Texte grec :
[19,79] Τῆς δ´ αὐτῆς θερίας Κυρηναῖοι μὲν ἀποστάντες
Πτολεμαίου τὴν ἄκραν περιεστρατοπέδευσαν, ὡς αὐτίκα
μάλα τὴν φρουρὰν ἐκβαλοῦντες, παραγενομένων δὲ
πρεσβευτῶν ἐκ τῆς Ἀλεξανδρείας καὶ παρακαλούντων
παύσασθαι τῆς φιλοτιμίας τούτους μὲν ἀπέκτειναν,
τὴν δ´ ἄκραν ἐνεργέστερον ἐπολιόρκουν. ἐφ´ οἷς
παροξυνθεὶς ὁ Πτολεμαῖος ἀπέστειλεν Ἄγιν στρατηγὸν
μετὰ δυνάμεως πεζῆς, ἐξέπεμψε δὲ καὶ στόλον τὸν
συλληψόμενον τοῦ πολέμου, ναύαρχον ἐπιστήσας Ἐπαινετόν.
ὁ δὲ Ἄγις ἐνεργῶς διαπολεμήσας τοῖς ἀφεστηκόσιν ἐκυρίευσε
κατὰ κράτος τῆς πόλεως καὶ τοὺς μὲν
αἰτίους τῆς ἀποστάσεως δήσας ἀπέστειλεν εἰς τὴν
Ἀλεξάνδρειαν καὶ τῶν ἄλλων τὰ ὅπλα παρελόμενος
καὶ τὰ κατὰ τὴν πόλιν διοικήσας ὥς ποτ´ ἔδοξεν αὐτῷ
συμφέρειν ἐπανῆλθεν εἰς τὴν Αἴγυπτον. Πτολεμαῖος
δέ, τῶν περὶ Κυρήνην αὐτῷ κατὰ νοῦν ἀπηντηκότων,
διῆρεν ἐκ τῆς Αἰγύπτου μετὰ δυνάμεως εἰς τὴν Κύπρον
ἐπὶ τοὺς ἀπειθοῦντας τῶν βασιλέων. Πυγμαλίωνα
δὲ εὑρὼν διαπρεσβευόμενον πρὸς Ἀντίγονον ἀνεῖλε,
Πράξιππον δὲ τὸν τῆς Λαπιθίας βασιλέα καὶ τὸν
τῆς Κερυνίας δυνάστην ὑποπτεύσας ἀλλοτρίως ἔχειν
συνέλαβε * Στασιοίκου τοῦ Μαλιέως· καὶ τὴν μὲν πόλιν
κατέσκαψε, τοὺς δ´ ἐνοικοῦντας μετήγαγεν εἰς Πάφον.
ταῦτα δὲ διαπραξάμενος τῆς μὲν Κύπρου κατέστησε
στρατηγὸν Νικοκρέοντα, παραδοὺς τάς τε πόλεις καὶ
τὰς προσόδους τῶν ἐκπεπτωκότων βασιλέων, αὐτὸς δὲ
μετὰ τῆς δυνάμεως ἐκπλεύσας ἐπὶ Συρίας τῆς ἄνω
καλουμένης Ποσείδιον καὶ Ποταμοὺς Καρῶν ἐκπολιορκήσας
διήρπασεν. ἑτοίμως δὲ πλεύσας ἐπὶ Κιλικίας
Μάλον εἷλε καὶ τοὺς ἐγκαταληφθέντας ἐλαφυροπώλησεν.
ἐπόρθησε δὲ καὶ τὴν ἐγγὺς χώραν καὶ τὸ
στρατόπεδον ὠφελείας ἐμπλήσας ἀπέπλευσεν εἰς τὴν
Κύπρον. ἐπολιτεύετο δὲ πρὸς τοὺς στρατιώτας, οὕτως
ἐκκαλούμενος αὐτῶν τὰς προθυμίας εἰς τοὺς ἐπιφερομένους κινδύνους.
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Traduction française :
[19,79] Dans le courant de l'été, les Cyrénéens se révoltèrent
contre Ptolémée, assiégèrent la citadelle de Cyrène,
et tentèrent d'en expulser la garnison. {Pendant qu'ils
étaient occupés à ce siége,} il arriva d'Alexandrie des députés
qui engagèrent les rebelles à cesser leurs hostilités;
mais, au lieu de se rendre à cette invitation, ils égorgèrent
les envoyés, et n'en pressèrent que plus vivement le siége
de la citadelle. Irrité de cet acte, Ptolémée détacha avec
une armée de terre le général Agis; il fit aussi partir une
flotte qui, sous le commandement d'Epaenétus, devait agir
de concert avec l'armée de terre. Agis attaqua vigoureusement
les rebelles, se rendit maître de la ville, mit dans les
fers les auteurs de la rébellion, et les envoya à Alexandrie.
Quant aux autres habitants, il leur fit déposer les armes,
et après avoir réglé, conformément à ses intérêts, l'administration
de la ville, il revint en Égypte. Ayant ainsi terminé
à son gré les affaires de Cyrène, Ptolémée partit de
nouveau à la tête d'une armée, et se rendit dans l'île de
Cypre pour châtier les rois qui lui avaient désobéi. Trouvant
Pygmalion en négociation avec Antigone, il le tua;
puis il fit arrêter Praxippe, roi de Lapithie, ainsi que le
souverain de Cerynnie, qu'il soupçonnait être ses ennemis;
il se saisit également de Stasicecus, roi de Malium, rasa
la ville et transféra les habitants à Paphos. Ces mesures
prises, il remit à Nicocréon le commandement militaire de
Cypre, et lui confia les villes et les revenus qui avaient appartenu
aux rois chassés ; puis il mit à la voile pour la haute
Syrie, prit les villes de Posidium et de Potamos-Caron,
les livra au pillage, se porta résolûment sur la Cilicie où il
prit Mallum, dont il vendit les habitants comme esclaves.
Il ravagea le territoire voisin, et après avoir gorgé son
armée de butin, il se rembarqua pour l'île de Cypre. Par
sa conduite politique, Ptolémée s'était tellement attaché
les soldats qu'ils étaient prêts à braver pour lui tous les périls.
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