HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Diodore de Sicile, La Bibliothèque historique, livre XIX

Πελοποννήσου



Texte grec :

[19,75] Κατὰ δὲ τὴν Ἀσίαν Κάσανδρος ὁ τῆς Καρίας κυριεύων πιεζούμενος τῷ πολέμῳ διελύσατο πρὸς Ἀντίγονον ἐφ´ ᾧ τοὺς μὲν στρατιώτας παραδώσει πάντας Ἀντιγόνῳ, τὰς δ´ Ἑλληνίδας πόλεις αὐτονόμους ἀφήσει, τὴν δὲ σατραπείαν ἣν πρότερον εἶχε δωρεὰν καθέξει, βέβαιος ὢν φίλος Ἀντιγόνῳ. δοὺς δὲ περὶ τούτων ὅμηρον Ἀγάθωνα τὸν ἀδελφὸν καὶ μετ´ ὀλίγας ἡμέρας μεταμεληθεὶς ἐπὶ ταῖς συνθήκαις τὸν μὲν ἀδελφὸν ἐξέκλεψεν ἐκ τῆς ὁμηρίας, πρὸς δὲ Πτολεμαῖον καὶ Σέλευκον διαπρεσβευσάμενος ἠξίου βοηθεῖν τὴν ταχίστην. ἐφ´ οἷς Ἀντίγονος δεινοπαθήσας δύναμιν ἀπέστειλεν ἐπὶ τὴν ἐλευθέρωσιν τῶν πόλεων καὶ κατὰ γῆν καὶ κατὰ θάλασσαν, τοῦ μὲν στόλου ναύαρχον ἀποδείξας Μήδιον, τοῦ δὲ στρατοπέδου καταστήσας στρατηγὸν Δόκιμον. οὗτοι δὲ παραγενόμενοι πρὸς τὴν πόλιν τῶν Μιλησίων τούς τε πολίτας ἐκάλουν ἐπὶ τὴν ἐλευθερίαν καὶ τὴν φρουρουμένην ἄκραν ἐκπολιορκήσαντες εἰς αὐτονομίαν ἀποκατέστησαν τὸ πολίτευμα. περὶ ταῦτα δ´ ὄντων τούτων Ἀντίγονος Τράλλεις ἐξεπολιόρκησεν· εἰς δὲ Καῦνον παρελθὼν καὶ τὸν στόλον μεταπεμψάμενος εἷλε καὶ ταύτην τὴν πόλιν πλὴν τῆς ἄκρας· ταύτην δὲ περιχαρακώσας, καθ´ ὃ μέρος ἦν προσμάχεσθαι, συνεχεῖς προσβολὰς ἐποιεῖτο. ἐπὶ δὲ τὴν Ἰασὸν πόλιν ἐκπεμφθεὶς Πτολεμαῖος μετὰ δυνάμεως ἱκανῆς ἠνάγκασε προσθέσθαι τοῖς περὶ Ἀντίγονον. αὗται μὲν οὖν τῆς Καρίας οὖσαι τοῦτον τὸν τρόπον ὑπετάγησαν Ἀντιγόνῳ. μετ´ ὀλίγας δ´ ἡμέρας ἐλθόντων πρὸς αὐτὸν πρεσβευτῶν παρ´ Αἰτωλῶν καὶ Βοιωτῶν πρὸς μὲν τούτους συμμαχίαν συνέθετο, τῷ δὲ Κασάνδρῳ συνελθὼν εἰς λόγους ὑπὲρ εἰρήνης περὶ τὸν Ἑλλήσποντον ἀπῆλθεν ἄπρακτος, οὐ δυναμένων αὐτῶν οὐδαμῶς συμφωνῆσαι. διόπερ ὁ Κάσανδρος ἀπογνοὺς τὰς διαλύσεις διέγνω τῶν κατὰ τὴν Ἑλλάδα πάλιν πραγμάτων ἀντέχεσθαι. ἀναζεύξας οὖν μετὰ τριάκοντα νεῶν εἰς Ὠρεὸν ἐπολιόρκει τὴν πόλιν. ἐνεργῶς δ´ αὐτοῦ ταῖς προσβολαῖς χρωμένου καὶ τοῦ πολίσματος ἤδη κατὰ κράτος ἁλισκομένου παρεγένετο βοηθήσων τοῖς Ὠρίταις Τελεσφόρος μὲν ἐκ Πελοποννήσου μετὰ νεῶν εἴκοσι καὶ στρατιωτῶν χιλίων, Μήδιος δ´ ἐκ τῆς Ἀσίας ἔχων ναῦς ἑκατόν. οὗτοι δ´ ὁρῶντες ἐφορμούσας τῷ λιμένι τὰς τοῦ Κασάνδρου ναῦς πῦρ ἐνῆκαν καὶ τέσσαρας μὲν κατέκαυσαν, παρ´ ὀλίγον δὲ καὶ πάσας διέφθειραν· τοῖς δ´ ἐλαττουμένοις παραγενομένης βοηθείας ἐξ Ἀθηνῶν ἐπέπλευσαν οἱ περὶ Κάσανδρον καταφρονοῦσι τοῖς πολεμίοις. συμβαλόντες δ´ αὐτοῖς μίαν μὲν κατέδυσαν, τρεῖς δ´ αὐτάνδρους ἔλαβον. καὶ τὰ μὲν πραχθέντα περὶ τὴν Ἑλλάδα καὶ τὸν Πόντον τοιαῦτ´ ἦν.

Traduction française :

[19,75] En Asie Cassandre, maître de la Carie, mais pressé par la guerre, traita avec Antigone. Cassandre s'engagea à livrer toutes ses troupes à Antigone, et à évacuer les villes grecques; en exécution de ces clauses, il devait recevoir les satrapies qu'il avait déjà eues précédemment, et l'amitié d'Antigone. Enfin Cassandre donna en otage son frère Agathon. Mais, peu de jours après, il se repentit de la conclusion de ce traité : il employa la ruse pour délivrer son frère qu'il avait donné en otage, et envoya une députation à Ptolémée et à Seleucus pour les engager à venir à son secours. Irrité de ce manque de foi, Antigone envoya des forces de terre et de mer pour rendre aux villes grecques leur indépendance; la flotte était sous les ordres du nauarque Médius, et l'armée de terre sous le commandement de Docimus. Ces deux généraux se montrèrent d'abord sous les murs de la ville de Milet; ils emportèrent d'assaut la citadelle, gardée par une garnison, et établirent un gouvernement indépendant. Pendant que ces choses se passaient, Antigone prit d'assaut la ville de Tralles; de là il se rendit à Caunus, rallia sa flotte, et se rendit maître de la ville, à l'exception de la citadelle, qu'il entoura d'un retranchement du côté où elle pouvait être attaquée, et dirigea de là de continuels assauts. Cependant, {son neveu} Ptolémée avait été envoyé avec un corps d'armée considérable contre la ville d'Iasus. Cette ville fut forcée de se soumettre à Antigone. C'est ainsi que toutes les villes de la Carie furent rangées sous son autorité. Peu de jours après, Antigone reçut une députation des Etoliens et des Béotiens, avec lesquels il conclut une alliance. Il eut aussi un entretien avec Cassandre au sujet de la guerre de l'Hellespont, mais ils se séparèrent sans avoir pu s'entendre. Ayant ainsi perdu tout espoir d'un accommodement, Cassandre se décida à s'occuper de nouveau des affaires de la Grèce. Il se dirigea donc avec trente navires sur Orée et fit le siége de cette ville. Déjà la place, vivement pressée, allait se rendre, lorsque Télesphore, arrivant du Péloponnèse, se montra avec vingt bâtiments, montés par mille hommes, amenés au secours des Orites, et Médius apparut avec cent autres bâtiments, également destinés au secours des habitants d'Orée. Trouvant la flotte de Cassandre mouillée dans le port, ces deux généraux y mirent le feu; quatre bâtiments devinrent la proie des flammes, et tous faillirent également périr. Dans cette situation périlleuse, Cassandre reçut d'Athènes un renfort inattendu; il se porta de nouveau sur les ennemis qui le croyaient déjà abattu, leur coula bas une trirème et en prit trois avec tout l'équipage. Tels sont les événements arrivés en Grèce et dans le Pont.





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Dernière mise à jour : 10/11/2006