατεπόντιζεν, ἃ δ´ ἐπὶ τὸν αἰγιαλὸν κομίζων ἐνεπύριζεν, ἐκλεγόμενος τῶν σωμάτων τὰ χρησιμώτατα, οὐκ ὀλίγα δὲ τῶν κομιζόντων τοὺς ἐκ τῆς νήσου καρποὺς κατήγαγεν εἰς τὴν πατρίδα. Μενέδημος δὲ τριῶν ἀφ ηγούμενος τριημιολιῶν πλεύσας τῆς Λυκίας ἐπὶ τὰ Πάταρα καὶ καταλαβὼν ὁρμοῦσαν ναῦν τοῦ πληρώματος ἐπὶ γῆς ὄντος ἐνεπύρισε τὸ σκάφος, πολλὰ δὲ πλοῖα τῶν κομιζόντων τὴν ἀγορὰν ἐπὶ τὸ στρατόπεδον ὑποχείρια λαβὼν ἐξαπέστειλεν εἰς τὴν Ῥόδον. εἷλε δὲ καὶ τετρήρη πλέουσαν μὲν ἐκ Κιλικίας, ἔχουσαν δ´ ἐσθῆτα βασιλικὴν καὶ τὴν ἄλλην ἀποσκευήν, ἣν ἡ γυνὴ Δημητρίου Φίλα παρασκευασαμένη φιλοτιμότερον ἀπεστάλκει τἀνδρί. τὸν μὲν οὖν ἱματισμὸν ἀπέστειλεν εἰς Αἴγυπτον, οὐσῶν τῶν στολῶν ἁλουργῶν καὶ βασιλεῖ φορεῖν πρεπουσῶν, τὴν δὲ ναῦν ἐνεώλκησεν καὶ τοὺς ναύτας ἀπέδοτο τούς τ´ ἐκ τῆς τετρήρους καὶ τοὺς ἐκ τῶν ἄλλων πλοίων τῶν ἁλόντων. τῶν δ´ ὑπολοίπων νεῶν τριῶν Ἀμύντας ἡγούμενος ἔπλευσεν ἐπὶ νήσων καὶ πολλοῖς πλοίοις περιτυχὼν κομίζουσι τὰ πρὸς τὰς μηχανὰς ἁρμόζοντα τοῖς πολεμίοις ἃ μὲν αὐτῶν κατέδυσεν, ἃ δὲ κατήγαγεν εἰς τὴν πόλιν, ἐν οἷς ἑάλωσαν καὶ τεχνῖται τῶν ἀξιολόγων καὶ πρὸς βέλη καὶ κατα πέλτας ἐμπειρίᾳ διαφέροντες ἕνδεκα. Μετὰ δὲ ταῦτα ἐκκλησίας συναχθείσης συνεβούλευόν τινες τὰς εἰκόνας τὰς Ἀντιγόνου καὶ Δημητρίου κατασπάσαι, δεινὸν εἶναι λέγοντες ἐν ἴσῳ τιμᾶσθαι τοὺς πολιορκοῦντας τοῖς εὐεργέταις· ἐφ´ οἷς ὁ δῆμος ἀγανακτήσας τούτοις μὲν ὡς ἁμαρτάνουσιν ἐπετίμησεν, τῶν δὲ περὶ Ἀντίγονον τιμῶν οὐδεμίαν μετεκίνησεν, καλῶς πρός τε δόξαν καὶ τὸ συμφέρον βουλευσάμενος. ἥ τε γὰρ μεγαλοψυχία καὶ τὸ βέβαιον τῆς ἐν δημοκρατίᾳ κρίσεως παρὰ μὲν τοῖς ἄλλοις ἐπαίνων ἐτύγχανε, παρὰ δὲ τοῖς πολιορκοῦσι μεταμελείας· τὰς γὰρ κατὰ τὴν Ἑλλάδα πόλεις οὐδεμίαν ἐνδεδειγμένας εὔνοιαν εἰς τοὺς εὐεργέτας ἐλευθεροῦντες τὴν διὰ τῆς πείρας φανεῖσαν βεβαιοτάτην εἰς ἀμοιβὴν χάριτος ἐφαίνοντο καταδουλούμενοι, πρός τε τὸ παράδοξον τῆς τύχης, εἰ συμβαίη τὴν πόλιν ἁλῶναι, κατελείπετ´ αὐτοῖς πρὸς παραίτησιν τῆς τηρηθείσης ὑπ´ αὐτῶν φιλίας ἀνάμνησις. ταῦτα μὲν οὖν τοῖς Ῥοδίοις ἐπράχθη συνετῶς.

Traduction française :

[20,93] En voyant les progrès de ces travaux de siége, les Rhodiens construisirent dans l'intérieur un mur parallèle à celui qui devait essuyer les assauts de l'ennemi. Pour construire ce mur, ils employèrent des matériaux enlevés au théâtre, aux édifices voisins et même à quelques temples, en promettant aux dieux de leur élever des temples plus beaux après la délivrance de la vile. Ils firent ensuite partir neuf navires, en ordonnant au comandant de se mettre en croisièrere, d'attaquer tous les bâtiments qu'il rencontrerait, de les couler bas ou de les amener dans la ville. Cette escadre se partagea en trois divisions. L'une, commandée par Damophilus, qui avait sous ses ordres les bâtiments que les Rhodiens appellent gardes-côtes, se porta vers l'île de Carpathos. Damophilus atteignit plusieurs navires de Démétrius, les fit en partie couler, et jeta les autres sur la côte, où ils furent brûlés, et fit prisonniers tous les marins qui les montaient. Il s'empara aussi d'une grande quantité de fruits qu'il envoya à Rhodes. Une autre division navale, formée de trois triémioles, sous les ordres de Ménédème, fit voile pour Patare, dans la Lycie; elle s'empara d'un bâtiment mouillé dans le port, et y mit le feu pendant que l'équipage était à terre. Ménédème captura plusieurs navires de transport, chargés de vivres, et les envoya à Rhodes ; enfin, il enleva une tétrarème ayant à bord les vêtements et les ornements royaux que Phila, femme de Démétrius, avait travaillés elle-même avec le plus grand soin, et qu'elle envoyait à son mari. Ménédème fit passer en Egypte ces vêtements royaux, qui, tissus de pourpre, devaient orner la personne du roi; il traîna le bâtiment à la remorque, et vendit à l'enchère les marins qui avaient monté cette tétrarème, ainsi que les autres bâtiments capturés. Enfin, la troisième division, formée de trois bâtiments, sous les ordres d'Amyntas, se dirigea vers les îles, et rencontra les navires chargés des matériaux de construction pour l'ennemi. Les uns furent coulés bas, et les autres capturés. Sur ces derniers, se trouvèrent onze ouvriers des plus habiles dans l'art de construire des balistes et des catapultes. Dans une assemblée générale de Rhodiens, quelques citoyens ouvrirent l'avis de renverser les statues d'Antigone et de Démétrius. Il est honteux, disaient-ils, de combler comme des bienfaiteurs ceux qui assiégent la ville. Mais le peuple indigné s'opposa à cette proposition : il conserva intacts tous les honneurs qu'il avait décernés à Antigone et, en cela, il fut très bien conseillé, tant pour sa gloire que pour ses intérêts. Car cette preuve de magnanimité et cette décision d'un gouvernement démocratique reçurent les plus grands éloges chez les autres nations, en même temps qu'elles firent changer les ressentiments des assiégeants. En effet, Démétrius et Antigone, qui n'avaient recueilli aucune reconnaissance des bienfaits dont ils avaient comblé les autres villes de la Grèce, en leur rendant leur indépendance, devaient s'affliger de chercher à réduire à l'esclavage précisément ceux qui avaient manifesté des sentiments de gratitude aussi inébranlables. D'ailleurs, dans le cas où, contre toute attente, la ville serait prise, ce souvenir d'affection devait leur assurer quelque ménagement de la part du vainqueur. La résolution des Rhodiens était donc sage et prudente.





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Dernière mise à jour : 16/11/2006