HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIX

ἑταιρίας



Texte grec :

[19,6] ὁ δ´ οὖν Ἀγαθοκλῆς ἐπιθυμητὴς ὢν δυναστείας πολλὰς ἀφορμὰς ἔσχεν εἰς τὸ συντελέσαι τὸ βουλευθέν. οὐ μόνον γὰρ στρατηγὸς ὢν κύριος τῆς δυνάμεως ἦν, ἀλλὰ καὶ προσαγγελθέντος ὅτι τινὲς τῶν ἀποστατῶν ἐν τῇ μεσογείῳ πρὸς Ἐρβίτῃ συνάγουσι δύναμιν, ἐξουσίαν ἔλαβεν ἀνυπόπτως καταγράφειν οὓς προαιροῖτο στρατιώτας. διὸ καὶ προσποιηθεὶς στρατεύειν ἐπὶ τὴν Ἐρβίταν κατέλεξεν εἰς τάξεις τούς τ´ ἐκ Μοργαντίνης καὶ τῶν ἄλλων τῶν ἐν τῇ μεσογείῳ πόλεων τοὺς αὐτῷ πρότερον συμπορευθέντας πρὸς Καρχηδονίους. οὗτοι γὰρ πάντες πρὸς Ἀγαθοκλέα μὲν εὐνούστατα διέκειντο, πολλὰ προευεργετημένοι κατὰ τὰς στρατείας, πρὸς δὲ τοὺς ἐν Συρακούσσαις ὀλιγαρχίας κεκοινωνηκότας ἑξακοσίους ἀεὶ πολεμικῶς εἶχον καὶ καθόλου τὸν δῆμον ἐμίσουν, ἀναγκαζόμενοι ποιεῖν τὸ προσταττόμενον. τούτων δ´ ὄντων μὲν τὸν ἀριθμὸν εἰς τρισχιλίους, ταῖς δ´ ὁρμαῖς καὶ ταῖς προαιρέσεσιν εὐθετωτάτων πρὸς τὴν κατάλυσιν τῆς δημοκρατίας προσεπελέξατο καὶ τῶν πολιτῶν τοὺς διὰ πενίαν καὶ φθόνον ἐναντιουμένους ταῖς τῶν ἰσχυόντων ἐπιφανείαις. ὡς δ´ αὐτῷ πάντ´ ἦν εὐτρεπῆ, τοῖς μὲν στρατιώταις παρήγγειλεν ἀπαντᾶν ἅμ´ ἡμέρᾳ εἰς τὸ Τιμολεόντιον, αὐτὸς δὲ μεταπεμπόμενος τοὺς περὶ Πείσαρχον καὶ Διοκλέα, τοὺς δοκοῦντας προεστάναι τῆς τῶν ἑξακοσίων ἑταιρίας, ὡς περί τινων κοινῇ συμφερόντων διαλεξόμενος, ἐπειδὴ παρεγένοντο παραλαβόντες τῶν φίλων εἰς τεσσαράκοντα, προσποιηθεὶς ἑαυτὸν ἐπιβουλεύεσθαι συνελάμβανεν ἅπαντας καὶ κατηγόρησε μὲν αὐτῶν ἐν τοῖς στρατιώταις, φήσας ὑπὸ τῶν ἑξακοσίων ἁρπάζεσθαι διὰ τὴν πρὸς τὸν δῆμον εὔνοιαν, καὶ κατωδύρετο τὴν περὶ αὐτὸν τύχην. παροξυνομένου δὲ τοῦ πλήθους καὶ βοῶντος μηκέτι μέλλειν, ἀλλ´ ἐκ χειρὸς ἐπιθεῖναι τοῖς ἀδικήσασι τὴν δίκην, τοῖς μὲν σαλπιγκταῖς παρήγγειλε σημαίνειν τὸ πολεμικόν, τοῖς δὲ στρατιώταις ἀναιρεῖν τοὺς αἰτίους καὶ διαρπάζειν τὰς κτήσεις τῶν ἑξακοσίων καὶ τῶν τούτοις κοινοπραγούντων. ὁρμησάντων δὲ πάντων ἐπὶ τὴν ἁρπαγὴν ἡ πόλις ἐπληρώθη ταραχῆς καὶ μεγάλων ἀτυχημάτων· οἱ μὲν γὰρ χαριέστατοι τῶν πολιτῶν, ἀγνοοῦντες τὸν καθ´ αὑτῶν κεκυρωμένον ὄλεθρον, ἐξεπήδων ἐκ τῶν οἰκιῶν εἰς τὰς ὁδούς, μαθεῖν σπεύδοντες τὸν θόρυβον, οἱ δὲ στρατιῶται τὰ μὲν διὰ τὴν πλεονεξίαν, τὰ δὲ διὰ τὸν θυμὸν ἠγριωμένοι τὰς ψυχὰς ἀνῄρουν τοὺς διὰ τὴν ἄγνοιαν γυμνὰ τὰ σώματα τῶν ἀμυνομένων ὅπλων παρεχομένους.

Traduction française :

[19,6] Agathocle, qui ambitionnait le pouvoir, saisissait toutes les occasions favorables à ses desseins. Comme chef militaire, il était non seulement maître de l'armée, {mais il pouvait encore facilement augmenter sou influence}. Averti que quelques rebelles réfugiés dans l'intérieur du pays avaient rassemblé des troupes devant la ville d'Erbita, il fut autorisé à lever autant de soldats qu'il voudrait sans exciter aucun soupçon. Ainsi, sous le prétexte d'une expédition contre Erbita, il fit enrégimenter les Morgantins, les habitants d'autres villes de l'intérieur, et tous ceux qui avaient antérieurement servi sous ses ordres contre les Carthaginois. Tous ces hommes lui étaient dévoués en raison des nombreux bienfaits qu'il leur avait accordés pendant leur service militaire; ils s'étaient d'ailleurs toujours montrés ennemis de la faction oligarchique des six cents, et n'obéissaient que forcément au peuple qu'ils haïssaient. Leur nombre s'élevait à trois mille hommes, tous disposés au renversement de la démocratie. A ce nombre il ajouta tous ceux qui, à cause de leur pauvreté, étaient jaloux des citoyens les plus influents de Syracuse. Tout étant ainsi disposé, Agathocle ordonna à ses soldats de se réunir, à la pointe du jour, au Timoléontium. Il invita également à ce rendez-vous Pisarque et Dédés, réputés les chefs de la faction des six cents, pour délibérer avec eux sur les affaires de l'Etat. Ils s'y rendirent accompagnés de quarante de leurs amis. Agathocle, feignant d'être l'objet d'un attentat, les fit tous arrêter; il les accusa devant les troupes, disant que les six cents avaient voulu le traîner au supplice à cause de son affection pour le peuple, et il se mit à se lamenter sur son sort. Excitée par ces plaintes, la multitude demanda à grands cris qu'on exécutât les coupables sur-le-champ. Agathocle ordonna alors aux trompettes de donner le signal, et aux soldats de mettre à mort les coupables, de piller les biens des six cents et de leurs partisans. La ville fut aussitôt saccagée et plongée dans de grands malheurs. Les citoyens les plus considérables, ignorant le péril qui les menaçait, sortirent précipitamment de leur maison dans les rues, pour connaître la cause de ce tumulte. Les soldats, emportés par la fureur du pillage et exaspérés par la colère, tuèrent ces citoyens inoffensifs qui ignoraient encore le motif réel de ces troubles.





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Dernière mise à jour : 10/11/2006