Texte grec : 
  
 
  
   | [19,99] τὴν δ´ ἐκπίπτουσαν ἄσφαλτον οἱ περιοικοῦντες ἐξ ἀμφοτέρων τῶν 
 μερῶν τὴν λίμνην διαρπάζουσι πολεμικῶς διακείμενοι πρὸς ἀλλήλους, 
 ἄνευ πλοίων ἰδιαζόντως τὴν κομιδὴν ποιούμενοι. παρασκευασάμενοι 
 γὰρ δέσμας καλάμων εὐμεγέθεις ἐμβάλλουσιν εἰς τὴν λίμνην· ἐπὶ 
 δὲ τούτων ἐπικάθηνται οὐ
 πλείω τριῶν, ὧν δύο μὲν ἔχοντες προσδεδεμένας
 πλάτας κωπηλατοῦσιν, εἷς δὲ φορῶν τόξα τοὺς προσπλέοντας ἐκ τοῦ πέραν ἢ 
 βιάζεσθαι τολμῶντας ἀμύνεται. ὅταν δὲ πλησίον γένωνται τῆς ἀσφάλτου, 
 πελέκεις ἔχοντες ἐπιπηδῶσι καὶ καθάπερ μαλακῆς πέτρας ἀποκόπτοντες 
 γεμίζουσι τὴν δέσμην, εἶτα ἀποπλέουσιν εἰς
 τοὐπίσω. ἂν δέ τις αὐτῶν ἀποπέσῃ τῆς δέσμης διαλυθείσης 
 μὴ δυνάμενος νεῖν, οὐ καταδύεται καθάπερ
 ἐν τοῖς ἄλλοις ὕδασιν, ἀλλὰ ἐπινήχεται τοῖς ἐπισταμένοις ὁμοίως. 
 φύσει γὰρ τοῦτο τὸ ὑγρὸν παραδέχεται
 βάρος ὃ συμβαίνει μετέχειν αὐξήσεως ἢ πνεύματος,
 ἔξω τῶν στερεῶν, ἃ τὴν πυκνότητα δοκεῖ παραπλησίαν
 ἔχειν ἀργύρῳ καὶ χρυσῷ καὶ μολύβδῳ καὶ τοῖς ὁμοίοις·
 καὶ ταῦτα μὲν πολὺ βραδύτερον καταφέρεται τῶν ἐν
 ταῖς ἄλλαις λίμναις ῥιπτουμένων. ταύτην δ´ ἔχοντες
 οἱ βάρβαροι πρόσοδον ἀπάγουσι τὴν ἄσφαλτον εἰς τὴν
 Αἴγυπτον καὶ πωλοῦσιν εἰς τὰς ταριχείας τῶν νεκρῶν·
 μὴ μιγνυμένης γὰρ ταύτης τοῖς λοιποῖς ἀρώμασιν οὐ
 δυνατὸν γενέσθαι τὴν τῶν σωμάτων φυλακὴν πολυχρόνιον.
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      Traduction française : 
  
  
  
       
  | [19,99] Les habitants des bords du lac s'emparent de l'asphalte 
ainsi rejeté, et se livrent en quelque sorte entre eux 
des combats pour s'arracher leur proie. Ils enlèvent l'asphalte 
sans le secours d'aucune barque et d'une manière 
qui leur est propre. A cet effet, ils lient ensemble plusieurs 
hottes de roseaux très longues et les jettent dans le lac; 
trois hommes, mais pas plus, s'asseoient sur ces espèces 
de radeaux; deux sont employés à les faire mouvoir avec 
des rames bien attachées; le troisième, armé d'un arc, repousse 
ceux qui oseraient en approcher. Arrivés à portée 
de la masse d'asphalte, ces hommes sautent dessus, et, 
avec leurs haches, ils en coupent des morceaux comme si 
c'était de la pierre tendre, et en chargent leur frêle embarcation 
qu'ils ramènent ensuite en arrière. Si un de ces 
hommes tombe dans l'eau, par suite de la rupture du lien 
qui le tenait attaché, il ne s'y noie pas, comme cela arriverait 
dans les autres eaux, lors même qu'il ne sait pas 
nager; mais il se soutient à la surface comme un habile 
nageur; car l'eau de ce lac porte tout corps lourd, 
susceptible d'augmenter de volume ou de respirer; mais il 
n'en est pas de même des substances solides qui, par leur 
masse compacte, ressemblent à l'argent, à l'or, au plomb 
et à d'autres métaux. Cependant ces corps y tombent plus 
lentement au fond que lorsqu'on les jette dans d'autres lacs. 
Les Barbares qui font le commerce de cet asphalte le 
transportent ensuite en Egypte où on l'achète pour les 
embaumements des morts; car les corps ne pourraient pas se 
conserver longtemps, si on ne mélangeait pas l'asphalte 
avec les autres aromates.
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